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4.88/5 (sur 60 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1991
Biographie :

Lectrice depuis qu'elle est en âge de lire, enseignante en lettres-histoire après un double cursus juridique et littéraire et une année expatriée en Écosse pour renforcer son bilinguisme, elle écrit désormais depuis l'Alsace où elle puise son inspiration pour ses thrillers historiques, ses romans de Fantasy ou ses nouvelles.
Passionnée d'histoire et de culture, engagée dans de multiples causes, elle adore inventer des histoires tout en y intégrant subtilement ses thèmes de prédilection.

Son premier roman, un thriller historique dont l'intrigue se situe en Alsace durant les procès de sorcellerie (17ème siècle), a paru aux Éditions La Grande Vague en mai 2022. Il a été finaliste du prix littéraire 2023 de la SEALB.
Les deux premiers tomes de sa saga de Fantasy, qui s'inscrivent autant dans ses lectures anglo-saxonnes que françaises, ou dans ses réflexions sociétales, ont paru respectivement en novembre 2022 puis mars 2023 aux mêmes éditions.
Elle poursuit l'écriture de romans historiques (Frères du Nil, 2024) tout en achevant sa saga de Fantasy.
Sa Nouvelle "Séance à potasser" a remporté le Premier prix du Concours Littéraire, format court, de la Collectivité d'Alsace en septembre 2023.

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Bibliographie de Karine W.Meyer   (4)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Alors qu’elle songeait à sa cadette, cette dernière fit son apparition dans son champ de vision. La tristesse s’abattit aussitôt sur Anna.

Coincée dans une cage, transportée sur une charrette, sa cadette semblait plus meurtrie que jamais. Le crâne rasé, les joues creuses, la peau pâle, et bâillonnée par une corde, elle flottait dans une grossière chemise noire.

Son aînée la reconnaissait à peine, et en eut le souffle coupé. Qu’avait-elle subi, pendant des semaines, pour afficher désormais une telle apparence ?

La prétendue sorcière avait tout juste atteint ses trente ans, mais en paraissait le double. Anna vit son regard écarquillé parcourir la foule, tantôt paniqué lorsqu’elle observait le bûcher, tantôt suppliant quand elle fixait les autorités ou les habitants.

La veuve ressentit un élan de désespoir, il ne s’agirait probablement pas du dernier. Elle aurait tant souhaité se manifester, montrer à sa cadette qu’elle était là, jusqu’aux derniers instants. Car Anna était sûrement celle que la condamnée cherchait éperdument. La dernière sœur, sur les neuf enfants qui avaient un jour composé leur fratrie. L’aînée oserait-elle se mettre à sa place ? Ressentir l’angoisse de la mort imminente, d’une souffrance inqualifiable, sous le regard froid, voire cupide, de celles et ceux qu’elle avait considérés comme ses voisins, son sabotier, son boulanger, son curé ? Non, cela en était trop pour Anna qui, lâchement, détourna le regard. Fermant les paupières, elle adressa une prière muette au Très-Haut.

« Seigneur, prends pitié. Je t’en supplie. J’accomplirai tout ce que tu me demanderas, mais épargne lui le supplice du bûcher. Elle n’est pas responsable des récentes calamités qui ont frappé nos récoltes et notre bétail. » Rouvrant les yeux, Anna nota l’avancée de la charrette. Elle retourna à sa prière. « Je suis certaine que c’est un complot de ce vieux porc. S’il te plaît Seigneur, ne lui fais pas payer les erreurs d’autrui. » La veuve avait failli ajouter « Prends moi à sa place » mais au dernier moment, elle se trouva incapable de formuler le souhait. Elle tenait trop à la vie et craignait la douleur.

Reportant son attention sur la cage, elle fixa l’arrière du crâne de sa petite sœur. Cette dernière regardait désormais droit devant elle. Pincement au cœur pour Anna. « J’espère qu’elle m’a vue, j’espère… » Si sa présence pouvait apporter un ultime réconfort à la jeune femme, s’il pouvait lui donner la force de supporter son supplice…

- Sorcière !

La voix rauque du Bailli fit brusquement cesser le vacarme ambiant. Le gros homme s’était levé, et pointait la sorcière d’un doigt accusateur.

- Tu as détruit nos récoltes, tué deux cochons, et provoqué un accident dans l’atelier du pauvre Matthias Mayer, notre cordelier. Heureusement, tu as été démasquée. Il te faut maintenant rendre des comptes au Tout-Puissant.

L’émotion fit naître des larmes au coin des yeux d’Anna. Bouleversée, elle lutta pour ne pas complètement céder. « Trahie, tu parles. Ce vieux porc ! » Si d’ordinaire Anna se signait pour chaque injure, elle n’en éprouva aucun besoin en cette funeste journée. Le Bailli poursuivit ses accusations, sur un ton néanmoins adouci.

- Par le feu, le mal sera purgé, purifié. C’est là ton ultime espoir de guérison.

Sur ces mots, l'agent de l'autorité seigneuriale baissa le bras et s’assit lourdement. Le bourreau ouvrit alors la cage et saisit le bras de la sorcière. Cette dernière eut un geste spontané de repli, mais elle céda rapidement sous la force de l’homme vêtu de noir.

Elle fut menée sur l’estrade, puis entre la paille, les bûches et les fagots qui entouraient le poteau, avant d’être attachée à ce dernier.

Anna ne vit alors plus que le torse et le visage de sa jeune sœur. Lorsque le bourreau eut terminé son œuvre, le cœur de la veuve s’emballa. « Va-t-il ?.... » Mais non. Il n’étrangla ni n’assomma la sorcière, contrairement à ce qu’elle espérait. « Pourquoi ! Seigneur, pourquoi ? »

Puis, sous les yeux horrifiés d’Anna, l’homme en noir saisit quelque chose dans un sac et se pencha, de façon à ce que plus personne ne put le voir, en dehors de sa victime. La veuve comprit. Il astiquait les pieds de sa cadette avec du lard afin de faciliter le travail du feu. Lorsqu’il releva le buste, il jeta un dernier coup d’œil à la sorcière, sembla lui murmurer quelques mots, puis la quitta. « Seigneur, s’il te plaît. Tu ne peux pas laisser faire ça. »

Hélas, le Tout-Puissant ne répondit pas à sa prière. Dans un silence de mort, le bourreau se tourna vers l’estrade et attendit un ordre qui ne tarda pas à lui parvenir.

- Bourreau, accomplis ton devoir !
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- Je reviendrai.

"Vraiment ? Sois plus honnête."

- Enfin, croyez-moi si je vous dit que je ferai de mon mieux pour revenir.

"Hypocrite."

- Je pense que je peux parler au nom de nous deux, annonça son père, mais sache juste que nous sommes tes parents, aujourd'hui et à jamais. Il y a plus de vingt ans, nous avons cru ne jamais te revoir. Mais tu es revenue. Et tu auras toujours une place ici. Tu dois simplement te créer de nouveaux souvenirs.

Sa femme acquiesça d'un battement d'ailes sec et discret. Célestine n'en revenait pas. "Me créer de nouveaux souvenirs ? Facile à dire !"

- Je... merci.

Pathétique. Elle avait tellement répété son discours, tranchant comme une lame de cuisinier, et voilà qu'elle était réduite à rester coite. "Il était vraiment temps que je me tire d'ici." Sa mère ajouta une couche :

- Tu sais, nous ne t'avons jamais oubliée.
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La veuve avait creusé sa tombe à l’arrière de la maison, le plus loin possible des regards malveillants. Chaque matin et chaque soir, elle se rendait auprès du petit monticule de terre, et comme elle communiquait avec le Seigneur, elle parlait à Maïdalä. Elle lui évoquait sa colère, sa frustration, son désespoir, son sentiment d’injustice, mais également ses peurs.

Anna craignait par-dessus tout que le sort de sa petite chatte noire soit entremêlé au sien. Nul doute qu’il s’était agi d’un message. D’une menace. L’assassin avait fait simple, mais efficace : « Voilà ce qui t’attend. »
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En dépit de ses souffrances, elle gardait sa pleine conscience. Sa fin ne serait pas seulement la sienne. Un monde se finirait, un autre naîtrait sur les cendres et le sang du précédent.
Qui aurait pu l'imaginer ? Ces êtres miniatures, vulnérables et dépossédés du Don avaient gagné. Eux qui les avaient vénérées, bénies, comme des Déesses inaccessibles, s'étaient retournés contre elles. Ces traîtres !
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« Lorsque leur don se révèle, leur malédiction commence.
Ils perdent tout, même leur identité. En échange, leur nom accède à l’immortalité.
Ces enfants sont les garants de la paix. Sans eux, sans leurs sacrifices, la plupart des races s’éteindraient, annihilées en silence par la loi du plus puissant »

Les pérégrinations d’une Sokalienne, Tome II, p.12
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La barimis courait à en perdre haleine. Rien ne pouvait l'arrêter, aucun obstacle ne pouvait stopper sa course.
Les longues pattes des bipèdes ? Soit elle passait en dessous, soit elle les contournait. La plupart œuvraient afin de l'éviter.
Les portes ? Ouvertes, la chance participait à sa fuite, quand il ne s'agissait pas de fissures murales.
Les meubles ? Une aubaine, elle pouvait se faufiler dessous !
Les tentures ? Des alliées précieuses contre son insupportable et bruyant poursuivant.
Lorsqu'elle l'entendit japper de frustration, elle jeta un regard furtif en arrière...
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Cyrié. Royaume Âgairia

« Le Royaume Âgairia, aussi mystérieux qu’impénétrable.
Des montagnes immaculées qui traversent la mer de nuages pour se perdre dans le firmament. À leurs sommets aiguisés, les fières citées des ailés isolés dominent le monde. Nul escalier, nulle nacelle pour y accéder. Elles sont aussi inaccessibles que le royaume des Dieux.
Un bruit court. Les ailés garderaient un trésor, enfoui sous leur demeure »
Les pérégrinations d’une Sokalienne, p.998
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- T'as une sale tronche ma fille. Tu ferais mieux d'être honnête car personne n'est gagnant. Chakraa est prévenue et normalement, dans quelques jours, ou semaines selon leur niveau d'impatience, tu vas devoir t'expliquer à des femmes qui ne t'épargneront pas, quelle que soit l'issue. Moi, si tu me parles, je te libère, t'en crois ce que tu veux.

- Parler, de quoi ? Je n'ai aucun rapport avec vos... soucis d'humains. J'ai ma propre mission à mener et vous me brisez sans raison.

- Sans raison ? Tu es vraiment surprenante. Même coupés du monde, vous, ailés, devriez savoir que ce qu'il se passe regarde tout le monde. Tout Daléor.

- Mais que se passe-t-il, à la fin !?

Elle avait craché sa rage, son impuissance et son désespoir sur un ton qui avait dû parler à la cheffe. Cette dernière, l'espace d'un moment, avait défoncé les sourcils pour afficher la trace de sa perplexité. La prisonnière, accaparée par sa souffrance, l'avait tout de même remarqué. N'était-elle pas formée pour devenir conseillère ?

- Tu me déçois franchement, ailée, bien que je doute d'une partie de ton masque. Tu sembles assez peu au fait des dernières nouvelles. Tu n'es pas négociante, mais tu ne sais rien... c'est clair.
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La république des Tanyos
« Les graffins sont des êtres surprenants. Ils paraissent tels des girafes à qui on aurait insufflé l’humanité. Leur amour pour le monde animal est inconditionnel, et incompréhensible. Il faut néanmoins remarquer qu’ils ont un sens de l’hospitalité à nul autre pareil. À dire vrai, il y fait réellement bon vivre.»
Les pérégrinations d’une Sokalienne, p.366
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Aux pieds de la tour, Célestine prit son envol en compagnie des trois autres ailés noirs de l'Académie. Leur évanouissement dans la brume jeta un vent de désespoir, puis de colère, parmi les survivants. Ils hurlèrent. Pourquoi n'avaient-ils sauvé personne ? Ils auraient pu en emporter quelques-uns ! Les ailés, ces lâches !
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