Une jeune fille kunya (humaine), Gherd, part à l'aventure avec un molkhog oracle, Atheis, pour essayer d'avoir des informations sur sa mère et peut-être calmer la rage des monstres qui se cachent dans la brume, brume qui est la punition infligée par le dieu Kemono aux humains. Après quelques péripéties ils arrivent à Dhasa, où Atheis et Gherd assistent aux préparatifs de la cérémonie de pardon à Kemono organisé par le grand oracle.
Le Royaume des brumes est une bd d'aventure sympathique pour les enfants et même les plus grands. Les illustrations sont très jolies, l'histoire peut être un peu rapide. La fin laisse place à une possible suite.
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Je me suis régalée avec ce one shot particulièrement original qui parvient à parler de maladie mentale sous le prisme de la fantasy. Dit comme ça, ça doit vous sembler un peu bizarre mais je vous assure que cette BD Jeunesse vaut le détour !
Nous suivons les aventures de Nora, une jeune fille à l'imagination débordante dont le père souffre de dépression. Tandis que celui-ci sombre et bascule en quelque sorte du "côté obscur", la jeune fille le suit et bascule à son tour dans un univers fantastique déroutant et familier à la fois. Elle va alors devoir faire appel à tout son courage pour surmonter tout un tas d'épreuves et venir en aide à son père.
L'univers est décalé, original, riche visuellement. J'ai beaucoup aimé l'arpenter en compagnie de Nora. Les dessins sont énergiques et la colorisation est pleine de peps. La métaphore filée autour de la dépression est habile et permet de mettre en lumière un trouble que les jeunes lecteurs ne connaissent pas forcément et qui peut pourtant toucher leurs proches.
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Gherd est une jeune fille téméraire. Depuis que ses parents ont été tués par une bête, elle rêve de devenir guerrière et de venger leur mort. Mais dans son clan, les femmes n'ont pas le droit de prendre les armes. La jeune fille n'abandonne pas pour autant, et décide de tenter l'initiation en cachette...
Un scénario assez classique : une jeune orpheline qui cherche à se venger, une quête où le méchant n'est pas celui qu'on pense, un monde à sauver. Si le scénario n'est pas original, c'est tout de même très dynamique, bourré d'action, et les illustrations sont jolies. On y trouve également quelques belles valeurs : la confiance en soi, le féminisme, l'écologie.
Une lecture sympathique.
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Nora a une imagination foisonnante. Elle est capable de transformer n'importe quelle situation en une incroyable chasse au trésor où Yeti et dragon se côtoient. Ses parents l'adorent mais sont souvent peu disponibles. Alors Nora est heureuse quand son père décide de passer une après-midi avec elle au parc. Mais tandis qu’elle est plongée dans l’une de ses aventures, d’effrayants personnages recouverts de boue s'approchent de son père et le kidnappent. Pour le retrouver, Nora n’a d’autre choix que de les suivre dans un monde étrange où sa quête sera semée d'embûches.
Le trésor perdu de Nora est une excellente BD de plus de 150 pages qui mêle tout ce qui fait une bonne lecture : de très beaux graphismes, une aventure originale et surtout un message fort et bienveillant que l'on voit très rarement.
Il est question de dépression parentale et de trouble de l'humeur présentés de telle sorte que les enfants peuvent comprendre ce que traverse l'adulte qui en souffre. On y explique les paroles exprimées et qui peuvent être blessantes mais qui sont du fait de la maladie et non le reflet de ce que pense réellement la personne. On y parle également de souvenirs dénaturés par la maladie et l'énergie incroyable que cela demande de combattre de tels démons. Tout est fait pour que les lecteurs, même les plus jeunes, comprennent les mécanismes de la maladie tout en montrant que personne n'est responsable, que ce soit la personne malade ou ses proches. Que l’on peut en guérir mais qu’il y a des rechutes et que toutes les aides sont bonnes à saisir.
Et ce qui est parfait, c'est que le message ne se fait pas au détriment de la forme. Nora va vivre une aventure palpitante, étrange et inquiétante, qui nous embarque totalement.
Un graphique que je vous recommande donc sans retenue.
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Gherd, héroïne forte et courageuse, souhaite devenir une guerrière et une chasseuse de monstres. Mais ce n'est réservé qu'aux garçons...
Ce n'est pas cela qui va l'arrêter ! En participant en cachette à l'épreuve d'initiation, Gherd va se lancer dans une aventure qui lui révèlera les secrets du Royaume des brumes.
Cette BD jeunesse s'adresse à un jeune public. Son graphisme épuré et le jeu des couleurs sont assez séduisants. L'histoire est originale, surtout le mythe de la création du royaume, et bien amenée.
Merci Babelio et les éditions Jungle pour ce moment de lecture bien agréable.
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Incontournable BD jeunesse Avril 2023
Nora est une jeune fille pétillante qui adore crayonner et à en juger par les pansements colorés sur ses genoux et son nez, c'est aussi une amatrice d'aventures en pleins air. Avec son père, elle aime suivre des énigmes rédigées sur de petits papiers colorés, mais depuis quelques temps, son père nage entre deux états. Un jour, l'état invasif prend le dessus et Nora se retrouve à chercher son père dans un étrange univers. Avec l'aide de Monsieur Laminette, un chat prudent incroyablement souple qui peut changer de formes, Nora s'engage dans une quête périlleuse en traversant la psyché de son père bien aimé.
C'est une habile allégorie de la maladie mentale cette BD. Ce pourrait être une dépression, un trouble de l'humeur ( comme le trouble de la personnalité dépressive) ou même le trouble bipolaire type 2. Dans tous les cas, il y a cette espèce d'état très négatif qui est carrément invasif pour l'esprit, avec des pensées intrusives persistantes, un mal être récurent et une dépréciation importante. Et dans tous les cas, il existe des médicaments. On a encore des tabous à faire tomber en matière de perception de la santé mentale, comme par exemple son existence. Trop de gens pensent encore que l'état dépressif est la faute de la personne alors qu'il n'en est rien. C'est un déséquilibre neurochimique, qui peut même être génétique, ainsi que prédisposé par certains facteurs de risques dans la vie de la personne. Bref, il est bon de voir ce sujet traité dans le monde de la littérature jeunesse, car c'est quelque chose de parfois dur à cerner. C'est une maladie invisible, mais qui laisse des traces majeures dans l'esprit. N'oublions pas que des gens en viennent au suicide, c'est dire comme la souffrance vécue est intense.
Nora est une adorable boule d'énergie pétillante comme une boisson gazeuse au raisin! Elle possède une grande joie de vivre, un esprit créatif et une soif d'aventure touchante. J'aime beaucoup son apparence, avec ses vêtements non-genrés dans les tons verts, son petit bout de nez et ses pansements sur les genoux et son nez. D'entrée de jeu, elle nous apparait comme une enfant imaginative, qui saute de mondes en mondes à grand sauts joyeux. On verra Nora avec toute une gamme d'émotions, puisque que ce qu'il est vit est difficile sur le plan affectif. Si elle cherche à sauver son papa, celui-ci rejette son aide. C'est terriblement pénible pour un adulte, alors imagez pour un enfant. Là est d'ailleurs un des paradoxes de l'état dépressif: Les gens vivant cet état sont dégoutés d'eux-même et veulent s'isoler pour ne pas être un fardeau, mais par le fait même, ils/elles s'enfoncent encore plus, privés d'appuis social et affectif.
Monsieur Laminette, ce chat! J'ai déjà vu des animaux changeformes, mais lui pousse la chose un peu plus loin. IL prend des formes inattendues, notamment cette cape à masque vers la fin, qui lui fait avaler à moitié la tête de Nora ( hilarant!). Il n'est pas la seule chose à avoir un forme atypique, c'est aussi le cas de Tristo, la forme concrète de l'état dépressif du papa, qui a la forme d'un gros ver cornu couleur betterave et doté de mains griffues, sans yeux et doté d'une grande bouche à dents pointues. Entité perpétuellement autours du papa, il transforme les divers composantes de la psyché, représentés par des habitants de village et détruit les souvenirs positifs. Sur ses souvenirs, placés dans des cadres tels des peintures, dans le "Musée", on y voit les visages manquants par la faute de Tristo, ce qui illustre la tendance des personnes dépressives à se distancier de leurs proches. Quand aux villageois, ils sont attrapés, placés dans une machine monstrueuse, puis "fragmentés". La partie "pure" les transforme en petites boules poilues à pattes de canard et doté d'un seul œil. Ils sont catapultés dans une zone désertique de la psyché alors que leur partie "corrompue" devient une sorte d'entité malveillante, limité en vocabulaire, dont le corps massif couleur betterave est aussi masqué au visage. Ces masques ont des allures tribales, peut-être pour accentuer leur état "impersonnel".
À partir d'ici , il y aura des divulgâches.
J'adore cette "psyché" sous forme de village et toutes ses entités, qui me rappelle les BD "L'épouvantable peur d'Épiphanie Frayeur". Monde semi-Fantasy aux inclinaisons informatiques, avec tout ce gadjetage qu'on y voit, avec de relais, des clés USB, des ports numériques et autres bidules de l'univers électronique ou électrique, il y a aussi quelque chose dans ce monde qui me rappel le film "Sans dessus-dessous" ( "Vice-Versa" en version française), avec le musée pour la mémoire long terme, la zone désertique pour la mémoire éjectée et les divers citoyens qui ont chacun leurs fonction. C'est accessible et assez clair: la dépression modifie les composantes, ici les citoyens qui sont "corrompus". Ces composantes deviennent "bourbeuses" comme des amas mauves informes et "bulleux". Je vois souvent ce genre de "forme" dans les BD, aux tons noirs ou violet foncés, pour illustrer une entité maléfique ou néfaste. L'avantage, c'est qu'on comprend assez bien que cet état correspond à un concept abstrait anormal et malsain.
Nora pourra compter sur certains personnages, des alliés importants, dont Roger, dont le grand optimiste m'amène à penser qu'il incarne quelque chose qui s'apparente aux neurotransmetteurs qui régulent l'humeur et L'énergie. En tout cas, il est rempli des deux! Puis, il y a la maman, appelée "architecte" qui pose des piliers pour soutenir la psyché et qui fait un parallèle amusant avec l'idée d'être des "appuis" aux personnes dépressive. Cela traduit une grande force à la fois affective et mentale de la part de la maman. Enfin, et là je trouve ça bien joué de la part de l'auteur: Nora elle-même, sous forme d'enfant, qui s'était envoyé des indices tout du long. Nous sommes nos plus sévères critiques parfois, mais nous sommes aussi notre plus grand allié. Nora aura donc besoin de sa propre force mentale et de sa propre bienveillance pour s'armer de la volonté nécessaire à affronter son père et Tristo.
Il y un petit passage qui m'a rappelé une blague récurrente dans les Astérix et Obélix quand Nora jette par accident des poissons de l'étal d'un poissonnier sur la tête d'un bricoleur et que ce dernier engage alors une bagarre avec ledit poissonnier. héhé
Attention, il ne s'agit pas ici de dire que c'est l'enfant qui "sauve" son parent, la seule chose que Nora doit réellement faire est à la mesure de ses capacités: Rappeler à son père leur complicité et leur amour partagé, ainsi que l'importance de prendre son médicament. Elle le fait notamment en dessinant sur les trous laissé dans les tableaux du Musée les personnages manquants. Dans la "Bataille finale", les "Purs", Roger, L'Architecte et Monsieur Laminette sont du lot, elle n'est donc pas seule et tant mieux, ce serait bien irréaliste autrement et donnerait l'impression que c'est effectivement le rôle de l'enfant de sauver son parent.
Le graphisme est magnifique, très coloré et très créatif. C'est plaisant à découvrir et assez comique dans certaines formes. Je suis sure que ça plaira au lectorat visé.
Bref! Une très jolie et pertinente BD, où l'aventure est mise au service d'une cause importante, celle de la santé mentale, mais également celle de la famille.
Pour un lectorat intermédiaire du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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Attirée par le graphisme chatoyant, je n'ai pas hésité un seul instant à l'emprunt de cette histoire en une seule BD. le tout a été bien ficelé avec un graphisme prometteur, coloré et dynamique. le contenu m'a aussi plu par cette héroïne battante, guerrière dans l'âme et ouverte aux autres. La fin, même si elle a été épique, m'a semblé un peu rapide et très abrupte, mais le tout était vraiment bien réalisé. Sacrée découverte !
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J'ai tout adoré dans cet album jeunesse qui m'a fait passer un délicieux moment. L'histoire se tient totalement en un tome, et en même temps nous pourrions les retrouver pour d'autres aventures. Le graphisme de Francesca Carita m'a régalé les yeux pour découvrir cet univers, mais également tout son bestiaire. De son côté, Marco Rocchi m'a régalé avec son scénario à plusieurs couches.
Le lecteur plongera dans un royaume de brumes et en lèvera les voiles tout doucement. Pourtant le début sera dur et cruel pour son cœur. Nous faisons la connaissance de Gherd, cette jeune femme est formidable, et pas seulement parce qu'elle est au départ prête à se battre comme les hommes, mais parce qu'elle va chercher, comme sa mère, d'autres solutions, un monde meilleur, elle est à l'écoute d'autres solutions, de plus elle sait que la vengeance n'apaisera en rien sa douleur. Un très bel exemple pour donner force et courage aux petits et grands enfants.
Gherd est accompagnée de Puc, qui est terriblement craquant, et un allié précieux. C'est la petite bête que vous voyez près d'elle, sur son épaule, sur la couverture. Nous en apprendrons plus sur lui au cours du déroulement de l'histoire. Quand elle veut passer l'épreuve de son peuple, elle va remettre certaines choses en question, s'ouvrir à un autre peuple. C'est vraiment là qu'elle s'émancipe, que cette rencontre change sa vie, qu'elle choisit sa voie, qui va bien au-delà de la revanche et qui donnera toute sa saveur à l'histoire.
C'est une grande aventure qui nous attend, qui nous en met plein les yeux, nous avons de quoi régaler nos yeux, également avec toutes ces variations de couleurs, d'ambiance.
Mais également une histoire de qualité, qui sait nous surprendre, et qui transmet de très belles valeurs : force, amitié, courage, réfléchir par soi-même, ne pas condamner tout de suite, s'ouvrir tout en restant prudent, etc.
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Je ne m'attendais pas du tout à trouver une allégorie de la maladie mentale dans cette bande-dessinée. En effet, nous suivons Nora qui adore les chasses aux trésors et les dessins. Un jour, elle "perd" son père, qui est entrainé par des créatures noires et visqueuses. On comprend vite qu'il s'agit là de sa maladie qui lui donne des idées noires et qui l'éloigne de sa famille. C'est extrêmement touchant, Nora est courageuse et à travers une intrigue fantastique se dégage une véritable morale sur la famille et l'acceptation de soi.
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Sans lire le résumé, je me suis laissée porter par ce joli graphisme en BD jeunesse. Rapidement, je comprends l'enjeu de cette petite pépite visuelle si colorée. Elle s'attaque à la maladie invisible qui ronge le papa de Nora : la dépression. C'est inattendu et appréciable de voir cette thématique ici dans un cadre si "enfantin" qu'est une chasse au trésor à énigmes en rimes. C'était chouette à découvrir et même si le mot dépression n'est pas littéralement mentionné, il est bien défini dans ce contexte donc facilement abordable pour les plus jeunes.
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La dépression est une maladie courante. Mais comment en parler aux enfants ? C'est le pari que se sont lancés les auteurs : traiter ce sujet à travers une aventure fantastique, qui lève le voile sur ce tabou avec poésie, originalité et subtilité. Dès les premières pages, le lecteur plonge dans l'imaginaire fourmillant de détails de Nora. Les couleurs vives contrastent avec le sujet, plutôt sombre, c'est ce qui fait la beauté de cet album. Les enfants pourront y voir ou non la symbolique cachée de la maladie, de la dépression. Les auteurs arrivent même à glisser des signaux importants, indiquant que les proches d'une personne malade peuvent l'aider, l'accompagner, mais qu'ils n'ont pas à culpabiliser. Cette BD dynamique et pleine de rebondissements propose, en un volume à la pagination plus conséquente qu'un album classique, une histoire complète et de qualité.
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Le Royaume des brumes est un livre incroyable pour les jeunes lecteurs et les adolescents. Il raconte l'histoire de Gherd, une jeune fille forte et indépendante qui défie les règles de son peuple pour sauver son monde de la brume qui le menace. Elle va vivre une aventure inspirante qui l'aidera à trouver sa propre voie.
Tout en étant divertissant et facile à suivre, le récit est riche en actions, combats et rencontres intéressantes, qui vont tenir les jeunes lecteurs en haleine. Ils suivront les conflits intérieurs de Gherd entre son envie d'être une guerrière et son aspiration à la paix, et sa quête lui permettra de résoudre ce conflit. Cela offrira aux jeunes lecteurs une réflexion sur la différence entre la violence et la résolution pacifique des conflits.
Le dessin est coloré, et plaira à tous les publics, il est aussi non genré.
En plus d’être une histoire passionnante, c'est un livre qui divertira, inspirera et aidera à réfléchir sur les thèmes de la force intérieure et de la résolution pacifique des conflits.
Je recommande vivement ce livre aux jeunes lecteurs et aux adolescents qui cherchent une histoire inspirante et divertissante.
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Une bonne BD jeunesse dans le genre fantasy.
J'ai adoré les dessins, très expressifs (est-ce qu'on en parle de ces sourcils magnifiques?).
L'histoire est en un tome et bien construite. Le monde est travaillé on se laisse facilement happé dans cet univers.
L'histoire est classique : une enfant, accompagnée d'un personnage sympathique et d'un petit animal de compagnie se lance dans une quête épique pour à terme, sauver le monde. Rien de nouveau sous le soleil mais j'ai vraiment savouré cette lecture!
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D'abord je suis tombé amoureuse des illustrations hautes en couleurs et des paysages qui font voyager ! 🥰
Ensuite l'histoire est très sympa. On a le droit à un rôle féminin pour sauver le monde, et ça c'est vraiment super !
La BD est bien construit, facile à suivre et entrainant. En plus je crois qu'il s'agit d'un one shot, c'est pas super ?! 😁
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