AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de María Gainza (26)


Je suis partie seule dans ma voiture, mon petit cabinet privé de méditation. (...)
Je ne savais pas où aller mais mon instinct de survie me pousse toujours vers les musées, comme les gens qui pendant la guerre se précipitaient vers les abris antiaériens. (p. 24)
Commenter  J’apprécie          212
La mer de Courbet étincelle dans mon esprit pendant des jours.

A vingt ans il monta à Paris pour se plonger en immersion au Louvre. Il y étudia le Titien, Zurbaran, Rembrandt et Rubens. Il en adopta la technique sans conserver les valeurs traditionnelles qu'elle servait. Courbet vomit l'idée de pureté parce que ce qui l'intéressait, c'était de créer des tableaux capables de saturer les sens du spectateur. C'est pour cela que Peter Schjeldahl dit qu'après avoir vu un Courbet, on a envie de sortir en courant, de déchaîner une émeute, de faire l'amour ou de manger une pomme. Ses tableaux produisent une fièvre picturale. (p. 76)
Commenter  J’apprécie          192
A Paris, Toulouse [-Lautrec] est lui aussi un artiste du monde flottant, le bordel est aussi essentiel à sa vie que les maisons de thé pour Utamaro. Il rêve de voyager au Japon mais il ne trouve personne pour l'accompagner. On lui a dit que dans cette île lointaine qui vient de s'ouvrir au monde, les hommes sont aussi petits que lui. (p. 97)
Commenter  J’apprécie          170
[Foujita]
Il dit peindre des chats pour reposer ses yeux. Pour peu que l'on regarde ces autoportraits, tout ce que le visage de Foujita ne dit pas est révélé par celui du chat : la tension, l'anxiété, la soif d'être reconnu. (p. 68)
Commenter  J’apprécie          160
Les gens ne se lassent pas de dire : tant que tu n'as pas vu un Rothko en vrai, tu n'en as pas vu la moitié. Moi je suis surprise par tout ce que l'on peut voir sur une reproduction. Même là, Rothko vous prend aux yeux comme une brûlure à l'estomac. Il y a des jours où je pense que ses oeuvres ne sont pas des oeuvres d'art mais autre chose : le buisson ardent du récit biblique. Un arbuste qui brûle sans jamais se consumer. (p. 102)
Commenter  J’apprécie          120
Chaque fois qu'un tableau m'attire sérieusement, c'est le même cirque. On m'a expliqué que c'est la dopamine que mon cerveau libère et qui augmente ma pression artérielle. Stendhal l'a décrit ainsi : " En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de coeur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber." Deux siècles plus tard, une infirmière du service des urgences de Santa Maria Nuova, alarmée par le nombre de touristes tombant dans une sorte de coma voluptueux devant les sculptures de Michel-Ange, l'a baptisé "syndrome de Stendhal". (p. 14)
Commenter  J’apprécie          111
«  Pour démasquer un être humain , il n’y a rien de mieux que l’art, c’est le détecteur de mensonges le moins cher que je connaisse » .
Commenter  J’apprécie          70
«  Je pense que les gens méprisent les critiques parce qu’ils détestent la faiblesse or la critique est le genre le plus bas dans l’échelle de la littérature .
Mais c’est justement parce qu’il est le plus faible qu’il jouit d’une séduisante impunité . »
Commenter  J’apprécie          60
(...) Venise, la ville où se réfugient "les vaincus, les exilés, les blessés"", selon Henry James (p. 120)
Commenter  J’apprécie          50
Chaque fois que tu vois un Hubert Robert, tu te souviens de ta mère. C'est le seul peintre qui parvienne à vous mettre d'accord. (p. 47)
Commenter  J’apprécie          50
Cela m'a rappelé que tout l'art se joue dans la distance qui sépare ce que l'on trouve joli de ce qui nous captive, et que les variables modifiant cette perception peuvent être, et souvent les plus infimes. (p. 14)
Commenter  J’apprécie          30
De temps à autre la monotonie du monde s'interrompt avec splendeur.
Commenter  J’apprécie          20
Les oeuvres de Robert [Hubert] ressemblent à une prémonition. Le peintre voit ce qui s'approche et il le fixe dans des ébauches inachevées. (...)
Mais il y avait aussi dans cette technique de l'esquisse quelque chose qui s'accordait à la perfection avec le sujet : comme si l'artiste avait été interrompu par un tremblement de terre en plein milieu de son travail, comme si dans monde précaire terminer quelque chose n'avait plus de sens. (p. 55)
Commenter  J’apprécie          20
J'ajouterais une dernière chose à propos d'Enriqueta : elle était très vivante, et pour moi l'aider à faire des mots croisés, retirer les arêtes de son poisson, et même dénouer les lacets de ses chaussures quand les rhumatismes lui grippaient les doigts, tout était poésie (...)
Soudain, je la voyais pour ce qu'elle était : une oeuvre d'art en soi.
Je lui fis comprendre sans tarder que j'étais à son entière disposition, qu'il s'agisse de lui servir un café ou de commettre un meurtre avec préméditation.
Commenter  J’apprécie          10
Ne vous attendez pas à des noms, des statistiques, des dates. Le solide m'échappe, il ne reste qu'une atmosphère imprécise entre mes doigts, techniquement je suis un impressionniste de la vieille école. Aussi, toutes ces années passées dans le monde de l'art m'ont rendue méfiante. Je me méfie surtout des historiens qui, avec leurs données précises et leurs notes de bas de page glaciales, exercent une sinistre coercition sur le lecteur
Commenter  J’apprécie          10
Il m'est venu à l'esprit qu'on n'écrit pas pour se souvenir, ou pour oublier, ou pour trouver un soulagement, ou pour se guérir d'une douleur. On écrit pour sonder ses propres profondeurs, pour comprendre ce qu'il y a à l'intérieur
Commenter  J’apprécie          10
On dit qu'il faut regarder une toile de Rothko debout comme devant un lever du soleil. (...)
Le problème de Rothko est que l'angoisse le faisait parler.Il oubliait que les éléments les plus puissants d'une oeuvre sont souvent ses silences, et que, comme on dit ici, le style est une façon d'insister sur autre chose. Il est possible que regarder un Rothko relève d'une expérience spirituelle mais d'une sorte qui n'admet pas la parole. Comme aller voir des glaciers ou traverser un désert. (p. 105)
Commenter  J’apprécie          10
La bizarrerie, ce n'est que la normalité exagérée; la bizarrerie s'apprivoise. (p. 115)
Commenter  J’apprécie          10
Une cage est perverse : elle ne vous étouffe pas, elle vous habitue à vivre avec le minimum d'air indispensable. C'est ainsi que vivait Misia [Sert], choisissant chacun de ses mots comme si elle devait mesurer l'air qui entrait et sortait de ses poumons. (p. 118)
Commenter  J’apprécie          10
J'en ai cherché d'autres sur Internet, dans des livres empruntés, et malgré cela, je pourrais jurer que -Mer orageuse- est l'une des meilleures. Devant elle, l'art disparaît et autre chose prend sa place : la vie avec tout son panache éclatant. (...)
...Courbet était aussi l'homme du repli vers l'intérieur, celui qui peignait des mers orageuses, le tourmenté que seule la mer pouvait apaiser (p. 80)
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de María Gainza (28)Voir plus


{* *}