Une belle pièce de théâtre que Louis Frechettes a écrit à partir du livre Échappé de la potence de Félix Poutrè(1814-1885). Il fut un héros du patriotisme canadien français contre le pouvoir dominant anglais.Dans ce livre, il relate l'épisode de sa vie pendant son incarcération à la prison du Pied-du-Courant en 1838 où il a échappé bel à une condamnation à mort grâce à une simulation de la folie.
En effet cette pièce nous retrace cette histoire avec beaucoup d'humour et d'imagination . Les scènes son courtes mais concise. Arrêté et traîné à la justice pour y être condamné à mort, Félix Poutré simule une crise d'épilepsie puis de folie. Il se fait un danger permanent parce qu'e dans sa folie, il étrangle tout ce qui bouge, le sherif, le juge, le docteur, le geôlier, le conspirateur de leur mouvement Camel. ..Il sera libéré
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FÉLIX. – ... ... ... Mon cher Béchard, nous sommes biens seuls enfin ! (Il lui serre la main.) Eh bien, dites-moi, trouvez-vous que je sache bien faire le fou ?
BÉCHARD. – Comment !... tu n’es pas fou ?...
FÉLIX. – Pas plus fou que lorsque je suis entré en prison. Mais parlez moins haut, vous allez me trahir !...
BÉCHARD. – Ah ! mais franchement, là, est-il possible que tu aies véritablement ta raison ?
FÉLIX. – Mais vous m’avez donc cru fou pour tout de bon ?
BÉCHARD. – Eh ! bon Dieu ! fou à lier, plus fou que tous les fous ensemble. Je n’ai rien vu de pareil !
FÉLIX. – Comment trouvez-vous que je les fais danser ?
BÉCHARD. – Mais c’est pourtant vrai qu’il a sa raison... Ah ! pour ça, par exemple, tu ne fais pas semblant ! il y a plusieurs prisonniers qui t’ont souvent donné au diable. Le geôlier m’a dit qu’on ne pourrait te garder plus longtemps. Mais tiens, tiens, c’est inutile ; je ne puis pas croire que tu ne sois pas fou !
FÉLIX. – Mais je vous avais
POUTRÉ. – ... ... ...Enfin, c’est donc bien toi, mon cher Félix ; on m’avait dit que tu étais condamné à mort...
FÉLIX. – Ah bien oui, on n’a seulement pas pu faire mon procès. J’ai fait le fou ; c’est très peu héroïque, mais c’est cela qui m’a sauvé...
Je n’ai ni bourse ni bagages, ni feu ni lieu. Je jette l’or par les fenêtres quand j’en ai, et j’oublie souvent que je n’en ai pas
Louis-Honoré Fréchette – Novembre