Retrouve les Artéfacts.
Surveille le Magicien.
Sauve le Passé.
Le pouvoir du Livre vit en Harte désormais, obligeant le Magicien à lutter chaque jour, chaque minute pour ne pas céder tout entier à cette puissance dévastatrice.
Inconsciente du tourment qui ronge son ami, Esta poursuit seule son but : retrouver les Artéfacts qui menacent lavenir de la magie. Grâce à sa prodigieuse affinité, la jeune magicienne entraîne Harte à Saint-Louis, en 1904, là où sont cachés les précieux objets.
Ils se mêlent au combat qui fait déjà rage dans la ville. Les mages Antistasi rivalisent de subterfuges et dactes de magie de haut vol pour semparer du pouvoir.
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- Bon, je prends le canapé ? Ou est-ce que tu vas agir en gentleman et me laisser ton lit ? demanda-t-elle en battant des paupières.
- Je garde mon lit, mais tu es libre de m’y rejoindre.
- Tu risques d’attendre longtemps.
- Je suis sérieux, monte ! J’ai besoin de voir s’il est à ta taille.
- Pourquoi ? demanda-t-elle, méfiante. Tu cherches un moyen innovant de te débarrasser de mon cadavre ?
- J’avoue que ça m’a traversé l’esprit, oui.
Elle se mordilla la lèvre pour ne pas rire.
Pour anticiper ses réactions, elle ne pouvait que croiser les doigts pour que la nature intrinsèque d’une personne soit la même quelque soit la trajectoire prise par sa vie.
- Non ! rugit-il encore et encore dans la nuit.
Un cri rendu chaque fois plus sombre par la haine et la détresse qui se refermaient sur lui comme une armure de pierre, fossilisant l'homme qu'il avait été.
Car la magie ne se trouvait pas dans les éléments. La magie résidait dans les espaces vides qui connectaient chaque chose, et elle attendait là ceux qui savaient la percevoir. Ceux qui avaient une capacité innée à comprendre et utiliser ces connexions : les Mages.
- Tu as une baignoire, répéta-t-elle, comme s'il s'agissait d'u objet miraculeux.
Son visage était tout propre, rosi par la chaleur, et elle lui souriait comme s'il venait de lui sauver la vie.
- Tu n'es pas près de te débarrasser de moi !
Sur ce, elle lui claqua la porte au nez. Pour la troisième fois en moins de douze heures.
Elle s’interrompit. Harte voulait lui prendre les bras, mais elle se leva soudain et recula d’un pas.
- Non. Je ne peux pas te forcer à m’aider, mais je ne te laisserais pas m’empêcher d’aller au bout de ma décision. Soit tu es avec moi, soit je me débrouille seule.
Il poussa un soupir de lassitude.
- Tu sais bien que je suis avec toi.
Ces paroles semblèrent la radoucir. Elle lui adressa un bref sourire, hocha la tête et s’en alla annoncer la nouvelle à Ruth. Harte la regarda s’éloigner, le dos droit, ses bras balançant au rythme de ses pas. Forte. Assurée. Tellement... Esta.
- Jusqu’au bout, murmura-t-il.
Mais il ne savait pas à qui il parlait, et le vent emporta ses mots au loin.
Elle croyait fermement au bien-fondé de son mouvement, mais Harte savait d'expérience que la frontière qui séparait la croyance du fanatisme était souvent mince, voire inexistante.
- Pourquoi voudrais je faire de toi autre chose que ce que tu es ? Tu es " affûté comme une lame de rasoir", hein ? Très bien, ça me va.
Elle était sincère et elle espérait qu'il pouvait l'entendre.
- Regarde moi: après tout, je suis au moins aussi affûtée que toi.
- Je sais souffla -t-il une note d'espoir dans la voix.
Elle sourit devant sa nervosité apparente.
- Si tu étais plus doux, je ne pourrai que te couper en deux.
Les regrets, c’était bon pour les gens qui traînaient leur passé avec eux partout où ils allaient.