Lydie Tabarin

« — 𝙅'é𝙩𝙖𝙞𝙨 𝙨𝙚𝙪𝙡𝙚 𝙖𝙪𝙨𝙨𝙞. 𝙅'𝙖𝙞 𝙥𝙚𝙧𝙙𝙪 𝙡𝙖 𝙢𝙤𝙞𝙩𝙞é 𝙙𝙚 𝙢𝙤𝙞-𝙢ê𝙢𝙚 𝙙𝙪 𝙟𝙤𝙪𝙧 𝙖𝙪 𝙡𝙚𝙣𝙙𝙚𝙢𝙖𝙞𝙣 𝙚𝙩 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙝𝙤𝙧𝙧𝙞𝙗𝙡𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙛𝙖ç𝙤𝙣𝙨. 𝙈𝙖𝙞𝙨 𝙟'𝙖𝙞 𝙛𝙖𝙞𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙘𝙝𝙤𝙞𝙭. 𝙅𝙚 𝙢𝙚 𝙨𝙪𝙞𝙨 𝙘𝙤𝙣𝙘𝙚𝙣𝙩𝙧é𝙚 𝙨𝙪𝙧 𝙢𝙤𝙣 𝙖𝙧𝙩 𝙚𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙨𝙪𝙧 𝙢𝙖 𝙝𝙖𝙞𝙣𝙚. 𝙇𝙚 𝙘𝙤𝙢𝙢𝙚𝙧𝙘𝙚 𝙙𝙚 𝙩𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙧𝙚𝙣𝙩𝙨 𝙖𝙪𝙧𝙖𝙞𝙩 𝙥𝙪 ê𝙩𝙧𝙚 à 𝙡𝙖 𝙝𝙖𝙪𝙩𝙚𝙪𝙧 𝙨𝙞 𝙩𝙪 𝙖𝙫𝙖𝙞𝙨 𝙨𝙪𝙞𝙫𝙞 𝙡𝙖 𝙢ê𝙢𝙚 𝙫𝙤𝙞𝙚. »

« Isabel ne lui accorda pas un regard et s’accroupit devant Andarina. Elle plaqua une main sur son front et poussa un soupir de soulagement. L’absence de fièvre était un bon signe. Elle vérifia sa respiration, la peau de ses bras et de son visage, ses lèvres. Aucun signe d’empoisonnement. Isabel s’autorisa enfin à se détendre un peu. Elle réalisa en sentant sa poitrine se desserrer à quel point elle avait été inquiète. Elle ne comprenait pas pourquoi. Ce n’était pas comme si elle appréciait la fille de leurs concurrents. »

« — Tu m’as dit que c’était pour l’enquête, alors j’ai accepté. Si je t’aide, c’est comme si j’aidais Isabel.
Andarina se renfrogna. Encore elle, toujours elle. À croire que je ne mérite rien, alors que je suis aussi innocente qu’elle ! Velasco haussa un sourcil, amusé.
— Tu vas avoir cet air contrarié chaque fois que je dis son nom ? Parce que je peux le répéter des centaines de fois sans m’en lasser.
— On s’en passera, merci, répliqua-t-elle sèchement. Tu as ce que je t’ai demandé d’apporter ?
Velasco l’ignora et se mit à déambuler le nez en l’air dans la boutique.
— La jalousie est un défaut bien laid, surtout chez une aussi jolie fille. Mais jalouse de qui, d’ailleurs ? D’elle ou de moi ?
Le compliment passa au-dessus de la tête d’Andarina. Elle se planta sous le nez de Velasco, les poings serrés.
— Je ne suis pas jalouse, articula-t-elle. »

Elle réalisa en sentant sa poitrine se desserrer à quel point elle avait été inquiète. Elle ne comprenait pas pourquoi. Ce n'était pas comme si elle appréciait la fille de leurs concurrents.

– Peut-être que certaines blessures, si profondes soient-elles, peuvent guérir. Mais même des années plus tard, une fracture reste fragile. Quoique nous fassions, notre relation restera boiteuse. C'est déjà mieux qu'inexistante, non ?

– Ce que tu dois vraiment te demander, c'est si ta décision correspond à la personne que tu es ou à ce qu'on attend de toi. Ceux qui ont peur de l'échec tombent souvent dans la seconde catégorie. Moi, je te le demande : quelles sont les valeurs qui te guident au quotidien ? Quel est ton objectif quand tu te lèves le matin ? Prends tes décisions en fonction de qui tu es réellement. Pas en fonction de qui les autres te demande d'être.

– Rien n'est un remède, rien n'est un poison. C'est le dosage qui en détermine l'usage.