Maria Patterson

"Ce n’était un secret pour personne que monsieur et madame Howells habitaient là, au 165 Erlanger Art dans une belle maison parisienne, et que, dès qu’ils le pouvaient, ils affirmaient avec insistance que tous les enfants auraient aimé avoir des parents comme eux. De quoi mettre les autres, pères et mères, mal à l’aise…

Monsieur Howells possédait la Brands, la plus grande entreprise de cigares de la ville. Il en avait hérité de sa mère, décédée deux ans plus tôt. C’était un homme sévère d’une quarantaine d’années qui avait de gros yeux, ce qui lui était très utile pour lire son journal préféré. De grande stature, il était maigre et portait une barbe courte. Il se déplaçait souvent avec une canne en bois. Aussi incroyable que cela pût paraître, il adorait se vêtir d’habits de deux fois sa taille. En plus de trouver ça beau, il jugeait cela utile car il était persuadé qu’il grandissait encore. "

Lorsque les Howells s’éveillèrent, ce samedi matin-là, il faisait beau, le soleil brillait de toutes ses forces, et chaque oiseau chantait son gai refrain. Un vent très doux agitait les arbres et les rosiers bien taillés de Erlanger Art. Les vacances d’été avaient déjà commencé. On était en juillet, et rien dans le ciel bleu ne laissait soupçonner un seul instant que des choses étranges allaient encore se produire. Oui, on pouvait dire « encore », car de surprenants événements avaient déjà eu lieu récemment, et ce, à travers tout le pays.

Et s'ils allaient les voir pour faire cesser ces commérages . se dirent-ils un jour. Car, après tout, n'étaient-ils pas selon eux les meilleurs parents au monde, ceux qui donnaient la meilleure éducation à leur progéniture ? Malheureusement, ils ne pouvaient pas agir ainsi car tous deux savaient qu'il y avait une part de vérité dans ce que les voisins disaient, mais ils s'efforçaient de faire comme si de rien n'était.

Ce n'était un secret pour personne que monsieur et madame Howells habitaient là, au 165 Erlanger Art dans une belle maison parisienne, et que, dès qu'ils le pouvaient, ils affirmaient avec insistance que tous les enfants auraient aimé avoir des parents comme eux. De quoi mettre les autres, pères et mères, mal à l'aise...