Si l'amour fait autant souffrir, pourquoi aimer à nouveau un jour ? Autant profiter et ne pas s'accrocher.
Pendant que je me goinfre de pizza, de quiche et de fondant au chocolat, sans savoir si ce que j’avale me plaît ou non, je ne pense pas à quel point je me sens seule, vide et infiniment éloignée des gens qui s’amusent autour de moi.
Lire pour vivre une vie meilleure, pleine d'aventures, de rebondissements, une vie différente de la mienne, si lisse en apparence.
Depuis quelques temps, je ressens un besoin quasi vital d'écrire ce qu'il m'est arrivé au cours de ces dernières années pour trois bonnes raisons au moins. La première m'est personnelle.
Si j'entreprends aujourd'hui de coucher sur le papier ma courte histoire, c'est que je me trouve sur la très bonne voie de la guérison. Depuis dix ans, je n'avais quasiment rien écrit; depuis dix ans, Léa n’appartenait plus au monde des vivants mais errait dans des sortes de limbes, comme suspendue entre la vie et la mort. Le récit que je commence ici est celui d'une longue et insidieuse maladie mais également celui d'une pénible mais réelle rémission.
Je préfère souffrir et savoir que continuer à fermer les yeux et me détruire.
La faim me fait délirer. La nuit, je ne rêve plus, sinon de chiffres ou de part de gâteaux qui veulent me dévorer. De toute façon, je dors très peu, mon esprit est incapable de se reposer.
Je ne m’en inquiète pas. Au contraire, je trouve cela fantastique. Je peux passer plus de temps à lire et relire les œuvres au programme. Je peux aussi consumer davantage de calories que si j’étais endormie. p. 36
On est jamais impuissant lorsque l'on aime, lorsque l'on écoute, lorsque l'on parle.
La nuit n'est pas encore totalement terminée et le jour se lève à peine. J'aime l'atmosphère subtile de ce mélange entre le jour et l'obscurité, comme si le ciel ne se décidait pas à choisir.