Kae Tempest

Leon s’envoie en l’air avec une fille appelée Delilah. Harry boit sa bière sur le muret. Chacun cherche cette étincelle qui donnera du sens à sa vie.

Racine est une chorégraphe contemporaine qu’elle adule. Ce n’est jamais à elle qu’on confie les grosses productions. [..]Elle n’est ni célèbre ni tenue en très haute estime par ses pairs. Son travail est souvent plagié par des chorégraphes de sexe masculin au nom plus prestigieux qui s’approprient ses idées.

Les gens se remettent à tuer au nom de leur dieu. L’argent nous anéantit. Leur solitude est si totale qu’elle sous-tend chaque amitié.

Si tu ne vis pas tes rêves
Ils resteront emprisonnés
Derrière
Tes paupières

Le bonheur, c'est pas avoir ce que tu veux quand tu veux, en faisant un minimum d'efforts - c'est apprécier ce que tu as déjà. C'est tout. Y a que ça qui compte.

Chaque cellule de notre corps nous implore d'ouvrir notre coeur,
Mais il est plus facile
De s'évanouir
Que de s'endormir tranquille

Personne se moquera de toi si personne sait que tu souffres.

Les non-dits seront devenus tellement lourds qu'à la fin, même nos engueulades se feront dans le silence.

Il sera là, à nous jouer son vieux numéro de genre "J'ai peut-être l'air sympa mais faites gaffe quand même", il traitera les meufs comme de la merde parce qu'il supportera pas d'avoir jamais eu les couilles de faire quelqu'un avant lui et de s'engager. Ça demande du courage de s'engager, Tony, un vrai putain de courage...

Chacun cherche cette étincelle qui donnera du sens à sa vie. Cette miette de perfection fuyante qui fera peut-être battre leur cœur plus fort. (p138)

L’amour est toujours aveugle aux fautes;
Toujours enclin à être joyeux,
Sans loi, libre et ailé,
Il brise toutes les chaînes de chaque esprit.

Les âmes de l’homme sont vendues et achetées
Ainsi que l’enfance nourrie de lait pour un peu d’or;
Et la jeunesse et la beauté
Conduites à l’abattoir, contre un peu de pain.

William Blake « Freedom and Captivity »

Becky observe les gens, contemple la rue, entend les bruits ambiants, sent le trottoir sous ses pieds, et elle s’autorise à envisager ce qu’elle aimerait en dire un jour, avec son corps, dans une chorégraphie de sa propre composition .

UN. Nos yeux fermés
DEUX. Mais nos consciences éveillées -
UN. Et ce vieux mantra obsédant et envahissant -
TROIS. L'espoir fait vivre, mais pas longtemps.

TROIS. Nos yeux ont
UN. Rétréci
TROIS. Et nos rêves ont
UN. Failli.
DEUX. On a vieilli, quoi.

Trois. Et qu'importent ce que nos cerveaux exigent de nous,

Un. Nos cœurs sont prêts à tout risquer.

Elle a Londres dans le sang : trop sûre d’elle, sur le qui-vive, charmeuse, elle en est imprégnée jusqu’à la moelle.

Le soleil est en chemin, il envoie ses premiers rayons en éclaireurs afin qu’ils informent le monde de son arrivée.

Regarde la ville s'écrouler pour se relever à travers la brume et les mains rouge de sang.

La solitude qui a toujours été sa compagne s'est lovée autour de ses chevilles, douillettement.

La ville bâille, fait craquer ses phalanges. Regarde quelques pauvres âmes sombrer, par sa faute, dans la spirale de la folie.