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Citations de Louise Fein (20)


Mais vous faites erreur. Ce sont vos médicaments qui l'abrutissent, qui l'empêchent d'articuler, qui la transforment en une pitoyable créature sans le moindre ressort, recroquevillée sur son lit, face au mur.
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Ce pavé littéraire se dévore d'une seule traite. Il offre une lecture aisée, fluide et plaisante. L'histoire nous plonge dans l'Allemagne d'avant-guerre, décrivant la montée en puissance du nazisme à travers les yeux de personnages allemands façonnés par la propagande. Il est difficile de ne pas ressentir par moments une vive frustration envers la jeune Hetty, qui, malgré elle, s'engage sur la voie des idéaux radicaux nazis.

Mais au-delà de cette toile de fond historique, c'est avant tout une histoire d'amour qui se déploie, rappelant inévitablement les tragiques amours de Roméo et Juliette. Cette dimension peut donner l'impression d'un réchauffé, même si je reconnais que les histoires d'amour ne sont pas mon genre de prédilection.

Personnellement, j'ai davantage apprécié l'immersion dans la période pré-guerre que l'histoire d'amour en elle-même.
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Ce meurtre lui avait ôté ce qui lui restait de sa naïveté d'enfant, tout en allumant en elle la flamme de la haine contre ces maudites classes défavorisées d'où sortaient les criminels....
C'était ainsi qu'elle s'était intéressée à la Société eugénique, qui rassemblait des personnes qui, comme elle, caressaient la vision d'un avenir sûr, avec des rues débarrassées des vagabonds.
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Ce n'est pas parce qu'on a de nouveaux amis qu'on doit abandonner les anciens. Les amis, c'est précieux. Autant que des joyaux. Je vais faire en sorte de ne pas renier les miens.
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Je pense aux rumeurs concernant la conspiration juive. On ne sait pas ce qu’ils nous préparent, ni pour quand. Parce qu’ils agissent en secret, sournoisement, par l’intermédiaire de gouvernements étrangers. En déclenchant des mouvements révolutionnaires et en encourageant l’agitation politique. En divisant et en déstabilisant. En accédant au pouvoir dans toutes les sphères de la nation. Une goutte de sueur coule le long de ma colonne vertébrale. Hitler va nous mener à la victoire. Il le faut.

Je m’empresse de m’éloigner de l’atmosphère néfaste de ces pierres tombales.

Mais soudain, le visage de Walter apparaît devant moi. Je vois ses boucles blondes. Ses yeux bleus si chaleureux. Son sourire. Comparé aux grosses brutes du tram qui ont l’audace de se prétendre allemands, c’est un être plein de délicatesse…

Walter n’est pas un Juif comme les autres. C’est certain.

Il ne trempe pas dans la conspiration juive internationale.

Il n’a ni le nez crochu ni un regard sournois.

Il est gentil. Il est beau. Il est drôle.
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Je contemple le visage de Walter. Les larmes me montent aux yeux. Comment peut-il être juif ? Pourquoi ne m'en suis-je pas doutée ?
-Retourne au collège, Hetty, me dit-il d'une voix morne. Tu ne devrais pas être ici.
-je m'en fiche, réponds-je. Et je me fiche aussi que tu sois juif. Tu es quand même mon ami. Pour toujours.
Et sans lui laisser le temps de répondre, je fais volte-face et repars vers l'école.
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La science à prouvé, sans le moindre doute, qu'il existe une prédisposition génétique à l'alcoolisme, à la criminalité, à l'homosexualité, à la violence, à l'épilepsie, à la dépression, aux déviances sexuelles et j'en passe. Ce sont là des tendances transmises de génération en génération, par un matériel génétique défectueux.
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La nature est parfois cruelle, mais seul l'homme est capable d'une telle cruauté gratuite. Peu importe notre religion, notre race, ou nos origines. Peu importe la couleur de notre peau, de nos cheveux ou de nos yeux, la forme de notre nez. Nous sommes tous des êtres humains, avec les mêmes joies et les mêmes peines, les mêmes espoirs, les mêmes rêves.
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Lorsque je repense aux premiers jours du Reich, à la joie et à l'excitation qui nous animaient à l'idée de tout le bien qui allait en résulter, je me demande comment on a pu en arriver là en quelques années. Nous avons libéré un monstre sans le savoir. Nous l'avons laissé grandir et maintenant il est incontrôlable, impossible à arrêter.
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En tant que femme, on attend beaucoup de moi et je n'ai pas droit à la parole. Malgré moi, j'ai la sensation qu'on me prive peu à peu de tout ce qui fait l'essence de mon être.
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- Grace à l'eugénisme, la merveilleuse science de la race et des gènes, l'humanité est à l'aube d'une nouvelle ère, commence Herr Metzger d'une voix douce et sirupeuse. Nous sommes maintenant capables d'évoluer vers une race supérieure, sans criminels, délivrée des maladies héréditaires et de la folie. C'est l'essence même du progrès scientifique.
Les planches grincent alors qu'il va et vient devant nous.
Ses cheveux blonds sont coiffés en arrière et gominés. Ses yeux bleus pétillent.
- Le résultat? Un peuple composé des meilleurs : les plus adaptés, les plus courageux, les plus beaux, les plus
intelligents et les plus robustes. La quintessence de la théorie de Darwin. Un peuple qui sera supérieur à tous égards et étendra son influence à travers le monde. Pour le bien de tous. C'est la vision qui soutient les recherches de la science. Qui ne rêverait pas d'un tel monde?
(p. 82s)
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Augustusplatz est bondée et on l’a transformée aux dignitaires locaux et à leurs familles, j'ai l'impression d'être une vedette attendant que la caméra tourne.
Il fait froid, je rajuste mon étole de fourrure autour de mon cou.
De puissants projecteurs inondent la place d'une lumière aveuglante. D'immenses drapeaux à l'effigie de la croix
gammée flottent depuis les grands bâtiments qui nous entourent. Sous notre tribune, les hommes d'une équipe de tournage attendent le moment de filmer en fumant près de
leurs trépieds et de leurs caméras. Les plus frileux battent de la semelle en resserrant autour d'eux les pans de leur manteau.
De la foule compacte se détachent des petits drapeaux qui s'agitent au-dessus des visages blafards.
Maman me presse la main.
-C'est au tour de Karl, souffle-t-elle.
Karl s'avance, en uniforme, l'air grave. Il saisit le drapeau de la main gauche et pointe l'autre main vers le ciel, trois doigts tendus comme une flèche. Le menton haut, il regarde
devant lui sans ciller.
-Adolf Hitler, déclame-t-il d'une voix assurée. Tu es notre grand Führer. Ton nom fait trembler l'ennemi. Ton Troisième Reich vient, ta volonté seule fait loi sur Terre. Laisse-nous entendre ta voix chaque jour, imprime ta volonté en nous, car nous t'obéirons aveuglément, au prix de notre vie s'il le faut. Gloire à toi! Heil Hitler.
Ma gorge se noue et un courant chaud venu du plus profond de mon âme se répand en moi. Karl, le meilleur de tous les frères, mon beau Karl aux cheveux et aux yeux noirs, est désormais officiellement membre des Jeunesses hitlériennes. Il appartient à Hitler.
(p. 50s.)
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- Je ne suis pas d'accord avec Hitler sur tout. Mais, quand on y réfléchit, il dit aussi des choses bien : faire passer les intérêts de la nation avant ses petits intérêts personnels, faire disparaître les classes sociales, faire régner la loi et l'ordre, éradiquer la maladie et les troubles mentaux, utiliser la science pour améliorer la race humaine. Comment pourrait-on être contre tout cela? En outre, il est le premier dirigeant politique à reconnaître l'importance des femmes: à considérer qu'être mère et femme au foyer est un rôle de premier ordre.
- Mais ce ne sont que des mots, Hetty. Des paroles manipulatrices, trompeuses, fourbes. Regarde plutôt ce qu’il fait. À quoi ça mène. N'écoute pas le poison qu'il distille. Réfléchis. C'est trop simpliste!
- Je ne sais pas, ai-je envie de lui hurler. Je ne sais plus rien!
- Pense plutôt à ce qui se passe dans la réalité, insiste Walter. La peur, la délation, la méfiance généralisée, la restriction des libertés. On ne peut plus parler, penser, ni même ressentir librement. Hitler veut tout contrôler. Il insulte « les masses» en considérant qu'elles sont composées d'individus incapables de réfléchir. Il ne voit qu’un seul moyen de gouverner: écraser, forcer, diviser, dicter. Quant aux femmes! Oh, il les vénère à sa façon. Selon lui, elles joueront un rôle crucial dans son Reich de mille ans, sauf que ce rôle sera réduit à celui de mère et de femme au foyer. Il n'est pas question pour elles de se servir de leur intelligence. C'est même mieux si elles n'en ont pas. Tu es intelligente, Hetty, et tu es un esprit libre. Ça ne te dérange pas de gâcher ton potentiel en te mettant au service des hommes? (p. 226s)
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Je cherche du regard le portrait d’Hitler suspendu au-dessus du manteau. Il me toise d’un air suffisant, par-dessus sa petite moustache.

Pourquoi avoir laissé mourir mon frère ?

Il soutient mon regard, avec ses yeux noirs comme du charbon – froids, arrogants et narquois.

« C’est ta punition, femme de Juif. Voilà ce qui arrive à ceux qui prennent le mauvais chemin, à ceux qui fraient avec l’ennemi. »

Mais Karl était un fils du Reich. Il vous aimait, il vous avait tout donné. Et vous avez pris sa vie. C’est lui que vous avez puni, pas moi. C’était moi, qu’il fallait tuer.

« Quand on fait un pacte avec le diable, c’est lui qui décide du prix à payer… »

À présent, il a un petit sourire ironique.

Et soudain, je ne supporte plus de le voir. J’ai choisi mon camp. Walter va bientôt partir pour épouser cette Anna et je ne le reverrai sans doute jamais, mais je ne peux plus ignorer ni oublier ce que j’ai appris et compris grâce à lui.

Vous mentez, Herr Hitler. Et Karl est mort pour vous. Vous n’êtes qu’un salaud.
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Ceux qui ne sont pas capable de tirer des leçons de l'histoire sont condamné à la répéter."
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— Hitler visite un asile de fous et passe en revue les malades que l’on a fait aligner en son honneur. L’un d’eux ne le salue pas quand il passe devant lui. « Pourquoi ne saluez-vous pas, comme les autres ? » aboie-t-il. « Mein Führer, répond l’homme, c’est parce que je ne suis pas un fou ! Je suis infirmier ! »

Je pouffe discrètement.

— Walter, vraiment, tu ne devrais pas raconter des trucs pareils dans la rue, dis-je. Si quelqu’un t’entend, tu risques le camp de concentration.

— L’humour est parfois le seul moyen de supporter l’horreur, proteste-t-il.
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Vous devez être résistantes, solides, indépendantes. Notre Führer veut des filles dignes d’engendrer et d’élever une race de seigneurs.

Le travail terminé, Fräulein Ackermann nous a rassemblées. Nous sommes sales et épuisées, mais son discours nous galvanise.

— N’oubliez jamais les grandes vertus de la BDM : pureté, propreté, chasteté, obéissance et respect, conclut-elle. Et maintenant, allez piquer une tête dans la cascade, vous l’avez bien mérité.

Les grandes vertus, elle ne cesse de nous en parler. Une bonne Allemande doit être solide, robuste, soucieuse de son hygiène, modeste et réservée, s’effacer devant les hommes et les soutenir. Elle ne pose pas de questions, ne se plaint jamais et agit d’abord dans l’intérêt de la communauté. Ses désirs et ses besoins passent en dernier.

Son devoir est de servir le Führer, l’Allemagne et son mari – dans cet ordre. Les garçons apprennent à gouverner et à être des meneurs, les femmes apprennent à obéir. En tant que femme, on attend beaucoup de moi et je n’ai pas droit à la parole.

Malgré moi, j’ai la sensation qu’on me prive peu à peu de tout ce qui fait l’essence de mon être.
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Karl s’avance, en uniforme, l’air grave. Il saisit le drapeau de la main gauche et pointe l’autre main vers le ciel, trois doigts tendus comme une flèche. Le menton haut, il regarde devant lui sans ciller.

— Adolf Hitler, déclame-t-il d’une voix assurée. Tu es notre grand Führer. Ton nom fait trembler l’ennemi. Ton Troisième Reich vient, ta volonté seule fait loi sur Terre. Laisse-nous entendre ta voix chaque jour, imprime ta volonté en nous, car nous t’obéirons aveuglément, au prix de notre vie s’il le faut. Gloire à toi ! Heil Hitler.
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Depuis notre rencontre il y a deux semaine,je n'ai pensé qu'à toi.Mais je ne vois pas comment on pourrait se fréquenter."
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Je t'aimerais toujours.Ne l'oublie pas.Je pense à toi chaque jour de ma vie,quoi qu'il arrive."
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