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3.75/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Kirillov , le 07/01/1884
Mort(e) à : Moscou , le 03/09/1975
Biographie :

Ivan Mikhaïlovitch Maïski (Иван Михайлович Майский), de son nom de naissance Jan Lachowiecki, est un diplomate, historien et homme politique soviétique.

D'une famille d'origine polonaise, il fut exilé en Sibérie pour ses idées révolutionnaires en 1906. En 1908 il s'installe en Allemagne ou il est diplômé d'économie à l'Université de Munich en 1912. Plus tard il séjourna en Angleterre jusqu'à son retour en Russie en 1917.

Membre du parti ouvrier social-démocrate de Russie-mencheviks (un courant qui s'oppose aux bolcheviks), depuis 1903, il fut admis au parti communiste de l'Union soviétique en 1921.

Sa carrière de diplomate débuta en 1922, et l'amena au Japon, en Finlande et en Angleterre où il fut ambassadeur de 1932 à 1943. Il tient un journal, qui rend compte des positions politiques britanniques, notamment en ce qui concerne le début de la Seconde Guerre mondiale

À partir de 1943, il fut rappelé à Moscou où il prépara l'organisation du pays et de ses pays frontaliers pour l'après-guerre. Il participa aux conférences de Potsdam et Yalta. Il devient l'adjoint du ministre des Affaires étrangères Viatcheslav Molotov.

Il est arrêté en février 1953, victime des dernières purges de l'ère stalinienne. Interrogé par le ministre de l'Intérieur Lavrenti Beria, on l'accuse en effet d'être un espion britannique mais il est finalement relâché en 1955. Il devient alors historien à l'Académie des sciences de l'URSS.

Il a animé des séminaires sur l'histoire des relations internationales et celle de la politique extérieure soviétique à l'Institut de préparation des travailleurs diplomatiques et consulaires.

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Source : http://en.wikipedia.org/
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
À ses yeux, le seul " plan " envisageable pour sauver les Juifs d'Europe centrale (au premier rang desquels les Juifs polonais) est le suivant : déplacer un million d'Arabes palestiniens en Irak et installer sur les terres ainsi expropriées quatre à cinq millions de Juifs venus de Pologne et d'autres pays. Or il est peu vraisemblable que les Britanniques acceptent un tel scénario. Et, s'ils le refusent, que se passera-t-il ensuite ?
Je fis part à Chaïm Weizmann de ma surprise concernant la manière dont il compterait s'y prendre pour installer cinq millions de Juifs sur une terre habitée jusque-là par un million d'Arabes. « Oh, ne vous inquiétez pas, me répondit-il en éclatant de rire. On appelle souvent l'Arabe le fils du désert, mais il serait plus juste de le qualifier de père du désert. Sa fainéantise et son archaïsme sont tels qu'il transforme un jardin florissant en désert. Donnez-moi une terre peuplée d'un million d'Arabes et je vous promets d'y installer facilement cinq fois plus de Juifs. »
Weizmann secoua tristement la tête et conclut : « La seule question, c'est de savoir comment nous allons obtenir cette terre. »

3 février 1941.
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Il suffit de dire que l'année 1933 scinda l'entre-deux-guerres en périodes différentes. La première, qui avait duré 14 ans (1919-1933), fut celle dite de l'Europe de Versailles, où les « maîtres » étaient les vainqueurs de la Première Guerre Mondiale et où l'Allemagne, écrasée par le traité de Versailles, était un pays vaincu que la politique inepte et contradictoire des puissances occidentales allait livrer au nationalisme revanchard le plus féroce. La seconde période (1933-1939), connut la désagrégation accélérée de l'Europe de Versailles et la transformation de l'Allemagne en un Etat nazi agressif.

1516 - [p. 13]
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Le moyen le plus naturel et le plus raisonnable de contrecarrer l'agression nazie eût été, apparemment, une alliance défensive entre l'U.R.S.S., la Grande-Bretagne et la France. Aussi le gouvernement soviétique en proposait-il le projet avec insistance, projet qui reçut l'approbation d'hommes politiques prévoyants tels que Churchill et Eden en Angleterre, Paul-Boncour, Barthou et Herriot en France. Mais la grande majorité des représentants des classes au pouvoir, groupés autour de la « clique de Cliveden » en Angleterre et des « 200 familles » en France, était trop aveuglées par la haine de classe du pays des Soviets pour avoir des contacts sérieux avec les « bolcheviks ». Ce qui rendit la coalition antihitlérienne impossible.

1553 - [p. 14]
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... quelle était l'attitude de la France ? Le président du Conseil, Daladier, ressemblait à un roseau qui se voulait d'acier. Devant les difficultés ou les périls, il commençait par hausser le ton et se livrer à une gesticulation menaçante, mais cela ne durait pas et le moral baissait très vite. Bonnet, ministre des Affaires étrangères, était un réactionnaire fieffé et un aventurier politique. L'amiral Darlan, commandant de la marine de guerre, était un chauvin qui professait des idées d'extrême-droite. Un de ses ancêtres, marin comme lui, avait été tué en 1805 à la célèbre bataille de Trafalgar, ce que Darlan, cent ans après, ne pouvait pardonner ni à Nelson ni aux Anglais en général. Ses opinions antibritanniques étaient connues. Le général Weygand éminent homme de guerre de l'époque, était un individu moralement vidé. Churchill a dit de lui dans ses mémoires :
« Il éprouva durant toute sa vie une animosité profonde pour le régime parlementaire de la Troisième République. Catholique fervent, il voyait dans la catastrophe qui s'était abattue sur le pays (la débâcle de 1940) un châtiment de Dieu pour son impiété. »
Tels étaient les chefs. Pour ce qui est des milieux bourgeois dits les « 200 familles », leur état d'esprit se caractérisait le mieux par le slogan : « Plutôt Hitler que le Front populaire ».

1590 - [p. 27-28]
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Au cours des deux mois précédents (juillet et août 1938), Georges Bonnet, qui voulait éviter à tout prix que la France tint ses engagements envers la Tchécoslovaquie, avait fait courir le bruit que la « prudence » de la France dans la question tchécoslovaque était dictée par la « passivité » de l'U.R.S.S. qui, soi-disant, ne voudrait ou ne pourrait pas secourir son alliée en cas de danger. La démarche soviétique du 2 septembre démentait cette calomnie. Bonnet, alarmé commit une ignominie pour se réserver la possibilité de mentir quelques temps encore : il ne souffla mot du rapport de Payart aux milieux politiques de son pays et même à la plupart des membres du cabinet ! Lorsque cette machination fut découverte, Livinov décida d'agir résolument. Le 21 septembre, à la tribune de la Société des Nations, il répéta publiquement ce qu'il avait dit 19 jours auparavant à Payart (que la Russie tiendrait ses engagement vis à vis de ses alliés), en assaisonnant le tout de locutions acerbes à l'adresse de Bonnet. Ce fut un discours vigoureux que l'on écouta le souffle en suspens. La salle était comble, pour la première fois depuis le début de l'Assemblée. On applaudit vivement.

1606 - [p. 39]
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Je commencerai mon récit par le portrait de Neville Chamberlain. Le recul historique aidant il est devenu absolument incontestable que c'est précisément lui qui fut le principal artisan de Munich, alors qu'il exerçait les fonctions de premier ministre de 1937 à 1940.
Cela ne veut certes pas dire qu'il fût le seul promoteur de la politique extérieure de son pays. (...)

Neville Chamberlain avait donc beaucoup de partenaires : Stanley Baldwin, son prédécesseur au poste de premier ministre, Sir John Simon, ex-ministre des Affaires étrangères, leader d'un des groupes les plus réactionnaires des milieux dirigeants anglais, Geoffrey Dawson, rédacteur en chef du Times, Kingsley Wood, Samuel Hoare et d'autres ministres de on cabinet, lady Astor « dont le salon de Cliveden » était foncièrement réactionnaire... Néanmoins, le leader des forces sociales qui faisaient alors la loi en Angleterre était bel et bien Chamberlain. Étant de surcroît, très énergique et obstiné, ce fut lui qui influença le plus la politique de l’Angleterre en ce temps-là.

1537 - [p. 6]
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Il faut bien, raisonnaient ceux de Cliveden, que Hitler se batte quelque part pour assurer l'« espace vital » à l'Allemagne. Qu'il le fasse donc à l'Est et se taille des possessions en Ukraine et au Caucase. Quant à nous, l'Angleterre et la France, nous resterons à l'écart et, loin de l'entraver, nous l'aiderons par tous les moyens, sauf l'intervention armée à ses côtés. La guerre à l'Est saignera à blanc l'Allemagne et l'U.R.S.S. et sauvera l'empire britannique, pour une génération au moins, des deux menaces qui pèsent sur lui : celle de l'invasion fasciste et celle de la prédominance de l'idéologie communiste. Après quoi l'Angleterre et la France (soutenue par les Etats-Unis) interviendront sur la scène européenne avec des forces fraîches et dicteront aux belligérants une paix à leur convenance. Si ce grand jeu avec Hitler exige le renoncement à nos intérêts dans telle ou telle partie de l'Europe ou la sacrifice d'un petit pays quelconque, il faudra bien en passer par là : on paye toujours les services des bandits.

1564 - [p. 14/5]
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1er septembre (1938). Churchill m'a invité hier à dîner... Il a aussitôt pris le taureau par les cornes. La situation en Europe est extrêmement grave. La guerre peut éclater du jour au lendemain.. L'essentiel est de la prévenir. Mais comment ? Voici le projet de Churchill. Au moment critique, lorsque les négociations auront définitivement avorté et que Hitler brandira les armes, l'Angleterre, la France et l'U.R.S.S. devront lui adresser une note de protestation collective, je dis bien collective, insista Churchill, contre l'attaque de la Tchécoslovaquie... Cette démarche, qui aura certainement l'appui moral de Roosevelt intimidera Hitler et servira de point de départ à l' « axe » Londres-Paris-Moscou. Seule l'existence d'un tel « axe » pourra sauver l'humanité d'une nouvelle guerre.

1593 - [p. 33]
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Churchill a été encore moins réservé. Dans nos entretiens privés, il … traitait (Chamberlain) d'imbécile, et lorsqu'à la fin des années trente le premier ministre avait misé sur le déclenchement d'une guerre entre l'Allemagne hitlérienne et l'U.R.S.S., Churchill s'écria :
- Quel idiot ! ... Il se figure que l'on peut chevaucher un tigre !
Selon le témoignage d'Eden, Austen Chamberlain aurait prévenu son frère avant la nomination de celui-ci au poste de chef de gouvernement.
- Rappelle-toi que tu n'y entends rien aux affaires étrangères.

1546 - [p. 10]
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