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Citations de Léo Larguier (37)


Léo Larguier
VOYAGEUR ALTERE

Voyageur altéré, d'une eau vive je rêve
Et n'ai plus soif lorsque j'arrive au bord du puits;
J'ai faim et j'ai sommeil, et jamais je n'achève
Ni le pain qu'on me sert, ni mes rapides nuits.

Printemps, n'êtes-vous beau qu'au déclin des automnes?
Pour croire au Paradis, faut-il qu'il soit perdu?...
Heureux qui peut goûter les bonheurs monotones
Et l'insipide fruit qui n'est pas défendu!
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On trouve toujours ce que l'on cherche, sauf la paix du cœur quand on l'a perdue.
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Le trouvère se présenta sans modestie.
A l'entendre il avait voyagé par toute la terre, connu les plus flatteuses aventures et les plus hautes infortunes, mais sa voix était belle et les bonnes gens qui se pressaient autour de lui étaient avides de poésie et de chansons.
Il ne les en priva point, mais l'hôtelier lui versant souvent à boire, il s'endormit au milieu d'un couplet, et comme il était ivre de déclamation et de vin, on dut le conduire jusqu'à son lit ...
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1° L'alchimiste sera discret et silencieux ; il ne révélera à personne le résultat de ses opérations.
2° Il habitera, loin des hommes, une maison particulière dans laquelle il y ait deux ou trois pièces exclusivement destinées à ses opérations.
3° Il choisira le temps et les heures de son travail.
4° Il sera patient, assidu et persévérant.
5° Il exécutera, d'après les règles de l'Art, la trituration, la sublimation, la fixation, la calcination, la solution, la distillation et la congélation.
6° Il ne se servira que de vaisseaux de verre ou de poterie vernissée.
7° Il sera assez riche pour faire la dépense qu'exigent ses opérations.
8° Il évitera, enfin, d'avoir aucun rapport avec les princes et les seigneurs ...
(Albert le Grand avait tracé depuis longtemps leur voie aux fils de la doctrine, et il avait énuméré les commandements suivants ...)
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Toujours il associa à ses recherches et à ses réussite la chère Pernelle. Ils ne se sont pas quittés.
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Le ciel qui était, il n'y avait qu'un instant, du ton délicat des scabieuses, se fonçait rapidement. La nuit approchait, et, comme si elle répondait à la première chandelle clignotant derrière une vitre, la première étoile palpitait amicalement au ciel de Paris.
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En soupant lentement sous une treille brune
Dont les beaux muscats blancs luisaient au clair de lune,
Tandis que pour moi seul dans la nuit, un oiseau
Chantait vers le tilleul, je pensais à Rousseau...
Un soir divin et frais venait après l'orage.
Devant le banc de bois du rustique Ermitage,
Une jeune servante avait mis le couvert.
Quelques gouttes tombaient du feuillage plus vert.
Un vase sur la nappe était plein de pervenches,
Madame d'Epinay portait - c'était dimanche,
Son chapeau de bergère et son corsage ouvert.
Pure fraîcheur du soir ! On apportait la lampe,
Et Jean-jacques songeait, un doigt contre sa tempe.
La servante heurtait les plats dans la maison,
L'étoile du berger montait à l'horizon,
Et quand mourait au loin le bruit du char qui rentre
On entendait couler la source dans son antre
Et chanter la rainette et le grillon perdu.
Madame d'Epinay caressait son bras nu,
Rose et rond sur la table, et parfois son haleine
Dans son corsage creux enflait sa gorge pleine
Qu'une tremblante et tiède ligne séparait.
Un léger vent coulis qui passait murmurait
Dans les arbres du parc une plainte endormie,
Et Rousseau, souriant, regardait son amie,
En feuilletant, distrait, un petit livre gris,
A côté d'un panier plein de cerises blanches,
Un petit livre simple et sans or sur les tranches
Que Denis Diderot envoyait de Paris.

La Maison du Poète. ALBIN MICHEL
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Cette recherche (de l'or) a toujours passionné les pauvres humains qui mettent tout le bonheur de ce monde dans la possession du fabuleux métal, mais quelle ironie ! L'antique rêve des alchimistes se réalise trop tard ! On fait de l'or quand les pièces d'or n'ont plus cours, car il se peut qu'on lise dans les dictionnaires de l'an 2350 en regard de ce mot, Or : "Métal jaune et brillant, très précieux autrefois en Europe. L'usage de cette monnaie se perdit vers 1980" !
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Les graves paysans de la belle vallée
Vinrent tous, recueillis, se ranger dans l'allée,
Et lorsque le cercueil sortit, leurs grands chapeaux
Flottèrent comme un vol brusque et noir de corbeaux.
Dans la maison, on entendait pleurer Suzanne...
Une feuille tomba, sèche, du vieux platane.
Jacques et le meunier parurent, le front nu.
A travers les chemins dont chaque arbre est connu,
Longeant les prés fauchés, les champs des patrimoines,
Entre les pailles d'or, les dernières avoines,
L'enterrement gagna le coteau plein de croix,
Et gravit lentement les sentiers plus étroits.
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Lorsqu'on eut vingt ans au Quartier Latin, le mois d'avril, qui rit et qui pleure, n'est peut-être nulle part au monde d'une plus mélancolique douceur qu'au Luxembourg ou dans le petit jardin autour de l'hôtel de Cluny.
Je songeais à cela sur un banc de ce dernier où je ne m'étais pas assis depuis 1905, certainement, et je me disais qu'il ne faut pas revenir aux lieux où l'on fut jeune ...
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C'était à l'époque ou ce salon, qui était jugé supérieur à tous les autres, florissait, qu'on me présenta à Paul Cézanne.
La petite ville ou je faisais mon service militaire le tenait pour un maniaque, et il portait, sous une houppelande, un tricot de laine brune contre lequel il avait dû appuyer sa palette, en revenant du motif.
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Il était déjà le rêveur impénitent d'un rêve poétique qui devait être poussé jusqu'à la folie; il connaissait et il aimait l'Allemagne, non point l'Allemagne telle qu'elle est devenue sous le dur caporalat de la Prusse, mais la vieille Germanie des chêne-; séculaires et des rocs éclaboussés d'écume sur lesquels, au clair de la lune, chante la Lorelei. l'Allemagne des doux buveurs de bière et des filles aux yeux plus bleus que les bleuets, le pays des poètes sentimentaux et des philosophes nébuleux.
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Voici tout ce qu'il faut pour écrire des vers :
Ta table ; le printemps dans tes vieux carreaux verts ;
Un rameau que l'azur matinal baigne et mouille ;
De l'encre stygéenne et qui sent fort la rouille,
Ta plume qui la boit comme un petit bec lourd ;
Et puis tout ce qu'il faut pour souffrir.... Ton amour !
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INSCRIPTION
La forêt est profonde et noire,
Chaque arbre y chante avec amour;
J'ai creusé pour qu'on puisse y boire
Une fontaine au carrefour.

Un orage parfois balance
Les frondaisons pleines d'oiseaux,
J'y sais des coins de grand silence
Où l'on n'entend que les ruisseaux.

Et ce livre est une avalanche

D'azur, de vert, d'ombre et de ciel,
Et chaque strophe est une branche
Que berce un rythme naturel.

Et cette page est à l'orée
De mon livre comme un bouleau,
Où, sous une lune dorée
Couronnant un vague coteau,

Les neuf muses, beau choeur champêtre,
Et deux oegipans en renom
Ont gravé chacun une lettre,
Pour qu'on puisse y lire mon nom.
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Léo Larguier
Crépuscule

Un point d’or, l’azur des coteaux,
Le soir d’été baignant la terre,
Un vieux chemin plein de mystère,
Sous les fronts penchés des bouleaux.

Et s’effaçant sous la ramée,
Un couple qui s’en va disant,
Au bleu clair de lune d’argent :
« Mon bien-aimé, ma bien-aimée! »

Ce n’est rien, mais c’est l’infini
D’une vie aimable et rapide.
Le vent tiédit, l’étang se ride,
On entend des voix dans un nid…

Ô planètes, terres lointaines,
Avez-vous aussi de beaux soirs,
Des chemins creux et des bois noirs
Pleins de frissons et de fontaines,

Et des lilas et des rosiers,
Avec de belles formes blanches,
Sous les tremblants arceaux des branches
Aux fins de jour, dans les sentiers?
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Comme on interrogeait le bienheureux sur la façon dont il entendait la félicité des élus échappés à la terre, il ne parla d'aucune merveille de paradis, mais il répondit simplement :
- ils désirent ce qu'ils ont ! ...
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Mais certaines amitiés vengent une mémoire. La Fontaine dédia au surintendant prisonnier, par le bon plaisir de Sa Majesté, un poème où sont les plus beaux vers du XVIIе siècle : L’Élégie aux Nymphes de Vaux, et on peut en murmurer quelques-uns en marchant sur ces pierres dont Nicolas Foucquet vit sans doute paver la cour :

« Dans les palais des rois cette plainte est commune,
On n'y connoit que trop les jeux de la Fortune,
Ses trompeuses faveurs, ses appas inconstants,
Mais on ne les connoit que lorsqu'il n'est plus temps.
Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles,
Qu'on croit avoir pour sot les vents et les étoiles,
Il est bien malaisé de régler ses désirs;
Le plus sage s’endort sur la foi des zéphyrs... »
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Le temps, qui est un alchimiste plein d'ironie, change l'estaminet où l'on buvait sec en une banque où des employés inscrivent des chiffres sur les registres, examinent des chèques et comptent des liasses de billets.
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Quand Jacques se leva du clavecin grondant,
Il vit sa mère assise à l'ombre et l'attendant
Devant les plats à fleurs, la nappe et la carafe,
Sous la treille qui, verte, au flanc du mur s'agrafe.
Il posa son chapeau sur le banc près de lui.
O tièdes oeufs, muscats, verre de vin qui luit,
Miel en rayons, raisins qui parfumez la bouche,
O petits serviteurs, l'homme souvent vous touche
Et vous prend sans plaisir, en se hâtant, sans voir
Combien vous êtes bons et beaux, matin et soir!
Mais lorsque notre coeur renaît à l'espérance,
Après de tristes jours, dans un enclos de France,
Sous la vigne, il est doux encor d'être attablé,
Abrité du soleil qui mûrit notre blé.
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— Que penses-tu, François, de ce Chardin et de ces ruines? J'ai déniché le premier pour rien et Hubert Robert m'a fait cadeau de l'autre. Chardin, vois-tu, c'est toute la France, c'est tout ce que finira par tuer le Buonaparte, pour l'appeler comme mon illustre voisin, M. le Vicomte de Chateaubriand. Chardin, c'est le grand poète attendri et pieux de la vie quotidienne.
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