Citations de Louise Tremblay D`Essiambre (537)
(…) la poussière qui dansait sur les meubles, courtisée par tous les rayons de lumière qui se faufilaient par les fenêtres.
Puisque les besognes ménagères n’avaient jamais fait partie des attributions de Connor, la simple idée de prendre un torchon pour épousseter ne l’avait jamais effleuré.
(…) parce que l’hiver avait été plutôt rude, cette année, et qu’il lui avait paru fort long et particulièrement glacial.
─ À croire que le frette est de plus en plus frette au fur et à mesure que j’avance en âge, constata-t-elle. Ça se pourrait-tu, ça là?
Certains matins, j’ai l’impression que tout a changé autour de moi. Les valeurs, les façons de vivre, les espoirs, les priorités, les revendications. Comme si je tombais tout juste sur une autre planète… un peu moins jolie que celle que je viens de quitter. Et si, bien timidement, j’essaie de faire comprendre que le gros bon sens devrait continuer d’exister dans toute son humble, mais ô combien grande efficacité, je suis rabrouée de droite à gauche, et je finis par me faire clouer le bec par cette phrase que l’on croit lapidaire, mais je trouve tellement creuse :
─ Aujourd’hui, ce n’est plus pareil que dans votre temps. Une société se doit d’être inclusive et ouverte à tout et à tous.
(…)
On peut être inclusif, sensible et clairvoyant en même temps. Non?
─ Ça pue, pis sa goûte le diable! Pourquoi je ferais des efforts pour me mettre à fumer, je vous le demande un peu? De toute façon, j’ai pas ça de ʺlousseʺ dans le fond de mes poches, moi, de l’argent de trop pour payer des cigarettes!
Heureusement, comme le sirop d’érable n’était pas rationné, la vieille dame en profitait pour l’utiliser à foison, avec pour résultat un arrière-goût de printemps et de cabane à sucre dans plusieurs de ses desserts.
Pour l’instant, elle était émue aux larmes, comme chaque fois qu’elle se retrouvait devant l’océan. Cette sensation d’être à la fois minuscule et essentielle face à l’immensité de la mer ne la quittait pas. Elle s’arrêta brusquement, heureuse au-delà des mots pour l’exprimer.
─ De toutes les créations du Bon Dieu, c’est vraiment la plus belle! murmura-t-elle sans se soucier des passants qui pouvaient l’entendre.
Il y avait un roman de Jules Verne dont Darcy lui avait parlé en disant qu’il le relirait des dizaines de fois tellement il avait aimé ce livre.
─ Pourquoi le relire, puisque tu connais l’histoire? »
─ Juste pour l’écriture, Henry. Juste pour le plaisir de relire les phrases. J’aime les livres bien écrits. On dirait que les mots sont des pinceaux qui dessinent des images dans ma tête. J’aimerais ça, écrire aussi bien que Jules Verne… J’aimerais écrire un jour, tout simplement!
Henry et elle étaient-ils en train de s’éloigner l’un de l’autre inexorablement? Était-ce ainsi que des jumeaux devenaient adultes, en apprenant à vivre seuls, comme tous les autres?
Oh! Nous voilà sur le pont de Québec. Regarde comme il est majestueux! Ma mère nous a déjà dit que c’était la huitième merveille du monde, et tu dois admettre qu’elle n’avait pas tort…
Quant au match de baseball, il la tint en haleine du début à la fin.
– Mais c’est bien plaisant, ce jeu-là! Pas trop compliqué à comprendre et sans bataille.
J’ai toujours eu l’intime conviction que si on sème du rire, on récoltera toujours de la joie et du bonheur.
Comment cela se faisait-il que certaines personnes semblaient vraiment douées pour le bonheur, alors que d’autres semblaient condamnés au malheur à tout jamais?
Moi, j’ai pour mon dire que pour devenir riche, il y a rien de mieux que le travail… C’est plus sûr, en tous les cas, que de s’en remettre au hasard…
Si, de toute évidence, Patricia aurait bien aimé se joindre aux danseurs, on n’avait qu’à regarder ses pieds qui gigotaient pour le comprendre, Adèle, elle, aurait nettement préféré être capable de jouer de la musique.
Qu’importe l’instrument, ça n’avait que peu d’importance. Le simple fait d’être capable de faire chanter toutes ces notes qui donnaient envie d’être joyeux la fascinait.
À soixante-dix ans, qu'on le veuille ou non, on commence à entrevoir l'autre bout de la route, et tout ce que l'on souhaite, c'est avoir la chance de parcourir ce dernier droit dans la quiétude et la tranquillité d'esprit.
....dans la vie, il y a des choses qu'on peut changer et il y a celles qu'on doit accepter même si elles ne nous plaisent pas. Pour ces dernières, il n'y a que le temps pour en venir à bout. Que le temps qui passe....
Elle devrait savoir, elle, pourquoi ses filles étaient si différentes des autres filles qu'il rencontrait. Comme si chacune a sa façon, les trois soeurs Deblois n'étaient pas capables d'être heureuses.
Anne s'était jurée de ne plus jamais attendre après quinque ce soir pour faire son bonheur.
On me dit forte et c'est comme si j'entendais le reproche dans la voix. Je n'ai besoin ni de sollicitude, ni de soins, ni de présence inquiète, alors je ne suis d'aucun intérêt.
Mets un peu d’espace entre aujourd’hui et hier pour arriver à apercevoir demain. Donne-toi la chance non pas d’oublier, on n’oublie jamais ceux qu’on a aimés, mais de survivre. Permets au temps de t'aider à cicatriser la plaie béante que le destin a tracée dans ta vie.