Citations de Louise Tremblay D`Essiambre (538)
… C’est devant qu’il faut regarder, pas derrière. Alors, si pour être vraiment heureux tu as besoin d’une autre compagne, vas-y ! Ton existence continue et tu as le droit de la vivre selon tes choix et tes priorités. Je n’aurais jamais pu te dire ces mots les yeux dans les yeux, ils auraient été faux. Maintenant que tu les lis, maintenant que je ne suis plus là, ils sont vrais. Fais comme moi : suis le cerf-volant qui est le tien.
C’était uniquement parce qu’il était médecin, et à ses yeux, un médecin se doit d’être présent pour ses patients, nuit et jour.
Elle est encore sensible, bien sûr, mais pas tout le temps et pas de la même manière. Puis le temps continue de passer. Plus tard, beaucoup plus tard, on comprend enfin que la plaie s’est transformée en cicatrice. Une cicatrice suffisamment visible pour ne jamais l’oublier. Elle ne fait plus mal, mais elle reste là, visible, tiraillant de moins en moins souvent. C’est alors qu’on est guéri. Un deuil d’amour, une peine d’amour, crois-moi, Thomas, ça finit par guérir.
Une peine d’amour comme la sienne, ça ne se guérissait pas vraiment .
S’il a fait une erreur, ce n’est pas à nous de payer les pots cassés. S’il regrette sa décision, il n’a pas à nous le faire sentir par son silence. C’est ridicule et enfantin comme comportement. Il aurait dû y penser, aussi, avant de nous offrir sa maison.
Bon, les grands mots, maintenant ! Je ne fais pas de tempête dans un verre d’eau, c’est toi qui… Oh ! À quoi bon nous obstiner ? Ça ne donnera rien d’autre que de nous mettre en colère l’un contre l’autre et c’est tout sauf ça que je voulais faire en t’invitant à souper.
Un jour, crois-moi, de folle et intense, ta douleur deviendra diffuse. Puis elle s’estompera complètement, et ce que je dis rejoint à la fois le décès de ta mère et ce que tu vis présentement. Dans un premier temps, on apprend à survivre, puis lentement, on apprend à vivre à nouveau. On réapprend même à rire. Mais la cicatrice, elle, restera bien visible tout au long de la vie.
De sa mère, le jeune homme avait hérité la droiture et le gros bon sens, l’empathie et un sens critique peu commun. Hypersensible, il était fragile et vulnérable, et son orientation sexuelle, encore trop souvent, hélas !
Quand on a connu un amour comme le nôtre, Béatrice et moi,il ne sert à rien de chercher ailleurs. On sait qu’on ne trouvera pas, puisqu’on a déjà goûté à la perfection !
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, tu sais !
Cette décision de partir n’appartenait qu’à moi. Je te demande seulement de la respecter comme tu m’as respectée tout au long de ma vie et comme Thomas a choisi de me respecter jusqu’au bout. Bien entendu, la plus complète discrétion s’impose. Je n’ai pas à préciser le pourquoi de la chose, je sais que tu le comprendras et je te fais confiance.
J’ai toute une vie à raconter à maman. C’est long, raconter une vie.
C’est normal. On a tous des souvenirs auxquels on tient. Ça n’empêche pas d’apprécier le moment présent.
C’est difficile de quitter ce qu’on aime. J’ai cherché à me détacher de tout, mais il restera toujours une espèce de résistance qui évite peut-être l’indifférence. C’est curieux ce que je ressens. Même les objets prennent une tout autre importance en perdant de leur importance…
C’est facile d’être fort quand la vie nous donne raison et que les gens nous soutiennent, Sébastien, mais c’est dans l’adversité que l’on découvre les âmes bien trempées. La vie ne fait de quartier à personne. Il faut apprendre à faire face.
Tous les deuils sont éprouvants, Jeanne. Ils portent tous en eux cette part de renoncement qu’on a de la difficulté à accepter. À un autre niveau, je l’ai vécu quand j’ai compris que je n’aurais jamais d’enfant. Parfois, on n’a pas le choix. Il faut savoir accepter ce que la vie avait en réserve pour nous.
On dit qu’une image vaut mille mots. Alors je vais utiliser les mots pour créer des images qui sauront peut-être simplifier mes pensées pour les rendre accessibles et éloquentes. Ce sera une partie de l’héritage que je laisserai à ceux que j’aime. Je vais m’offrir ce temps d’écriture pour créer un lien avec les miens. Un lien qui me survivra et qui restera vivant.
La peur est-elle l’unique déclencheur ? Est-ce elle qui m’a rendue si volubile ? L’incertitude et l’angoisse obsessionnelle devant une maladie qui est devenue réalité auront eu raison de mes habituelles rigueurs. Par contre, si j’essaie de rester froide devant l’évidence, écrire était peut-être la seule façon de me confier.
Demain… C’est à la fois très loin et trop proche. Les heures tombent au
compte-gouttes, mais mon cœur, lui, court au galop.
Mourir, ça s’apprend. J’ai vu des tas de gens apprivoiser la mort et arriver à la considérer comme une conclusion tout à fait normale. On apprend à mourir comme on a autrefois appris à vivre.