J'aimerais bien pouvoir expliquer scientifiquement pourquoi les garçons boudent les héroïnes. En réalité, ce n'est pas scientifique, mais bien social. Alors que les filles n'ont pas de mal à lire sur des héros, le contraire est moins vrai. Néanmoins, le blâme n'est pas à mettre sur les jeunes, mais plutôt sur les adultes. En librairie, ce ne sont pas les garçons qui refusent les livres avec des héroïnes, mais les parents et grand-parent qui refusent de croire que ça peut les intéresser ou qui craignent de "déviriliser" les garçons au contact des filles ( deux raisons réellement évoquées). Non, je ne peux pas croire que les garçons ne s'identifient qu'aux garçons, tout simplement parce que ce serait donc identique du côté des filles et ce n'est pas le cas. Nous avons simplement collectivement un soucis à concevoir que les garçons peuvent trouver intérêt à lire sur des héroïnes, comme si elles ne savaient rien faire d'autre que se pâmer pour des garçons ou vivre des conflits en amitié. Déjà, c'est faux: Nombre des romans ici présent sont de vrais héroïnes, courageuses, intrépides, volontaires et justes. Et nous pouvons accepter que de nouveaux modèles féminins féminins diversifiés puissent avoir leur lectorat également chez les garçons. Nos constructions sociales féminines sont malheureusement encore persistantes dans la mémoire collective. Les personnages , indépendamment de leur sexe, ont la même vocation: divertir, instruire et servir de modèles. Je rappelle que Lyra Bellacroix ( Croisée des mondes), Katniss Everdeen ( Hunger Games) et Ophélie ( la Passe-Miroir) ont su charmer les gars largement. Et si nos garçons s'ouvrent un peu plus aux héroïnes, socialement nous en sortirions gagnants, car ils découvriraient ainsi la diversité de la féminité moderne et auront probablement plus de respect pour la gente féminine. S'il est vrai que nous avons nos différences en tant que genre, nous avons donc aussi nos forces de part et d'autre. Il est bon d'en prendre acte tôt dans la vie. Enfin, il est également important de prendre conscience de nos ressemblances, qui sont bien plus nombreuses qu'on le croit - la faute à nos stéréotypes tenaces. Vous trouverez ici des suggestions pour les lectorat intermédiaire ( 8-12 ans) et ado ( 13-17 ans), avec les tomes 1 seulement, afin de mieux gérer l'espace.