Kage Baker

Nous sommes au vingt quatrième siècle, la compagnie Dr Zeus Incorporated a inventé les voyages temporelles et l'immortalité. Ils envoient des équipes de docteurs dans le passé, sélectionnent un homme ou une femme et lui donne l'immortalité. Puis ils reviennent au vingt quatrième siècle et regarde si leur cobaye est toujours là. Le but est purement mercantile, développer l'immortalité coute un paquet de brouzoufs, revenir dans le passé leur permet d'engranger des sommes considérables sur leur cobaye en leur dévoilant le meilleur placement financier. Bien sûr ils ne peuvent changer l'histoire écrite. Cela permet aussi de dissimuler des oeuvres de grands maitres, des plantes ou des animaux disparus pour les revendre à de riches collectionneurs.

La petite Mendoza a été arraché aux griffes de l'inquisition, Dr Zeus en fera une grande botaniste avec pour mission de sauver une variété de houx. Elle ira en Angleterre, dans une période agitée ou règne Marie Tudor. C'est son parcours que nous suivrons dans ce roman de science-fiction.

Science-fiction en ce qui concerne la toute première partie, puis l'ouvrage bascule sur un roman d'amour sur fond de vérité historique. Cette première partie est vraiment bien trouvée, toutes les explications sont cohérentes. Par contre l'émerveillement fait place à la lassitude dans la seconde partie, l'ouvrage est bien documenté mais il y a beaucoup trop de longueur qui nuise au rythme du récit.

En Espagne, Mendoza, une fillette de cinq ans, de parents inconnus, est délivrée des donjons de l'Inquisition, par des agents venus du XXIVème siècle. Ces derniers travaillent pour le Dr Zeus. La Zeus Inc. est parvenue à développer l'immortalité et a inventé le voyage temporel vers le passé, sans en altérer le cours de l'Histoire, mais l'Histoire enregistrée seulement … Son unique but est d'envoyer des agents immortels dans le passé afin de récupérer des œuvres perdues au fil des siècles et de rechercher des espèces vivantes disparues.

Pour sa première mission, Mendoza, alors âgée de 19 ans, voyage vers l' Angleterre, en 1554, pour sauver une variété de houx aux propriétés médicinales extraordinaires, poussant dans le jardin d'un certain William Iden.

Le début de l'intrigue était prometteur, mais la seconde partie de l'histoire se perd un peu trop longuement, dans le jardin d'Iden.

Agréable, mais sans plus.



Challenge multi-auteures SFFF 2020

Un titre à la simplicité énigmatique, une couverture à l'esthétique recherchée, une quatrième alléchante... je fonce et... Mais revenons au livre.



XXIVème siècle de notre ère : la compagnie Dr Zeus Inc. a inventé l'immortalité et les voyages temporels. Pour la sauvegarde de certaines plantes et espèces (une rareté botanique menacée en l'occurrence ici) mais pas que. La société est loin d'agir seulement par altruisme et charité. Il s'agit de rapporter gros aussi. Et en traversant les époques, il est facile de s'assurer de bons placements.

Dans le jardin d'Iden débute dans les geôles sordides de l'Inquisition où l'héroïne attend sa condamnation. Un membre de Dr Zeus intervient fort à propos pour l'en tirer et la recruter pour des missions temporelles dont l'une la conduit chez un personnage aisé de l'Angleterre de Mary Tudor. Époque troublée s'il en est.



L'idée de départ, comme on peut le voir, est très engageante. Une science-fiction mâtinée de romanesque historique, voilà qui donne envie d'y mettre son nez - ou plutôt ses yeux. On sent de plus que Kage Baker a effectué de nombreuses recherches pour installer un décor historique qui tienne la route.



La première moitié du roman se révèle donc d'une lecture très intéressante. Là où ça se gâte, c'est lorsqu'on parvient à la seconde partie. Sans être d'un ennui rédhibitoire, les passages qui traînent trop en longueur et une romance trop appuyée finissent par alourdir la lecture. Et donner envie de passer à autre chose.



Je sais que Kage Baker a donné une suite aux opérations de Dr Zeus Inc. Je crois néanmoins qu'elle se fera sans moi.

L'idée de départ du roman est plutôt excitante : des immortels sont choisis et entraînés à toutes époques et œuvrent pour, sans changer le cours de l'histoire, lui apporter quelques modifications pour le bénéfice de la compagnie Zeus implantée dans le 24 ième siècle.

La première partie du roman démarre très fort avec une description de l'inquisition en Espagne, la sélection des recrues, futures immortelles, et leur entrainement. Cela se poursuit par la narration d'une période assez peu connue, en Angleterre, où la religion catholique avait pris le pas sur le protestantisme (avant un basculement inverse ultérieur). Cette partie historique de l'ouvrage, bien documentée, placée sous le double éclairage local et futur, et là aussi fort intéressante.

Arrivé là (on doit en être au premier tiers du livre), tout s'écroule. Le roman se transforme en bluette. L'auteur se concentre à raconter une histoire d'amour entre une immortelle et un mortel. Hors le fait que cette histoire m'a peu touché car assez faiblement décrite, elle prend toute la place et se traîne en longueur.

Il semble que Kate Baker ait cherché un contexte extraordinaire (la présence d'immortels) pour écrire une histoire d'amour (à l'eau de rose) laquelle est le vrai sujet du livre. Ceci est bien dommage car sur ce concept d'immortels, on aurait pu développer un roman de vraie science fiction beaucoup plus approfondi. Dommage et décevant. D'autant que, in fine, ces immortels, sortes de cyborg mi homme mi machines, sont assez mal décrits et que les solutions scientifiques qui soutiennent ce concept sont peu réalistes et peu plausibles. On est davantage dans un univers de magie que de science.