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Citations de Lucile Quillet (22)


Dans une conception à nouveau très privilégio-centrée, mais pourtant généralisée dans nos sociétés, il est commun d'indexer la pénibilité et le mérite d'un travail sur son niveau de rémunération. Le "vrai" travail, c'est celui qui rapporte de l'argent, pas celui qui crée de la valeur. Ainsi, un salaire vaut bien plus qu'une activité qui, concrètement, ne prend que du temps sans rendre de l'argent. C'est pour cela que s'installe la logique peu démocratique du "plus gros salaire l'emporte" : l'argent vaut plus que la valeur collatérale. Il est plus concret, plus lisible, plus reconnu.
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Le couple hétérosexuel commence avant même d'être deux. Dans une société qui capitalise sur la crainte du célibat, il faut déjà devenir un bon candidat au couple.
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Si j'avais voulu parler de responsabilité individuelle, j'aurais écrit un livre de développement personnel. Ceci est un essai, car la question est politique. Le sujet ne relève pas d'amour ni de personnes, mais d'un système genré qui nous dépasse, si intériorisé qu'il s'exerce jusqu'aux logiques comptables de l'Etat, au moment de calculer une pension alimentaire, une aide au logement et de conditionner une pension de réversion.
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Hommes et femmes n'ont pas été éduqués et socialisés de la même façon vis-à-vis de l'argent. Pour les premiers, il est un attribut de pouvoir viril, un pré carré masculin. c'est un outil de puissance, qui fortifie l'ego. L'imagerie de l'argent est constituée de hautes tours grises, d'hommes en cravate, de traders et politiciens sérieux. Longtemps, le salaire des femmes a été versé à leur mari ou leur famille. Elles n'ont plus ouvrir leur propre compte en banque qu'en 1965. Et n'ont été autorisées à pénétrer dans l'enceinte de la bourse de Paris qu'en 1967. En miroir, il est pour les femmes un terrain interdit. Celles qui parlent argent, pensent argent et en gagnent beaucoup sont un peu des mantes religieuses. Vénales, calculatrices, avares, suspectes, dangereuses. Elles fragilisent les hommes en mettant un pied dans leur domaine réservé. La notion d'appétit monétaire, comme sexuel ou alimentaire d'ailleurs leur est défendu. Car elles donnent la vie et sont censés ne jamais s'arrêter de donner. Clé de voûte de la cellule familiale, l'ordre social repose sur leur dévotion. Les femmes ne peuvent être égoïstes, penser à leur argent, donc à leur intérêt ou leur plaisir : c'est « anti-féminin ». Prendre, réclamer, négocier, demander plus, c'est vilain venant d'elles. Elles apprennent à se brader, à ne pas s'y intéresser. Elles restent à leur place, discrètes, patientes, attendant l'amour des autres plus que la reconnaissance de leur travail ou de leur mérite. Car l'amour, ça, c'est important.
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Se détacher des diktats nécessite une grande force morale. Et remplacer un diktat par un autre ne mène toujours pas au choix.
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Comme il est pratique, cet argument tout libéral du choix. Le choix brandi pour se défendre d'être une victime. J'ai été stupéfaite de voir à quel point le seul fait d'évoquer les écarts de dépenses de la charge esthétique provoquait une levée de boucliers auprès de la grande majorité de mes interlocutrices. "Une crème, ça ne coûte pas cher", "Les hommes aussi font de la chirurgie", "moi, je mets juste un peu de mascara", "si on ne veut pas, on n'a qu'à pas le faire".
Le choix tout-puissant tente de discréditer toute conversation sur un conditionnement, un mot que beaucoup croient obsolète aujourd'hui dans notre société de surinformation. Le conditionnement existe bien. La majorité des femmes continueraient-elles de s'épiler et de se maquiller en vivant seules sur une île déserte ? N'avons-nous pas été conditionnées à nous plaire et ainsi nous sentir bien quand nous plaisons aux autres ? Pourquoi nous sentons-nous au meilleur de nous-mêmes quand nous sommes assurées de notre pouvoir de séduction ? Par quelles normes notre bien-être a-t-il été conditionné ?
(...)
Avoir le choix de ne pas réaliser la charge esthétique, c'est se donner les pleins pouvoirs, ne donner de crédit qu'à sa seule validation, se passer de l'approbation des autres. Et les femmes n'ont pas été éduquées ainsi.
"La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugements extérieurs, la certitude de ne pas être assez bien pour mériter l'amour et l'attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une autodévalorisation qui étendent leurs effets à tous les domaines de la la vie des femmes", rappelle Mona Chollet dans Beauté fatale. Pourquoi certaines femmes sont-elles anxieuses quand elle sortent en public avec des boutons ou des poils sous les bras ? Comment choisir quand l'image de leur silhouette imparfaite dans un miroir renvoie immédiatement nombre de femmes à un sentiment d'échec ? Quelle est cette illusion hypocrite au choix qui veut nous faire croire qu'à la force de notre seule volonté, nous pourrions surpasser les forces environnantes, l'éducation, la culture, les publicités, le monde qui nous entourent ?
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Ainsi l'on a oublié "la maison à côté de l'usine", cette autre "chaîne de montage" du travailleur tout comme l'on a oublié que la classe travailleuse était aussi composé des non salariés. Gratuitement, les femmes entretiennent et reproduisent le vivier de travailleurs qui fait marcher le système économique dont elles sont exclues.

Nous avons oublié la valeur du travail domestique, y compris les économistes dans le regard a été biaisé. "Les cadres conceptuels classiques n'ont pas été pensées pour répondre à la question féministe, car les économistes qui les ont conçus percevaient les inégalités entre les sexes comme naturelles et souhaitables, en ce qu'elle garantissait un ordre social et politique, celui du patriarcat, et un ordre économique, celui d'une économie de marché fondée sur la division sexuée du travail", écrit Hélène Perivier dans l'économie féministe.

C'est l'ère de la "survaleur relative" . D'une part, le travailleur est pacifié, il est exploité, mais il a une domestique à disposition, ce qui permet de conquérir la paix sociale ; d'autre part, le travailleur est plus productif explique Fédérici. En renvoyant les femmes au foyer, le capital a pu écarter la menace d'une insurrection de la classe ouvrière et créer un nouveau type de travailleurs : plus fort, plus discipliné, plus résistant, plus à même de considérer comme siens les objectifs du système.

Mieux nourri, soigné, logé, entouré, accueilli, il trouve chez lui le confort qui le fera encore mieux travailler demain. Un travailleur marié avec une femme à la maison qui l'attend, c'est toujours un travailleur plus en forme, plus enthousiaste (du moins plus résigné) et plus précieux, encore aujourd'hui.

P174/175
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Se rappeler qui s'enrichit à travers nos dépenses, c'est aussi se rappeler que notre argent a du pouvoir.
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Les femmes ont en moyenne 500 cycles menstruels au cours de leur vie. Soit autant de "chances" potentielles de tomber enceinte ou au moins de le redouter. Il n'y a que ceux qui peuvent confortablement rester dans l'ignorance de tout ceci pour affirmer que les femmes qui ont avorté sont des étourdies qui auraient pu "faire attention tout de même". Sans compter que la majorité des IVG concernent des femmes qui étaient sous contraceptifs (72%, IGAS 2009)
(...)
On me disait : "C'est bon, le pilule, ça coûte deux euros". Mais toutes les pilules ne coûtent pas deux euros. Toutes ne sont pas remboursées. Et quand elles le sont, c'est à hauteur de 65%. Il faut également compter le coût engendré par les consultations médicales ou gynécologiques pour obtenir les prescriptions nécessaires. Soit une certaines somme quand on sait que les deux tiers des gynécologues n'appliquent pas les tarifs de la sécurité sociale, selon une enquête du Monde (2017)
(...)
Qui paie les consultations supplémentaires chez le gynéco, les échographies de contrôle, les transmets, les congés sans solde pour consulter ? Qui paie les tests de grossesse répétitifs réalisés dans l'angoisse, les préservatifs que l'on prévoit au cas où, les pilules du lendemain que l'on gobe pleine d'appréhension (qui coûtent entre 3 et 17 euros et peuvent être remboursées à 65% si vous avez la prescription médicale que vous n'avez évidemment pas, vu que vous êtes pressé) ? Qui paie les consultations médicales et médicaments afférents aux problèmes de santé qui découlent de certaines formes de contraceptions (dépression, problèmes hormonaux, thrombose, AVC, céphalées...), sachant que 36% des femmes sous contraception déclarent des effets secondaires ? Qui paie les consultations chez le psy ou le sexologue à cause d'une lettre de libido due aux hormones ? Les protections hygiéniques dues aux règles abondantes et plus fréquentes que peut provoquer l'implant contraceptif ? Qui pense aux IST ?
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C'est le moment de la seconde révolution industrielle, celui où l'on révise le contrat de base abusif, tout en changeant de type d'industrie. Pour éviter de foncer dans un mur, un stratagème est déployé : on renvoie les femmes au foyer (leur vraie place), on baisse le temps de travail des hommes et on augmente leur salaire, assez pour qu'il puisse entretenir leur famille. C'est la promesse d'une nouvelle qualité de vie. Les hommes sont ravis. Les patrons capitalistes aussi : pour le prix réévalué d'un travailleur, ils en ont désormais deux, celui qui va à l'usine et celle qui entretient et reproduit la force de travail que le travail use de jour en jour. La ménagère restaure, ravitaille, soigne.«... Cette (re)production est aussi essentielle à la valorisation du capital que le "nettoyage de la machine", car "elle est production et reproduction du moyen de production le plus indispensable au capitaliste, le travailleur lui-même" écrit Federici dans le capitalisme patriarcal en citant Marx.

Alors vous me direz : les gens n'ont pas attendu le capitalisme pour faire naturellement des enfants, se laver, se nourrir. Certes. D'ailleurs, certaines théoriciennes affirment que ce n'est pas le capitalisme qui est à l'origine de cette ségrégation mais le patriarcat : ce ne sont pas les tâches que font les femmes qui expliquent leur situation sociale mais leur position dans la famille qui explique cette assignation particulière et sa gratuité.

P171
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J'aspire à pouvoir aimer un homme, sans avoir à domestiquer mon corps, sans avoir à blesser son ego par ma confiance et ma confiance pour son ego.
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Sont-elles vraiment hétérosexuelles, les non mariées, non fécondées, les cariéristes, les polyamoureuses, les nullipares, les célibataires, toutes celles qui refusent de se réaliser dans le contrat social combinant mariage, fidélité, exclusivité, dévotion, famille et éternité ? Sont-elles hétéros, celles qui divorcent très jeunes, celles qui refusent de se marier, d'habiter ensemble ? Ne sont-elles pas des femmes pour autant ? Ne disent-elles pas « je peux être autre chose " ? Ne servent-elles pas le monde autrement ? Ont-elles d'ailleurs forcément besoin de se rendre utile ? N'ont-elles pas juste le droit de vivre pour elles ? Dans la jouissance d'elles seules, dans l'ivresse de leur pouvoir, de la satisfaction de leur seule existence. Sans mari, sans enfantd, sans prix Nobel pour compenser, sans même être désolée.
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Grâce à leur salaire plus conséquent, les hommes prolétaires s'apparente un peu plus aux hommes de la classe moyenne : eux aussi sont respectables pour "faire tenir leur foyer" et "entretenir" leurs épouses inactives. Éduquées par la suite dès le plus jeune âge aux travaux ménagers, les filles prolétaires vivent elles aussi dans l'illusion d'une ascension sociale symbolique : "l'idéalisation de la "vertu féminine", réservée jusqu'au tournant du siècle aux femmes des classes moyennes et supérieurs, s'est alors étendue aux femmes prolétaires pour dissimuler le travail non payé attendu d'elles", à grand renfort de campagne idéologique pour promouvoir dans la classe travailleuse les idéaux de la maternité de l'amour, entendu comme une faculté d'abnégation ation totale.

Ce salaire familial institutionnalise une hiérarchie entre les sexes et acte la dépendance de la femme à l'homme, sous prétexte de la nature des sexes, des lois du mariage et de l'amour. C'est ce que Sylvia federici appelle le patriarcat du salaire faisant de la famille le centre d'exploitation des femmes : l'homme a le pouvoir du salaire et il devient le contremaître du travail non rémunéré de la femme.

Ainsi sont un peu plus séparés les processus de production ( l'usine) et ceux de la reproduction (la maison), répartis entre l'homme et la femme, le salarié et la non salarié.

à partir de là, celui qui n'est pas salarié n'est pas travailleur. ce qui n'est pas rémunéré n'est plus du travail. Ce qui n'est plus du travail est naturel et donc peu pénible. Pour ne jamais avoir à payer ce travail, il faut le naturaliser et même le dénigrer. Les usines, les mines et le bureau sont devenus les lieux dédiés à la production dite " économique", qui a été rémunéré avec de l'argent sous la forme de salaire. La reproduction à, elle, était relégué à la sphère de la "famille" et caractérisé comme féminine et sentimentale : on l'a défini comme du soin (care) effectué par "amour" et opposé au "travail" qui, lui, permet de gagner de l'argent.

P173/174
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Quel que soit l'origine, ces choses que nous faisons naturellement sont bien orchestrées, formatées et dirigées au fil de l'eau dans l'intérêt du système dominant. Le contrôle des naissances, la structure familiale, l'accès au marché de l'emploi sont des données façonnables pour restructurer la société à l'image du système économique et de ses intérêts. On appelle ça la subsomption réelle. On invite les femmes à l'usine, puis on les éduque à être de parfaite ménagère.

Lors de la Première Guerre mondiale, les femmes reviennent à l'usine, puis sont renvoyés.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, idem.
Après un long tunnel au foyer, les femmes sont de nouveau admises sur le marché du travail à la fin des années 1960. Par souci d'égalité ou pour faire entrer une plus vaste concurrence et ainsi maintenir les salaires bas je vous laisse choisir l'option qui vous paraît la plus probable.

C'est ainsi une série de réformes - et non la nature - qui écarte ainsi les femmes de l'emploi et de l'espace public pour leur offrir le royaume du "domos", lequel les sépare les unes des autres. C'est "la naissance de la ménagère prolétaire à temps plein", une "tentative de restitution aux travailleurs salariés hommes des communs qu'ils avaient perdu avec l'avènement du capitalisme, sous la forme d'un vaste réservoir de travail non payé effectué par les femmes", le tout soutenu par l'État, désormais Grand Architecte de la famille et soutien du régime économique.

P172
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L'invention de la ménagère :

quand il n'y a pas de salaire au travail, la valeur n'est pas inexistence, mais captée de façon collatérale par le bénéficiaire. Mais concrètement, en quoi le travail domestique que réalise les femmes, lui qui ne "produit" rien, qui ne marchandise rien car fait au nom de l'amour et d'un instinct féminin, est-il réellement "productif" ?

Pour le comprendre il faut raconter l'histoire de l'invention de la ménagère.

Tout a commencé au milieu du 19e siècle. La révolution industrielle bat son plein, hommes et femmes travaillent au sein des classes populaires. L'argent qui est donné aux travailleurs suffit juste à subvenir à leurs besoins pour être de nouveau là le lendemain, bien que ce qu'il produisent vaille plus : la plus-value va dans la poche de ceux qui détiennent les moyens de production et accumulent donc les bénéfices sans bouger, les capitalistes. C'est l'ère de "l'exploitation absolue" selon Marx : on gratte tout ce que l'on peut gratter en faisant travailler un maximum d'heures pour le minimum d'argent.

Evidemment, la fête ne dure pas, comme le décrit si bien Sylvia Federici dans le capitalisme patriarcal. Les travailleurs sont éreintés par leur journée de labeur, ils ne font plus l'amour, ils font beaucoup moins d'enfants, ils meurent jeunes. La mortalité infantile et maternelle est élevée. Premier problème, donc, la classe ouvrière est en voie d'extinction, il n'y aura plus de travailleurs pour remplacer demain les travailleurs essorés.
Deuxième problème : les femmes sont trop fatiguées pour réaliser les tâches domestiques, soigner leur foyer et s'occuper de leurs enfants ( et de leur mari) après leur journée de travail. Plutôt que de faire une double journée, elle envoie balader leurs obligations de femmes ( le capitalisme n'a pas inventé les inégalités ). Ce comportement séditieux qui risque de faire tache d'huile menace non seulement la moralité bourgeoise, mais surtout, pousse leurs maris ouvriers fâchés de rentrer dans un foyer désordonné à aller se saouler au pub ou, dans les effluves d'alcool, leur insatisfaction personnelle nourrit la révolte collective. Au problème d'alcoolisme et de salubrité publique s'ajoute une problématique plus grave : c'est réuni autour d'une bière que l'on parle politique.
En résumé, les travailleurs sont moins bons, de plus en plus rares, de plus en plus mécontents. à force d'avoir été trop gourmand, les patrons capitalistes voit l iceberg droit devant.

P169/170
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Madame PQ et Monsieur Voiture.
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J'aspire à pouvoir aimer un homme, sans avoir à domestiquer mon corps, sans avoir à blesser son ego par ma confiance et ma confiance pour son ego.
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Hommes et femmes n'ont pas été éduqués et socialisés de la même façon vis-à-vis de l'argent. Pour les premiers, il est un attribut de pouvoir viril, un pré carré masculin. C'est un outil de puissance, qui fortifie l'ego.
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Le couple, c'est le bonheur. C'est l'idéal, le but, la quête d'une vie, l'acmé, la plus belle chose qui soit. Du moins, c'est ce qu'on nous a dit.
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Il faut repartir à la chasse et trouver quelqu'un. Qui ? on s'en fout, « quelqu'un ». Après tout, qui se souvient des prénoms des princes insipides qui viennent délivrer les héroïnes de dessins animés ? A-t-on connu des personnages moins incarnés qu'eux ?
On trouve quelqu'un. Pour ne pas vivre seul, chantait Dalida. Et on s'arrange des imperfections, parce qu'on ne veut pas retourner dans le manège chronophage du célibat. Peut-être parce qu'au fond, on aimerait aussi dédier le temps imparti à vivre d'autres choses. C'est bon, c'est fait. Un peu comme si vous viviez dans un bel appartement, et que vous vous arrangiez bien des quelques fissures et fuites éventuelles, pour ne pas avoir à retourner dans le tourbillon de l'immobilier. Vous avez d'autres choses à vivre que la course à l'appartement idéal. (...)
C'est mieux d'être en couple, même avec un gros problème d'humidité sur les murs. Vous le savez, c'est pour ça que vous demandez à votre amie célibataire à table si ce n'est pas « trop dur » pour elle.
Il faut être assez intime et en confiance avec d'autres personnes pour découvrir que le couple, lui aussi, peut-être dur. N'est-ce pas dur de passer sa vie avec la même personne au quotidien, dans les mauvais jours, de vivre la routine tout en devant maintenir le scénario de la passion, y compris quand on devient parents et que les rôles semblent si contradictoires ? N'est-ce pas dur de devoir tout vivre avec une seule et même personne, non-stop, « parce qu'il le faut » ? le symbole est beau, mais cette perspective n'est-elle pas un peu limitante parfois au fond ?
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