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Citations de Lola Swann (47)


Grace ne se sent pas encore vraiment un oiseau, l’enfant qui vient seulement de se découvrir des ailes. Mais déjà, dans sa maladresse, on sent la délicatesse. Grace se sent plume, plume d’oiseau, qui volette au gré de la brise sans pouvoir encore tracer son chemin.
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Non, ce n’était pas l’absence de bruit qui m’oppressait. C’était dans l’air, comme une fumée invisible, tout autour de moi, et qui s’infiltrait malgré moi dans mes poumons, dans l’oxygène que j’étais contraint d’inspirer, contaminant les parois de mes narines, de mon palais, jusqu’à la surface de ma langue. Un effluve à la fois doucereux et tenace. Âpre et métallique.
Comme une odeur de sang…
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Quoi que l’on fasse pour le détruire, l’invincible lien jamais ne se brise et, par-delà la mort qui un jour sonnera à la porte et nous séparera Mamie jolie et moi, je sais, je suis certaine que, de mon cœur jusqu'au sien, un fil fait de la substance la plus inaltérable qui soit continuera de briller.
Flamboyant.
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Mamie jolie avait dû subir l’impensable, se faire déraciner. Comme si d’une magnifique boule à neige, l’on avait extrait – arraché serait plus exact – l’ange chatoyant au milieu des flocons. Pour l’enfermer dans une boîte d’allumettes, sans air, sans soleil, sans amour. Que restait-il de la boule à neige une fois l’ange parti ? Et surtout, que devenait Mamie jolie hors de sa boule à neige ?
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Quant à moi, son numéro, nul besoin de l’enregistrer. Gravé en moi depuis petite fille, je le connais par cœur depuis la nuit des temps. Les deux numéros indicatifs du lieu, le numéro de mon année de naissance moins un, puis deux fois le même chiffre, sans signification particulière, avec le « et-un » à la fin, un mot qui faisait joli dans sa bouche, dans sa voix, quand elle donnait son numéro, comme si elle récitait un poème. Le son d’une vague, qui revient sans cesse sur le rivage. Quelque chose d’éternel qui semblait signifier qu’il manquait toujours quelqu’un et qu’il ne fallait pas l’oublier. Et-un. Le dernier chiffre aurait pu se poursuivre mille fois, on aurait pu l’appeler plus l’infini. Son numéro de téléphone n’avait pas de fin.
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Les mots aussi étaient de trop entre Mamie jolie et moi ; ils gâchaient tout, ils disaient l'inverse de tout ce qu'on aurait voulu dire. Ils parlaient du quotidien, ils étaient lamentations de son côté, ils étaient mensonges doucereux du mien : > Mais ils étaient amour toujours. Dans leur banalité de mots qui n'osent rien dire du vrai, quelque chose transparaissait si puissamment qu'on était obligées de sourire très fort, jusqu'à voir éclore, parfois, sur le coin des yeux, une perlette de pluie.
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Compter si peu quand lui compte tant. C'est là tout le drame, toute l'injustice, toute la cruauté de l'instant. Mais peut-être n'est-ce justement qu'un instant? Si seulement elle parvenait à le laisser passer, cet instant, sereine...Pour cela, il lui faudrait faire abstraction de lui, or il occupe à présent tout l'espace...Quel étonnant sentiment que le manque : du vide faisant son apparition. Le soleil nous manquerait-il si l'on avait toujours vécu dans la nuit?
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À présent, l’enfant peine à s’endormir. Elle hésite à descendre de son lit superposé pour aller se réfugier dans celui d’Alyzé.
Cela lui arrive quelquefois d’aller déranger sa petite sœur dans son sommeil la priant de lui laisser une place dans son lit. Parce qu’elle a trop peur toute seule. Et Alyzé ne dit pas non. Et Élina se réfugie sous les draps. Comme si c’était elle-même la petite sœur et que, le temps d’une nuit, elle avait la permission divine de faire de la sienne une sorte de maman.
La nuit a cet effet surprenant, presque magique, de diluer les différends, d’attendrir les cœurs. Comme un avant-goût des sentiments lorsque la mort sera passée par là. Pourrait-on encore en vouloir à sa sœur si elle était morte ? À sa maman ? À son papa ? À son vrai papa même ?
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Le rire de Mamie jolie, ce sont des paillettes toutes fines, des éclats infimes, les perles de joie qu'il existe entre elle et moi. Aussi tristes que soient nos cœurs au fond. Comme le disait si poétiquement Christian Bobin, le rire est une larme qui se console toute seule.
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Et, au fil des siècles , l'encre sur les livres oubliés s'est tout tout bonnement effacée. Les mots de Lila, tels les papillons se brûlant à la lueur vacillante d'une bougie, envolés. A tout jamais.
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Car personne n'est touché par le brin d'herbe; ni gêné, ni captivé ; alors c'est comme si le brin d'herbe n'existait pas. Lila n'existait pas. Ses mots n'allaient nulle part et ne touchaient personne. Et tant qu'ils resteraient cloîtrés dans son carnet ou la page jamais visitée d'un site internet, ils ne vivraient pas leur vie de mots. Or, les mots sont faits pour être lus, être entendus, criés peut-être, mais tout sauf mourir dans un cercueil de papier sans jamais être venus au monde.
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Mon papa d’avant, je ne sais ni son prénom, ni son visage, ni même s’il est gentil. Je suis pourtant presque sûre que oui, car pour avoir fait une petite fille comme moi, sage comme une image, je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement.
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L’enfant si sage. Si peu encombrante.
Elle le sent seulement battre, là, sous la peau transparente, et de plus en plus fort. Sans savoir qu’il se déchire. Un morceau de cœur pour papa. Un morceau de cœur pour maman. Sans savoir qu’elle suffoque. Qu’elle voudrait hurler sa peine, mais que tout est bloqué, là, à hauteur de la gorge.
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Monter au sommet de sa plus grande tour - Observer les curieuses fourmis alentour - En devenir une, un jour, un an, toujours
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C'est d'ailleurs ce que l'on fait de mieux dans la cage bleue : gâcher son temps de vie. Aucune interaction mais vous aurez fait grossir le chiffre de mes abonnés. Vous n'êtes qu'un petit numéro. Et moi un gros qui vous avale. Jusqu'à ce que les choses s'inversent. Popularité bancale. On a la nausée dans notre bocal.
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Le sourire, c'est la marque de fabrique du monde d'aujourd'hui. Je souris donc je suis.
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"Plus jamais de soirée arrosée comme ça, oh ça non ! dit la grande pâquerette en s'adressant au ciel. Nous sommes repues pour des années !"
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Dans mon coeur
Tout est gris
Mon coeur pleure
Il est seul, vide de tout amour
Il se lamente de ne savoir comment donner
Lui qui ne reçoit jamais
Il pleure mais personne ne l'entend
Il pleure en silence
Doucement, simplement
Et personne ne veut l'écouter.
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Élisa, Élisa,
Élisa, les autres on s'en fout...

Billy est au volant de sa Renault 5, la chanson de Serge Gainsbourg sur les ondes. Un instant, il hésite à changer de station.Mais il ne peut s'y résoudre. Quelle que soit la douleur provoquée par le souvenir. Mieux vaut la douleur que le néant. La souffrance comme une preuve que le passé a existé. La souffrance comme une preuve que sa petite fille, Élina, a réellement un jour été là avec lui. Dans ses bras. Nostalgique, larmes et sourire mêlés, il fredonne, rêveur :

Élina, Élina,
Élina, rien que toi, moi, nous...

La chanson, leur chanson, dont il avait changé quelque peu les paroles originelles pour y inclure le prénom de sa fille. Billy revoit sa petite Élina dans ses bras. Il la berçait. Et il lui chantait la chanson. Et le bébé s'endormait...
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Billy sent les larmes lui monter aux yeux. Élina a l'air si triste. Si seule. Personne ne lui parle et elle ne parle à personne. Elle marche à l'écart, les yeux vers le sol, d'un pas las. Exténuée, comme si elle portait un énorme poids sur ses frêles petites épaules (...) Elle lève doucement les yeux en direction de son papa, là accroupi derrière les barreaux encerclant la cour de l'école. Billy lui sourit, de grosses larmes roulant sur ses joues...
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