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Citations de Linda Nagata (15)


Depuis six cents ans, Urbain existait comme données, comme un phantôme électronique, une entité virtuelle, une imitation de son être biologique qui tournait sur les substrats de calcul du vaisseau chenzyme. Une armée de nanomachines gardaient le périmètre de son territoire, dissuadant les incursions de nanomachines adverses. Ce phantôme pouvait s'imaginer habiter un corps physique, être un esprit désincarné ou adopter les sens du vaisseau.

Urbain avait consolidé son côntrole du vaisseau en copiant son phantôme, et en éditant chaque copie de façon à créer des copies incapables de distraction ou d'ennui. Ils devinrent son équipage, chacun reprenant une tâche spécifique : navigation, calcul, astronomie, libraire, étude des bioméchaniques chenzymes , et ingéniérie, incluant la propulsion et les systèmes d'armement.

(p.31)
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"Chenzyme" était un terme humain. Il n'existait aucune donnée indiquant ce qu'étaient ou ce qu'avaient été les Chenzymes. Ils avaient vu le jour - et avaient probablement disparu - bien avant l'émergence de l'humanité. Mais leurs vaisseaux robots continuaient, une flotte autonome ayant pour seul objectif le génocide. Depuis trente millions d'années, des vaisseaux Chenzyme avaient patrouillé cette région de la galaxie, chassant les civilisations émergentes, et les liquidant.

(p.7)
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Une alerte atteignit Urbain sur la passerelle. Il entendit la nouvelle. Clémentine venait d'ouvrir la cache de fichiers qu'il avait mise de côté pour elle.

L'anxiété passa comme une onde à travers son esprit, surchargeant sa capacité émotionnelle limitée. Une anxiété dangereuse parce que, sur la passerelle ses émotions et ses intentions étaient relayées par cent mille connections au champ des cellules philosophiques.

Pour ces cellules, la peur était synonyme de la proximité inattendue et immédiate d'un ennemi. Leur conversation à bâtons rompus se mua en un consensus immédiat : "attaquer !". De l'énergie commenca à alimenter le laser à rayons gamma. Le laser commenca à se déployer, pendant que l'espace proche était à nouveau sondé. L'objet le plus proche était le vaisseau auxiliaire Khonsu. Urbain s' opposa au consensus : " attendre", " calme". Il émit ces ordres par ses cent mille connections, submergeant la voix des cellules, formant un nouveau consensus.

(p.104)
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J'existais à l'intérieur de l'Argent, une entité sans limites claires, infiltré par ce qui restait des mémoires de la déesse, et, à travers elle, je me retrouvais lié à Lezuri.
Il me sentit à son tour, tandis que l'incandescence continuait d'attaquer les structures massives mais disparates de son esprit et de sa mémoire. Un reste de désespoir et une volonté de vengeance résonnèrent à travers tous les esprits liés à lui : s'il devait cesser d'exister, elle en ferait autant - et moi aussi.


(p.380)
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Urbain serra les poings. "Lezuri est un dieu brisé, un fragment de ce qu'il a été, mais toujours puissant. Sans la déesse pour l'arrêter, il viendra ici. Il utilisera l'Argent pour se reconstruire, pour regagner ses pouvoirs - sauf s'il y a un moyen pour retourner l'Argent contre lui. "

(p.84)

Pendant toutes ces années d'approche de Verilotus, tu as voué tes maigres ressources à sa recherche - ta maîtresse, ta déesse et compagne - tout en utilisant tes connaissances pour dissimuler ta présence.

(p.85)
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Le vaisseau était un long cylindre arrondi aux extrémités. Au centre de ce cylindre, des couches de tissus triaient et stockaient de grandes quantités de matériaux qui étaient sortis sur demande et recombinés pour former presque n'importe quoi. Autour de cette partie centrale, il y avait une couche de tissus bio-mécaniques, qui formaient l'essentiel du vaisseau. Ces tissus étaient mêlés d'organes de calcul chenzyme. La couche extérieure était formée de cellules philosophiques.

Les cellules philosophiques émettaient une lumière blanche. Chaque cellule était un minuscule processeur, sans conscience, mais très adaptable, capable de pensée et de mémoire, toujours engagé dans ces débats impitoyables qui rageaient à travers le tissu de cellules philosophiques. (...) L'ensemble de ces cellules philosophiques formait l'esprit du vaisseau, une machine intellectuelle spécialisée dans la poursuite et la destruction de formes de vie autres que la sienne.

(p.68)
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- Pourrions-nous à nouveau être amants ?
Un rire fin : notre temps est passé.
- Le temps est chose fluide.
- Seulement sa vitesse, pas sa direction.
- Vraiment ?

(p.251)
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Ces dimensions étrangères donnaient une sensation analogue, comme si c'étaient des membres, ou des doigts. Il les percevait maintenant comme il percevait le corps bioméchanique de Dragon. Il avait trouvé l'entrée d'un espace cognitif qui le lui permettait. Un espace préexistant qui lui allait - car, contrairement à Dragon, le système avait été conçu par un esprit humain. Il n'avait qu'à prendre le contrôle.

(p.299)
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Tu referas ce monde comme tu voulais qu'il soit : un monde de défi, de compétition, de dépassement de soi - le moyen de sélectionner les quelques joueurs qui pourraient s'élever comme tu l'as fait dans la Ruche.

Tu te souviens lui avoir dit: les quelques vainqueurs seront nos enfants, et nos alliés contre les dieux hostiles des autres étoiles.
Elle répondit : Non. Je ne me suis pas échappé de la Ruche pour recréer cet enfer.

Maintenant, tu as gagné cette querelle.

(p.193)
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Une lumière rouge apparut dans sa vision périphérique. La voix de son scaphandre l'informa d'un ton calme : " Integrité du scaphandre menacée".
Urbain inspira fortement. Il était attaqué mais pas par une arme qu'il pouvait percevoir. L'attaque avait lieu à l'échelle moléculaire.
Quelques instants après, le scaphandre parla à nouveau, annoncant l'échec des défenses moléculaires d'Urbain : "L'intégrité du scaphandre est compromise."
Des nanomachines ennemies avaient percé les défenses du scaphandre, ouvrant des ouvertures microscopiques à travers sa masse. Il percut le résultat comme des piqures d'aiguilles dans les mains, le thorax, ses yeux. Cela ne dura qu'un moment. le scaphandre referma les ouvertures, mais l'ennemi était à l'intérieur. Urbain cria quand un chaleur brûlante éclata aux points où le scaphandre avait été percé. Sa vue diminua. Une bataille était engagée à travers les surfaces humides de ses yeux, de ses mains moites et de sa poitrine - ses nanomachines défensives contre celles de l'ennemi. Il serra les poings et quand, après plusieures secondes, la douleur ne diminua pas, il savait qu'il était perdu. Ses nanomachines avaient échoué dans leur rôle protecteur, le laissant à la merci de ce qui vivait dans ce souterrain.

(pp.189-190)
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Maintenant tu te souviens pourquoi tu as été réduit à ce pathétique avatar. C'est un premier pas vers le rétablissement. Un cristal autour duquel d'autres doivent se joindre.
Tu te demandes : est-ce que ce sera assez ?
Est-ce que tout ce qui a été peut se rassembler à nouveau autour de toi ?
C'est peu probable. Tu avais surgi de la communion de millions de milliards
Tu penses à elle.
Elle t'a détruit.
Tu serres les poings. Tu m'as détruit !
Même ainsi réduit, il reste quelque chose de toi.
Et tu veux ta revanche.

(P.80)
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Il croisa les bras, serra les paupières, la regarda avec une expression dédaigneuse. "Vous voulez dire que vous avez besoin de mon aide pour ce projet." "Je souhaite bénéficier de votre expertise inégalée . C'est toute votre vie, non ? La raison de votre existence?" " Toute ma joie et mon bonheur" admit-il d'une voix éteinte. "Par où commencerons nous?"

(p.284-285)
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La migration hors du système solaire avait duré des milliers d'années. D'abord vinrent les sondes automatiques, explorant et cartographiant des dizaines de milliers de systèmes planétaires. cherchant des mondes fertiles orbitant dans des zones habitables. Puis ces mondes furent changés, rendus viables et beaux pour ceux qui vinrent en prendre possession.

(...)

Il n'y a avait pas de très grands nombres de migrants, mais il y en avait assez pour qu'un nombre suffisant s'en aille à nouveau, vers des mondes encore plus neufs. Comme toujours, c'étaient ceux qui choisirent de s'engager dans la vie, dans l'existence physique. Ce choix distingua ceux qui restèrent de ceux qui partirent. Et quand ces derniers regardèrent en arrière dans l'espace et le temps, ils se demandèrent qui construisait ces mégastructures qui commencèrent à entourer les soleils des systèmes les plus anciens.

(p.37)
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Un moment d'irritation. Ce fantôme pathétique qu'elle est devenue ne suffit pas à te satisfaire.
Mieux que rien, fait-elle.
Un moment de colère : ta main frappe l'air. Tu as crée un monde.
Certainement tu peux la recréer !
Un rire fin : Quel défi ce serait, mon chéri.

(p.270)
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Pas de doute à avoir sur ce qui se passait ici. Une vie pouvait être transferée comme un paquet de données et réassemblée ailleurs. C'est ainsi que fonctionnaient les avatars. L'entité n'avait eu qu'à transférer une petite sélection d'outils moléculaires pour commencer le processus d'assemblage. Urbain ne pouvait pas voir ce qui se passait dans la capsule, mais il savait que l'entité était active, se construisant elle-même ou construisant la structure dans laquelle elle existait. Tôt ou tard, elle émergerait sous une forme ou l'autre.

(p.263)


Tu te réveilles comme le fragment affaibli d'un esprit. Si peu de choses en comparaison avec ce que tu étais, mais cette fois le processus d'éveil est rapide, dirigé par des procédures automatisées que tu as conçues. Tu te réalises où tu es, ce qui a du se passer. Je me suis échappé ! Au moins, cette version de toi s'est échappée.

(p.265)

Le visiteur était de taille moyenne, plus petit qu'Urbain, svelte et jeune, âgé d'une vingtaine d'années. Une peau de couleur bronzée uniforme. Une chevelure noire, épaisse mais courte. Des yeux blues marine, seul un léger éclat de lumière les séparant du noir. Il salua Urbain d'un petit signe de tête, comme pour affirmer le choc de leur rencontre . Il offrit un demi-sourire, qui se voulait amical mais qui fit peur.

(p.299)

Ma mémoire embrasse des millénaires. J'ai vécu dans une matrice qui comprenait des milliers de milliards d'esprits - des esprits humains ou qui l'avaient été. Certains avaient vécu sous la forme ancestrale avant de rejoindre un amalgame. D'autres avaient été crées dans la Communion. Personne ne dominait. Tous faiasaient partie d'un grand intellect, comme des neurones individuels font partie d'un cerveau. C'était une existence glorieuse, il y avait une expérience de paix, d'amour, de plénitude, en boucle. Pour beaucoup, c'était suffisant . trop, même : la plupart étaient dépassés par cette expérience, ils s'y noyaient, oubliant qui ils étaient ou même qu'ils étaient. Leurs esprits, qui avaient jadis été humains, avaient toujours été de petites choses, et ils devinrent encore plus petits dans la Communion. Leur identité n'était pas plus substantielle que les couleurs sur l'aile d'un papillon - et tout aussi vulnérable. J' ai effacé ces identités. Je ne voulais pas passer l'éternité dans ce consensus doré. Je pris le substrat qui avait supporté ces petits esprits, et le fis mien. Des millions de petits esprits formèrent des structures déterminées par ma volonté. Mon domaine s'étendit exponentiellement. Je pris ce que je pouvais, consolidant, organisant, jusqu'à être plus que ce que j'avais été, me libérant de cette coquille. Pour la première fois depuis mon entrée dans la Communion, je regardai à l'extérieur, vers l'univers physique, l'énormité de la création - et je découvris ne pas être seul. D'autres esprits s'étaient construits et libérés, comme je l'avais fait. Nous étions tous des entités formidables- mais de quoi étions nous capables ? Personne ne le savait, et ce mystère nous mena à nous craindre les uns les autres. Certains d'entre nous se retirèrent immédiatement. Nous nous sommes enfoncés dans l'obscurité entre les étoiles, pour voir, attendre et grandir. Les autres - des entités aussi formidables que voraces - se sont fait la guerre, et bientôt il n'y eut que silence et débris.

(pp.315-316)


Malgré tous les pouvoirs qu'il avait à bord du vaisseau, Urbain n'était rien comparé à un être qui pouvait ouvrir un espace entre deux univers et l'utilser pour maintenir en place une planète artificielle.

(p.343)
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