Lauren Rowe

- Je pensais que tu avais entamé ta quête après qu'elle t'a envoyé une photo anonyme et sexy qui t'a grillé un fusible. Mais tu n'as jamais vu cette fille ? Tout ça, c'est à cause d'un mail qu'elle t'a envoyé ?
Présente comme ça, bien sûr, ça semble complètement dingue. Je soupire, sans même chercher à répondre, mais il n'en faut pas plus à Josh.
- Du délire ! s'exclame-t-il en riant. C'est vraiment une idylle homérique.

"Poisson, mmh ?"
" Je rêve ou vous avez osé me demander mon signe astrologique ?"
J'éclate de rire.
"Ouais, je sais. Des fois, je suis un peu con".

Comme si le fait d'avoir touché au divin pendant une partie de jambes en l'air allait forcément se traduire par une sortie de happy end avec le prince charmant. Merci Disney, merci la presse féminine et merci le bon goût légendaire des cartes de Saint-Valentin. Une vie entière de lavage de cerveau.

- Je te répète que je suis obsédé par toi. Alors, s'il te plait, crois-moi. S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait. Je dis la vérité. Je te dirai toujours la vérité. Le bon, le mauvais, le sordide. La vérité.
- Moi aussi je suis obsédée par toi, soupire-t-elle en se mordant la lèvre. Tu l'auras sans doute remarqué...

Sarah.
Elle est ma religion.
Je suis son adepte.
Elle est toute-puissante.
Je ne suis qu'un pénitent.
Je rends les armes.
Oui, je m'abandonne.
Complètement.

" Bien. Vas-y maintenant."
" Oui, monsieur."
" Tout de suite."
" Oh hé ! J'ai dit d'accord. La vache, quel tyran".

- Ouvre ton mail, m'ordonne-t-il.
Je pousse un grognement.
- Frangin, répète-t-il lentement, comme à un enfant têtu.
Je meurs de curiosité.
- Fait-moi confiance.
Mon estomac se serre.
- Vraiment ?
- Vraiment.
- Vraiment bien ou vraiment pas bien ?
- Vraiment, vraiment, vraiment bien.

P.S : Après notre conversation d'hier, j'ai vu une photo de toi pour la première fois. D'où ta promotion de "ma jolie Sarah" à "ma magnifique Sarah". Vraiment, Sarah, comme tu es belle.

- Pour être honnête, j'aurais pu prendre le vol suivant, mais je voulais voir la femme qui a réussi à réduire mon frère en un gros tas de guimauve rose.

- A deux choses. La première, c'est que j'aime vraiment, vraiment, vraiment beaucoup quand tu es honnête. (Elle me sourit). Et la seconde, c'est que ta précieuse stratégie est sur le point de se casser la gueule.

- Je vais te protéger, dis-je.
- Je sais.
- Jamais je ne laisserai personne te faire du mal.
Un petit sourire se dessine sur ses lèvres. Elle acquiesce. Elle sait.
- J'ai besoin de toi, Sarah, dis-je, le cœur battant.
- J'ai besoin de toi, mai aussi, répond-elle d'une voix douce, tandis que son sourire ravissant s'épanouit.

- Et si je te disais que je t'avais préparé un cappuccino ?
Elle relève brusquement la tête.
- Alors, je dirais : "Mais bonjour, mon cher et tendre époux ! Ravie de vous voir." Tu aurais du commencer par ça, andouille.

Je suis prêt à lui laisser me faire à peu près n'importe quoi-excepté me mordre la bite par réflexe comme un grand requin blanc sur une otarie

Je la serre contre moi.
- L'amour est propice aux bons, admiré des sages, agréable aux dieux, gémis-je.
Une digue se rompt. Toute la pression, la douleur, la tristesse, les remords et la rage accumulés exposent en moi avec une rare violence.
- Je t’aime, murmuré-je d'une voix brisée.
Mes entrailles se déchirent, mon cœur se brise, mon esprit disparaît dans le néant.
- Je t'aime, Sarah. Je t'aime, ma belle.

- Quoi ?
- Toi et tes allégories. Tu es trop mignon.
Je lui fais les gros yeux.
- Pardon, pardon. Continue. La danse, le soleil, la caverne...
- Je ne suis pas "trop mignon".

"Parce que quand on aime, on ne refuse pas de faire une telle promesse, même si on sait qu'elle est objectivement impossible à tenir. Simplement parce que...On est mortels."

On peut facilement pardonner à un enfant d'avoir peur du noir. La véritable tragédie, c'est quand les hommes ont peur de la lumière.

"Je regarde autour de moi. Wouah! Mon appartement ressemble de plus en plus à la devanture d'un fleuriste. Ou à une boutique de cadeaux et des cartes de voeux."

- Je n'ai pas envie de perdre ma bague dans la mer...
Bordel de merde. La bague de fiançailles que j'ai achetée ne va quand même pas m'empêcher de faire l'amour à ma future femme ? Non mais sans blague.

- Bien sûr. Tu t'en sors très bien... jusqu'ici ? Tu es un poète. L'homme le plus romantique qui ait jamais existé. Un maître absolu des conneries de la Saint-Valentin.