MAISON I
Extrait 2
ai marché en mastiquant une longue phrase,
mais n'avais que deux chevaux et des rubans, un habit, leur souvenir
et déjà votre ville avait trop d'objets et déjà vous vouliez les
oublier à moi
entends tinter l'éteint de toutes mes gamelles vides,
tout ce qui s'est cabossé sans le bruit
Mais entre l'os et le muscle il n'y a pas le cartilage du désir,
aucune de vos greffes ne prendra
Mais pourquoi croyez-vous que vos mots boucliers m'ont tué ?
ceux que ai récités face contre terrrrr,
une dizaine de mots dans mes mains en pleurs, mais la béance
sans mots de celui qui
se retirerait me laissant éternellement à marée basse, coquillage sans
eaux, entendre le bruit de la mère, faire oreille pour ma coquille vide
Motte d'amour, d'une voix sans visage qui s'est arrachée, on s'adressait à
moi, même pas besoin de visage. Mais pourquoi m'avoir ôté sa voix ?