Louis Fréchette

Le narrateur de ces contes du 19e siècle s'appelle Jos Violons. Un vieux de la vieille, un peu idiot, grande gueule avec un penchant pour la bouteille.



On retrouve ici un bon échantillon des créatures du folklore québécois. La hère s'y pointe la queue et le charlot (version québécoise du diable, prononcer "yâble") y hâte les pages.



J'y ai appris que l'église au coin de la rue où j'ai longtemps habité à Trois-Rivières était l'endroit où l'on mettait Dieu dans une bouteille, chaque hiver pour pouvoir pécher en paix. Que le yâble se cachait aux vieilles forges quelques kilomètres plus loin.



Mais si droits de tout ça, les textes sont simplement excellents. Jos Violons y est un narrateur trompeur, et chaque conte peut être compris de deux façons différentes. Si l'on se fie à ses mots, le surnaturel le poursuit. Mais si l'on porte attention, on comprend que des explications rationnelles se cachent derrière chaque mésaventure.



Je tiens aussi à souligner que l'utilisation d'abord d'un narrateur trompeur et ensuite d'un langage québécois familier sont tout les deux des méthodes narratives assez d'avant garde pour le 19e siècle.

Une plongée dans les vieilles traditions canadiennes au 19e siècle lors de rudes hivers!



Chaque histoire débute quasiment la veille de Noël et chaque réveillon prend un sens singulier aux yeux des personnages présents. Il s'agit de souvenirs, de réminiscences de cette fête où les enfants sont rarement absents. Une certaine magie émane de cette période que l'auteur relie fortement à la foi chrétienne. Plusieurs fois il nous offre des cantiques chantés par les personnages qui ne manquent guère d'assister à la Messe de Minuit avant d'aller manger des croquignoles.



Cela fait un bien fou de se plonger dans cette fête loin du consumérisme actuel !!! Avec ce livre on en est très loin : il s'agit plutôt des croyances, des bons sentiments, de sortes de miracles pour celui qui croit.



J'aime les descriptions des tempêtes tellement différentes de celles qu'on a pu connaître en France, sous un autre climat, même en ayant connu de rudes hivers ! J'aime la joie simple des personnages, la naïveté innocente des enfants.

Le style est assez composite avec des accents littéraires forts puis par moment des phrases bien plus courtes et également des dialogues mêlant un certain patois.



Ce livre est une parenthèse bienvenue sur une époque révolue dans une contrée différente.

Une belle pièce de théâtre que Louis Frechettes a écrit à partir du livre Échappé de la potence de Félix Poutrè(1814-1885). Il fut un héros du patriotisme canadien français contre le pouvoir dominant anglais.Dans ce livre, il relate l'épisode de sa vie pendant son incarcération à la prison du Pied-du-Courant en 1838 où il a échappé bel à une condamnation à mort grâce à une simulation de la folie.

En effet cette pièce nous retrace cette histoire avec beaucoup d'humour et d'imagination . Les scènes son courtes mais concise. Arrêté et traîné à la justice pour y être condamné à mort, Félix Poutré simule une crise d'épilepsie puis de folie. Il se fait un danger permanent parce qu'e dans sa folie, il étrangle tout ce qui bouge, le sherif, le juge, le docteur, le geôlier, le conspirateur de leur mouvement Camel. ..Il sera libéré

Le livre contient :

11 contes fantastiques :

La ceinture de mon oncle

Le rêve de Barthe

Le revenant de Gentilly

La maison hantée

Le rêve d'Alphonse

Un fantôme

Une vision

Coq Pomerleau

Le diable des Forges

Titange

Le loup-garou

Des exercices, des analyses, un tableau synoptique, un résumé de la vie de l'auteur, un énoncé des caractéristiques du conte fantastique, etc.



Mon commentaire :

J'avais déjà lu quelques-uns des contes fantastiques de Louis Fréchette lors de mon cours de français 3 au cégep, et j'avais bien aimé leur petit côté typiquement québécois. Le langage de certains personnages, et en particulier de Jos Violon qui revient dans deux des nouvelles (Ti-Coq et Le diable des Forges) est succulent. C'est du joual pur et dur, comique et parfois difficile à comprendre. Je me suis amusée à lire certains passages à voix haute tellement je trouvais cela amusant.

Louis Fréchette reprend dans ses contes fantastiques plusieurs mythes et légendes québécois tels que le Diable des Forges, la Chasse-Galerie ou le loup-garou pour certaines de ses nouvelles, tandis que dans les autres, il parle plutôt d'apparitions, de revenants, de fantômes, d'esprits frappeurs, de rêves et de prémonitions. Dans plusieurs de ses nouvelles, Louis Fréchette donne une explication ou alors la laisse planer pour qu'on puisse rire du personnage qui raconte son histoire. C'est particulièrement le cas dans Coq Pomerleau et dans le Diable des Forges, deux nouvelles que j'ai particulièrement appréciées.

En somme, que ce soit pour replonger dans notre histoire et dans notre patrimoine culturel ou pour vous donner de nouvelles histoires de peur à raconter sur le bord d'un feu de camp, La maison hantée et autres nouvelles fantastiques est le livre idéal.


Lien : http://lecturesdisabelle.blo..

Comme beaucoup de recueil posthumes, la qualite des nouvelles varie beaucoup. Malgré tout, on a droit a quelques bonnes nouvelle, particulièrement dabs la dernière moitié du livre, avec le personnage récurrent de Jos-Violon. L’unique intérêt de Louis Fréchette est la patte québécoise qu’il ajoute à la forme du conte fantastique, un genre déjà bien débroussaillé par ses collègues français (Théophile Gauthier, Maupassant, etc), plus ou moins au même moment.



Si les histoires qu’il amène ont déjà été contées des milliers de fois (et parfois mieux), j’y ai senti une plus grande proximité du fait que les réalités qui y sont dépeintes sont typiques du terroir.

Faire fortune au XIXe s ressemble à ce que nous appelons à présent faire du business. Alors faire fortune à tout prix quelque soient les moyens d'y parvenir s'avère une préoccupation cruciale pour l'homme du XIXe s à l'image de Jolin, le commis dans la famille Desrivière mais qui par des moyens bien malicieux deviendra le seul propriétaire de toutes les fortunes de cette famille. Après 22 ans d'exil, Gustave, le fils Desrivière, l'héritier légitime présumé, qui aurait lui même légué par urgence sa part de fortune à Jolin, rentre au Canada. Le croyant mort, l'ingénu Jolin perd les pédales. Une guerre se déclenche entre les deux tournant autour de l'appartenance des titres de propriété, ce qui implique bien évidemment des preuves juridiques... Aussi le juste finit toujours par un secours de dernière minute, même très imprévisible, par triompher, vaincre le diabolous ...

La pièce de théâtre est très abordable, on ne s’ennuie, on rigole un peu parce qu'on soupçonne facilement la suite des scènes comme si l'histoire nous est déjà contée...

Les dossiers de présentation et d'analyse sont très bien faits.