Né le 29 juin 1905 à Ottignies, décédé le 15 août 1987 à Bruxelles, Louis Scutenaire appartenait au groupe bruxellois du Surréalisme, à l'instar de Paul Nougé, Mesens ou Lecomte. frès proche, sa vie durant, de René Magritte, c'est principalement par ses aphorismes qu'il s'imposa (en 1945, un premier volume parut chez Gallimard, avec l'appui d'Eluard). En 1982, Allia réédita "Mes Inscriptions - 19431944"; aujourd'hui, cet éditeur republie "Mes Inscriptions 1945-1963" (qui figurait à son catalogue dès 1984) dont la version sortit à Bruxelles, en 1976, par les soins d'Isy Brachot et Tom Gutt. Un recueil de textes (aphorismes, notes de lecture, courts récits, etc.) de ce "poète anti-poète"
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« J'ose m'exprimer ainsi. »
Il faut lire les inscriptions de Louis Scutenaire, dit Scut, un écrivain pas vraiment belge (né à la frontière de la Picardie en 1905), ni vraiment poète (« Le côté éloquence jaculatoire de presque toute la poésie française me prend à la gorge », disait-il), ces ancêtres brillants du statut Facebook, historiettes ou maximes, pépites éruptives de mots poétiques, blasphématoires, à l'assaut des tabous et de la banalité.
« Ne jamais perdre de vue – le conseil s'adresse à moi le tout premier – que je vis , que j'écris sous la domination bourgeoise »
« Des gens se retrouvent entre les pages des livres et s'étonnent de se voir si secs et si plats. »
« Un mensonge courant : je ne connais pas de tabou. »
« Je n'écris pas, je boxe. »
« La passionnante éternité d'une journée »
« Louis : Neuf fois sur dix j'ai raison.
Lorrie : Le malheur est qu'il y a souvent des dix. »
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Alternance de poèmes surréalistes, auxquels on finit par prendre goût, d'étranges propos staliniens bien de l'époque (il est souvent question aujourd'hui des dérives de l'esprit de mai 68, on ajoutera ceux-là), de tranches de vie et surtout d'aphorismes cinglants, inattendus, qui font la réputation de ces Inscriptions. Louis Scutenaire a trouvé certains titres des tableaux de son ami Magritte, mais demeure nettement moins connu que son compatriote. Qui se souvient du poète Hippolyte Babou, qui suggéra le titre des Fleurs du Mal à Baudelaire ? Dans le cas de Scute, ces Inscriptions sont à découvrir, n’ayant rien à envier, bien au contraire, aux écrits fragmentaires de Perros ou à Dominique de Roux, autrement célébrés sur les rives de la Seine.
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