« — Toi ! crie Mike en le pointant du doigt.
— Moi ? répète Cody, étonné.
— Toi ! confirme Mike.
— Moi, soupire Cody.
Franchement, il ne comprend pas pourquoi le loup débarque dans sa chambre comme ça. Surtout si c’est juste pour beugler un seul mot qui n’explique absolument rien. Lui, tout ce qu’il veut, c’est dormir, mais visiblement c’est trop demander. Pourtant il le mérite son sommeil réparateur après s’être fait casser la gueule par…
Il écarquille les yeux quand son cerveau décide enfin de se reconnecter et qu’il se souvient avec une clarté cristalline de ce qu’il a fait.
— Oh putain, moi ! gémit-il en se laissant retomber sur son oreiller. »
À quoi pensait-il, bon sang ? Eh bien il va vous dire à quoi il pensait. Il pensait à la queue de son mec dans son cul. Oh ça va, hein ! Il est vulgaire s’il a envie. En même temps, il n’y a pas trente-six façons de le dire. Vous préférez : « Il souhaite atteindre la félicité physique en partenariat avec son petit ami » ? Si vous voulez. C’est joli, c’est poétique et ça ne reflète absolument pas ce dont il a envie.
« Il est hors de question qu’il se laisse distraire par tout… tout… par lui ! Même si une petite voix dans sa tête murmure une litanie de « Tombe ! Tombe ! Mais allez !!! Tombe, bordel ! », concentrée sur la serviette comme si sa seule force psychique pouvait la faire glisser. »
« Pourquoi Mike est-il complètement nu ? Et à moitié en érection ? Bonne question. Le fait qu’il soit mouillé comme s’il sortait de la douche peut expliquer la nudité, mais pas l’érection. À moins que… Et s’il n’était pas seul dans la douche ? Cody se retrouve à serrer les dents pour éviter de lui poser la question. Ce n’est clairement pas le moment. Pas du tout même. Jamais en fait. En plus, ça ne le regarde pas. Alors pourquoi l’idée lui tord-elle le ventre de cette façon ? Et non, il ne profite pas de la situation pour reluquer l’Alpha. Mais personne n’étant parfait, Cody se rince l’œil s’il en a envie.
Et il en a envie. Très envie. »
LES PROPHÉTIES
De Joachim à Aléna
« Entends mes cris
Entends ma voix
Protectrice, Hâte-toi
Le temps de la promesse est là
Entends mes paroles
Entends mes mots
De la vengeance viendra la rédemption
De la punition viendra le renouveau
Les punis se souviendront
Les punis les soumettront
Les âmes réunies engendreront la destruction
Ce qui a été
Ne sera plus
Réjouis-toi
Car le temps de la réunification est venu
Les séparés ne feront qu’un
Et la paix viendra enfin
Protectrice, entends mes mots
Protectrice, il est temps »
Chapitre 2 :
« … J’écoute avec plus d’attention.
— Nous n‘aurons bientôt plus le choix, dit Cassandre. IL s’impatiente.
IL ? Qui ça, IL ?
— Tu sais comme moi qu’il la veut, continue-t-elle. Il veut Aléna !
Aléna ? Ça concerne Aléna ?
— Elle a de plus en plus de migraines, tu sais ce que ça veut dire ?
Des migraines ? Aléna a aussi des migraines ?
— Ça veut dire que le masquage ne tient plus, répond Larkham. Même avec le rafistolage que j’ai fait en la battant.
— Ça aussi, c’était une belle connerie, s’emporte-t-elle. Tu aurais pu la tuer juste parce qu’elle a prononcé son vrai nom !
À ce moment-là, ma tête tourne, j’ai un vertige. Des taches noires dansent devant mes yeux. Coïncidences. Il y a trop de coïncidences pour que ça en soit vraiment. Je suis stupide, mais même moi je peux le voir. Tout ça me concerne, d’une manière ou d’une autre. Il faut que je sache !
— Je n’avais pas le choix ! Elle retrouvait la mémoire ! Et tu sais comme moi ce que le Trium aurait fait si ça avait été le cas ! Et à ton avis, que se passera-t-il quand Alicia disparaîtra pour redevenir Aléna ?
Quelqu’un hurle. En tout cas, c’est l’impression que j’ai. Et ce hurlement m’arrache les oreilles. Il faut que Larkham ouvre la porte à la volée et que je voie la peur – LA PEUR ! – dans ses yeux pour que je comprenne. C’est moi qui hurle.
Menti ! Ils m’ont menti toute ma vie !
— Alicia, dit-il en tendant la main vers moi.
Et il y a quelque chose de suppliant dans son geste. ...»
Owen pousse un soupir exaspéré.
— Tu peux dire à ton agent de se maîtriser un peu, s’il te plaît ? dit-il sans un regard pour Marlon. Je baigne dans son dégoût, je crève d’envie de prendre une douche.
Cette affaire n’est pas simplement un meurtre, il y a trop d’éléments qui se rapportent à la manière dont Carl a été tué pour que ça ne soit qu’une simple coïncidence. Quelles sont les chances pour que le tueur tombe accidentellement sur Carl et devine ce qui fonctionnerait sur lui ? Horace n’est pas statisticien, mais il est quasiment sûr qu’elles sont très minces. Probablement les mêmes que celles de gagner à la loterie en jouant les dates d’anniversaire de ses enfants.
Ash ne croit pas au destin. Il est conscient que les âmes sœurs ou l'imprégnation ou ce genre de choses n'existent que dans les films ou les livres. Toutefois, sa meute a toujours eu un don particulier pour savoir quand ils rencontraient quelqu'un qui ferait un bon partenaire. Rien a voir avec des âmes soeurs. Simplement, une possibilité. Et c'est exactement ce qu'il ressent quand il regarde Corbin. Ça deviendra quelque chose, ou pas. Seul le temps le dira.
Chapitre 3 :
« … Mais le plus stupéfiant, ce sont ses tatouages. Je n’en vois que trois, mais je sais qu’elle en a d’autres. Une épée, dont le pommeau débute sous son oreille droite, parcourt la longueur de son bras, la pointe se terminant à la jointure de son poing. Sur son avant-bras gauche, elle a une courte dague au manche simple et sur la face extérieure de son biceps et son épaule, trois étoiles de ninjas à six pointes. Je ne trouve pas ça très joli, mais ça annonce la couleur. C’est une guerrière. Elle ouvre la bouche et me parle, alors même que ma propre bouche reste close.
— Mais qu’ont-ils fait ? murmure-t-elle.
Je fronce les sourcils. Je ne suis pas sûre de comprendre de quoi elle veut parler.
— Tu sais, me dit-elle, j’ai toujours voulu avoir une vie aussi normale que possible, mais certainement pas dans ces conditions.
Je ne sais pas quoi lui répondre, alors je reste muette. Mais quand elle pose sa main sur le miroir, je ne peux m’empêcher de faire de même. Je murmure « Aléna », car j’ai enfin compris qui elle est.
— Retrouve-moi !
Ce n’est pas un ordre, mais une supplique.
Je me réveille en sursaut, sa voix résonnant encore à mes oreilles. ...»