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4.24/5 (sur 88 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Caserta , le 14/03/1897
Mort(e) à : Viareggio,Toscane , le 12/10/1961
Biographie :

Maria Valtorta est une mystique catholique. Elle est notamment l'auteure d'un livre en plusieurs volumes, "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé", qui évoque des scènes de la vie du Christ qu'elle dit recevoir par visions.

Gravement malade et alitée en permanence, elle rédigera, durant la seconde guerre mondiale, des milliers de pages manuscrites sans ratures qui relateront les trois années de la vie publique de Jésus ainsi que plusieurs épisodes de sa vie cachée.

En plus de l'Évangile tel qu'il m'a été révélé, d'autres ouvrages relatent des leçons données sous forme de dictée à Maria par Jésus, Marie ou l'Esprit-Saint : Les Cahiers de 1943, Les Cahiers de 1944, Les Cahiers de 1945 à 1950, Le Livre d'Azarias, Leçons sur l'épitre de Saint Paul aux romains et Les Carnets.

L'authenticité des écrits de Maria Valtorta fait toujours l'objet de débats à l'intérieur de l'Église catholique. L'Oeuvre, au fil du temps, jouit de l'appui de théologiens, de saints et de papes, plus particulièrement Pie XII, tout en faisant l'objet d'une mise à l'index disciplinaire lors de sa sortie non autorisée en 1956-1959.
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Biographie de Maria Valtorta


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Une clarté plus vive se forme au-dessus de sa tête, suspendue à
environ un mètre de Lui, une clarté si vive que même le Prostré le voit
filtrer à travers les ondulations des cheveux déjà alourdis par le sang…
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Tome 1/10

8. Marie accueillie au Temple. Dans son humilité, elle ignorait qu’elle était la Femme pleine de Sagesse.

Le 30 août 1944.

8.1 Je vois Marie marcher entre son père et sa mère dans les rues de Jérusalem.

Les passants s’arrêtent pour regarder cette jolie petite fille toute vêtue d’un blanc de neige et enveloppée dans un tissu très léger. Ses motifs de feuillage et de fleurs, plus foncés sur le fond pâle, me font penser que c’est celui qu’Anne portait le jour de sa purification. Seulement, alors que, sur Anne, il ne dépassait pas la ceinture, pour Marie – si petite – il descend presque jusqu’à terre et l’enveloppe d’une espèce de petit nuage vaporeux et lumineux d’un charme rare.

La blondeur de ses cheveux épars sur les épaules ou, plutôt, sur sa nuque délicate, transparaît là où il n’y a pas de damassure sur le voile, juste le fond très léger. Ce voile est maintenu sur le front par un ruban d’un bleu très pâle, sur lequel sa mère, vraisemblablement, a brodé de petits lys en fil d’argent.

Comme je l’ai dit, ce vêtement, très blanc, descend jusqu’à terre, et c’est tout juste si, à chaque pas, on aperçoit ses pieds chaussés de sandalettes blanches. Ses mains ressemblent à deux pétales de magnolia qui sortent d’une longue manche. Hormis le cercle bleu du ruban, il n’y a pas d’autre couleur. Tout est blanc. Marie paraît vêtue de neige.

Joachim porte le même vêtement qu’à la purification, tandis qu’Anne est vêtue d’un violet très sombre. Même le manteau qui lui couvre la tête est violet foncé. Elle le porte baissé très bas sur les yeux. Ce sont deux pauvres yeux de maman, rouges pour avoir trop pleuré, qui voudraient bien ne pas pleurer et, surtout, ne voudraient pas qu’on les voie en larmes, mais qui ne peuvent s’en empêcher sous le couvert du manteau. Cette protection vaut pour les passants, mais aussi pour Joachim dont les yeux habituellement serein sont d‘ailleurs rougis et brouillés de larmes déjà versées ou qui coulent encore. Il marche en se tenant très courbé sous un voile disposé comme un turban dont les ailes latérales descendent le long du visage.

Il fait très âgé en ce moment, Joachim. A le voir, on pourrait le prendre pour le grand-père ou l’arrière-grand-père de la petite fille qu’il tient par la main. Le chagrin de la perdre donne à ce pauvre père une démarche traînante, une allure lasse qui le vieillit de vingt ans. Son visage semble, non seulement celui d’un ancêtre, mais même celui d’un malade tant il est accablé et triste. La bouche tremble légèrement entre deux rides, aujourd’hui très prononcées de chaque côté du nez.

Ils essaient tous les deux de dissimuler leurs larmes. Mais s’ils y parviennent à l’égard de beaucoup de gens, ils ne le peuvent avec Marie. En raison de sa petite taille, elle regarde de bas en haut, et quand elle lève la tête, son regard se porte tour à tour sur son père et sa mère. Eux s’efforcent de lui sourire d’une bouche tremblante, et ils augmentent l’étreinte de leur main sur la petite main de Marie chaque fois que la fillette les observe et sourit. Ils doivent penser : « C’est bientôt son dernier sourire que nous allons voir ! »

8.2 Ils marchent lentement, doucement. Ils donnent l’impression de vouloir allonger le plus possible leur route. Tout leur est prétexte pour faire halte. Mais une route a forcément une fin, et celle-ci est sur le point de se terminer. Voilà, au sommet de cette dernière montée, les murs d’enceinte du Temple. Anne pousse un gémissement et serre plus fort la main de Marie.

« Ma chère Anne, je suis avec toi », dit une voix qui sort de l’ombre d’une arcade basse à un croisement de routes.

Elisabeth, qui l’attendait sûrement, la rejoint et la serre sur son cœur. Comme Anne est en larmes, elle lui propose :

« Viens, viens un moment dans cette maison amie, puis nous partirons ensemble. Zacharie est là, lui aussi. »

Ils entrent tous dans une pièce basse et sombre où brille un grand feu. La maîtresse de maison, certainement une amie d’Elisabeth, mais inconnue d’Anne, se retire par politesse pour laisser le petit groupe tranquille.

« Ne crois pas que j’ai changé d’avis, ou que je donne à regret mon trésor au Seigneur, explique Anne entre ses larmes, mais c’est le cœur… Oh, comme mon vieux cœur souffre de retrouver sa solitude de mère sans enfant ! Si tu le sentais…

- Je le comprends, mon Anne… Mais tu es bonne et Dieu te réconfortera dans ta solitude. Marie priera pour que Dieu donne la paix à sa mère, n’est-ce-pas ? »

Marie caresse les mains de sa mère et les embrasse, elle se les passe sur le visage pour en être caressée, et Anne serre ce petit visage dans ses mains, et l’embrasse, encore et encore. Elle ne s’en rassasie pas.

Zacharie entre alors et salue :

« La paix du Seigneur soit sur les justes.

- Oui, répond Joachim, demande pour nous la paix, car notre cœur tremble de l’offrir. C’est comme l’offrande d’Abraham lorsqu’il gravissait la montagne, et nous ne trouverons pas d’autre offrande pour racheter celle-là. Nous ne le voudrions pas, d’ailleurs, parce que nous sommes fidèles à Dieu. Mais nous souffrons, Zacharie. Toi qui est prêtre de Dieu, comprends-nous et ne t’en scandalise pas.

- Jamais ! Bien au contraire, votre douleur sait ne pas dépasser les bornes de ce qui est permis et vous porter à l’infidélité, et cela m’apprend à aimer le Très-Haut. Mais prenez courage.

8.3 La prophétesse Anne aura grand soin de cette fleur de David et d’Aaron. C’est actuellement le seul lys de sa descendance sainte que David ait au Temple, et on s’en occupera comme d’une perle royale. Les temps touchent à leur terme et les mères de sa lignée devraient avoir souci de consacrer leurs filles au Temple – puisque c’est d’une vierge de la souche de David que sortira le Messie. Mais les places réservées aux vierges dans le Temple sont vides, à cause du relâchement de la foi. Il y en a trop peu au Temple, et aucune de la descendance royale depuis que Sarah, fille d’Elisée, en est sortie pour se marier, voici trois ans. Il est vrai qu’il manque encore six lustres pour arriver à la date fixée, mais… Eh bien, espérons que Marie sera la première de nombreuses vierges davidiennes devant le Voile sacré. Et puis… qui sait ?... »

Zacharie n’ajoute rien, mais il regarde Marie d’un air pensif. Il reprend :

« Je veillerai moi aussi sur elle. Je suis prêtre et j’ai mes entrées. J’en profiterai pour ce petit ange. Et Elisabeth viendra la voir souvent…

- Oh, certainement ! J’ai un grand besoin de Dieu et je viendrai le dire à cette enfant, afin qu’elle le dise à l’Eternel. »

8.4 Anne a repris courage. Pour la réconforter un peu plus, Elizabeth lui demande :

« N’est-ce-pas ton voile d’épouse ? Ou bien as-tu filé de nouveaux byssus ?

- C’est bien le même. Je le consacre au Seigneur avec elle. Je n’y vois plus guère… et puis nos ressources ont bien diminué à cause des taxes et à la suite de revers de fortune… Il m’était impossible de faire de grosses dépenses. J’ai seulement préparé un riche trousseau pour son séjour dans la maison de Dieu et pour après… parce que je pense que ce n’est pas moi qui l’habillerai pour ses noces… et je veux que ce soit toujours la main de sa maman, même froide et inerte, qui la pare pour son mariage et lui file ses linges et ses vêtements d’épouse.

- Oh ! Pourquoi ces tristes pensées ?

- Je suis déjà âgée, ma cousine. Je ne l’avais jamais autant ressenti que maintenant… et maintenant… la douleur de la perdre souffle sur ces dernières forces et les dissipe.

- Il ne faut pas dire cela, ne serait-ce que par égard pour Joachim.

- Tu as raison. Je tâcherai de vivre pour mon mari. »

Joachim, attentif aux paroles de Zacharie, a fait semblant de ne rien entendre, mais il a entendu, et il pousse un profond soupir, les yeux baignés de larmes.

« Nous voici entre la troisième et la sixième heure. Je crois le moment venu d’y aller » dit Zacharie.

Tous se lèvent pour remettre leur manteau et partir.

8.5 Mais, avant de sortir, Marie s’agenouille sur le seuil, bras ouverts. C’est un petit chérubin qui implore :

« Papa ! Maman ! Votre bénédiction ! »

Elle ne pleure pas, la courageuse petite. Mais ses lèvres tremblent et sa voix, brisée par un sanglot retenu, ressemble plus que jamais au gémissement tremblant de la tourterelle. Son petit visage est plus pâle et son regard révèle une anxiété résignée. C’est ce même regard que je verrai au Calvaire et au Sépulcre, en plus fort, jusqu’à devenir insoutenable, non sans en souffrir profondément.

Ses parents la bénissent et l’embrassent, une fois, deux fois, dix fois. Ils ne peuvent s’en rassasier… Elisabeth pleure en silence et Zacharie, bien qu’il ne veuille pas le montrer, est profondément ému.

Ils sortent, Marie entre son père et sa mère, comme auparavant, et Zacharie avec sa femme à l’avant. Les voici à l’intérieur des murs du Temple.

« Je vais chez le grand-prêtre. Vous, montez à la grande terrasse. »

Ils traversent trois cours et trois porches superposés. Les voici au pied d’un vaste cube de marbre couronné d’or. Chaque dôme, convexe comme une énorme moitié d’orange, luit au soleil de midi qui tombe à pic sur une grande cour entourant un édifice majestueux et envahit la vaste esplanade ainsi que le grand escalier qui mène au Temple. Seul le portique qui lui fait face, le long de la façade, est à l’ombre ; par contraste avec tant de lumière, la gigantesque porte de bronze et d’or paraît encore plus sombre et solennelle.

Marie semble encore plus comme neige sous ce grand soleil. Elle arrive au pied de l’escalier, entre son père et sa mère. Comme leur cœur à tous trois doivent battre! Elisabeth se tient à côté d’Anne, mais légèrement en retrait, d’un demi-pas.

8.6 Une sonnerie argentine de clochettes, et la porte tourne sur ses gonds. On dirait le timbre d’une cithare pendant que la porte pivote sur ses sphères de bronze. L’intérieur du Temple apparaît, avec ses lampes tout au fond. Un cortège s’
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Je vois la solitude pierreuse déjà vue à ma gauche dans la vision du Baptême de Jésus au Jourdain. Cependant, je dois y avoir pénétré profondément, parce que, en fait, je ne vois plus le beau fleuve aux eaux lentes et azurées ni la veine verte qui le côtoie sur ses deux rives, alimentée par cette artère aquatique. Ici, rien que la solitude, des pierres, une terre brûlée, réduite à l’état de poussière jaunâtre qu’à chaque instant le vent soulève en petits tourbillons.
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Mais, outre le mouvement universel que l'on remarqua dans Jérusalem à cause de la divine lumière dont le Seigneur éclaira l'esprit de tous ses habitants, afin qu'ils reconnussent notre Sauveur, ce triomphe s'étendit sur toutes les créatures, ou sur plusieurs plus capables de raison, pour accomplir ce que le Père éternel avait promis à son Fils, comme on l'a vu plus haut.
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Tome 1/10

6. Purification d’Anne et offrande de Marie, la petite Fille parfaite pour le Royaume des Cieux.

Le 28 août 1944.

Je vois Anne et Joachim, en compagnie de Zacharie et d’Elisabeth, sortir d’une maison de Jérusalem – certainement une maison d’amis ou de parents – et prendre la direction du Temple pour la cérémonie de la purification.

Anne porte dans ses bras l’enfant, bien emmaillotée et même enveloppée dans une couverture de laine légère qui doit être douce et chaude. Avec quelle précaution et quel amour elle porte et surveille sa petite fille ! De temps à autre, elle soulève le bord du tissu fin et chaud pour voir si Marie respire bien, puis elle l’en recouvre pour la protéger de l’air vif d’une belle, mais froide journée de plein hiver.

Elisabeth tient des paquets. Joachim traîne par une corde deux gros agneaux tout blancs, des moutons déjà plus que des agneaux. Zacharie ne porte rien. Il est bien beau dans son vêtement de lin, qu’un lourd manteau de laine, blanche elle aussi, laisse entrevoir. Un Zacharie beaucoup plus jeune que celui que j’ai déjà vu à l’occasion de la naissance de Jean-Baptiste, en pleine force de l’âge. De même, Elisabeth est une femme d’âge mûr, mais elle garde une certaine fraîcheur. Chaque fois qu’Anne regarde le bébé, elle se penche sur le petit visage endormi en s’extasiant. Elle aussi est très belle dans son vêtement d’un bleu qui tend vers le violet foncé, la tête couverte d’un voile qui lui tombe sur les épaules et sur le manteau, plus sombre que la robe.

Pour ce qui est d’Anne et Joachim, leurs habits de fête leur donnent un air solennel. Contrairement à son habitude, Joachim ne porte pas sa tunique marron foncé, mais un long vêtement d’un rouge très sombre – nous le qualifierons aujourd’hui de « rouge saint Joseph »-, et les franges de son manteau sont toutes neuves et jolies. Lui aussi porte sur la tête une sorte de voile triangulaire entouré d’un cercle de cuir. Tous ces vêtements sont neufs et fins.

Quant à Anne, il n’est pas question d’habit foncé aujourd’hui ! Elle porte une robe d’un jaune très pale, presque couleur vieil ivoire, serrée à la ceinture, au cou et aux poignets par une bande qui semble d’argent et d’or. Elle a la tête couverte d’un voile très fin qui paraît damassé, lui aussi retenu sur le front par une lame mince mais précieuse. Elle a mis un collier de filigrane au cou ainsi que des bracelets aux poignets. Elle ressemble à une reine, ne serait-ce que par la dignité avec laquelle elle porte son vêtement et surtout son manteau, d’un jaune pâle bordé d’une grecque en belle broderie, teinte sur teinte.

« J’ai l’impression de te voir le jour de ton mariage. Je n’étais alors qu’une fillette, mais je me rappelle encore comment tu étais belle et heureuse, dit Elisabeth.

- Mais je le suis d’avantage aujourd’hui… et j’ai voulu mettre cette même robe pour cette cérémonie. Je l’avais gardée pour cela… et je n’espérais plus la mettre pour un jour pareil.

- Le Seigneur t’a beaucoup aimée, soupire Elisabeth.

- C’est pour cette raison que je lui offre ce que j’aime le plus : ma fleur.

- Comment arriveras-tu à l’arracher de ton sein quand ce sera le moment ?

- Je me rappellerai que je ne l’avais pas, et que c’est Dieu qui me l’a donnée. Je serai toujours plus heureuse maintenant qu’à cette époque là. Quand je la saurai au Temple, je me dirai : « Elle est toute à lui. Lorsque les deux heureux vieillards qui l’ont reçue du ciel ne seront plus, lui, l’Eternel sera encore son Père. » Crois-moi, j’en ai la ferme conviction, cette petite fille ne nous appartient pas. Je n’étais plus bonne à rien… C’est lui qui l’a déposée dans mon sein, comme un don divin pour essuyer mes larmes et affermir notre espérance ainsi que nos prières. C’est pourquoi elle est à lui. Nous en sommes, nous les heureux gardiens… qu’il en soit béni !! »

Ils parviennent aux murs du Temple.

« Pendant que vous allez à la porte de Nicanore, je vais prévenir le prêtre. Je vous rejoindrai ensuite » annonce Zacharie. Il disparaît derrière une arcade qui donne accès à une grande cour entourée de portiques.

Le groupe continue à traverser les terrasses successives. En effet – je ne sais pas si je l’ai précisé – l’enceinte du Temple ne se trouve pas sur un terrain plat, mais elle monte par paliers successifs de plus en plus hauts. On accède à chaque palier par des marches et chacun d’eux comprend des cours, des portiques et des portails magnifiquement travaillés, en marbre, en bronze et en or.

Avant d’atteindre le lieu du rendez-vous, ils s’arrêtent pour sortir des paquets ce qu’ils ont apporté : des galettes, me semble-t-il, larges, plates et bien beurrées, de la farine blanche, deux colombes dans une cage en osier ainsi que deux grosses pièces d’argent ; certaines pièces étaient en effet très lourdes mais, heureusement, les poches n’existaient pas à cette époque, car elles en auraient été trouées.

Voici la belle porte de Nicanore, un chef d’œuvre de broderie en bronze massif laminé d’argent. Zacharie est déjà là, aux côtés d’un prêtre en vêtement de lin somptueux.

Anne est aspergée d’une eau que je suppose lustrale, puis reçoit l’ordre de s’avancer vers l’autel du sacrifice. L’enfant n’est plus dans les bras de sa mère. Elisabeth l’a prise, et elle reste au-dehors.

En revanche, Joachim entre derrière sa femme, tirant derrière lui un malheureux agneau bêlant. Moi… je fais comme pour la purification de Marie : je ferme les yeux pour ne pas le voir égorger.

Anne est désormais purifiée.

Zacharie dit quelques mots à voix basse à son collègue, qui acquiesce avec un sourire. Celui-ci s’approche ensuite du groupe recomposé et, félicitant le père et la mère pour leur joie et leur fidélité aux promesses, il reçoit le second agneau, la farine et les galettes.

« Cette fillette est donc consacrée au Seigneur ? Que la bénédiction de Dieu soit sur elle et vous ! Voici venir Anne, ce sera l’une de ses maîtresses : Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Viens, femme : cette petite est offerte au Temple en hostie de louange. Tu seras sa maîtresse, et elle croîtra en sainteté sous ta protection. »

Anne, fille de Phanuel, aux cheveux déjà tout blancs, cajole la petite fille, qui s’est éveillée et regarde de ses yeux innocents et étonnés toute cette blancheur, tout cet or qui brille au soleil.

La cérémonie doit être achevée. Je n’ai pas vu de rite particulier pour l’offrande de Marie. Peut-être suffisait-il de le dire au prêtre, et surtout à Dieu, auprès du lieu sacré
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16. L’Annonciation.

Le 8 mars 1944

16.3 La tenture bouge plus fort, comme si quelqu’un faisait un courant d’air par derrière ou la tirait pour l’écarter. Une lumière aussi blanche qu’une perle associée à de l’argent pur éclaire les murs légèrement jaunes, avive les couleurs des tissus, rend plus surnaturel le visage levé de Marie. Dans la lumière, et sans même que la tenture se soit ouverte sur le mystère qui s’accomplit – d’ailleurs, elle ne bouge plus, elle pend, bien droite sur ses montants, comme s’il s’agissait d’un mur qui isole l’intérieur de l’extérieur-, l’archange se prosterne.

Nécessairement, il lui faut prendre une apparence humaine, mais elle transcende l’humain. De quelle chair est formée cette figure superbe, éclatante ? De quelle substance Dieu l’a-t-il matérialisée pour la rendre perceptible aux sens de la Vierge ? Dieu seul peut posséder de telles essences et les utiliser de manière aussi parfaite. Ce sont bien un visage, un corps, des yeux, une bouche, des cheveux et des mains comme les nôtres, mais sans notre matière opaque. C’est une lumière qui a pris la couleur de la chair, des yeux, des cheveux, des lèvres, une lumière qui bouge, sourit, regarde et parle.

« Je te salue, Marie, pleine de grâce, je te salue ! »

La douce musique de sa voix ressemble à des perles lancées sur un métal précieux.

La Vierge tressaille et baisse les yeux. Elle tressaille encore plus lorsqu’elle voit cet être éclatant agenouillé à un mètre d’elle environ, les mains croisées sur la poitrine, qui la regarde avec une infinie vénération.

Marie se dresse sur ses pieds et se serre contre le mur. Elle pâlit et rougit tour à tour. Son visage exprime stupeur et effroi. Inconsciemment, elle serre les mains sur son sein et les rentre dans ses longues manches. Elle se penche presque pour cacher le plus possible son corps, en un geste de douce pudeur.

« Non, ne crains pas. Le Seigneur est avec toi ! Tu es bénie entre toutes les femmes. »

Mais Marie a encore peur. D’où vient cet être extraordinaire ? Est-ce un envoyé de Dieu ou du Trompeur ?

« Ne crains pas, Marie, répète l’archange. Je suis Gabriel, l’ange de Dieu. Mon Seigneur m’a envoyé à toi. Ne crains pas, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Tu vas concevoir un fils dans ton sein, tu l’enfanteras et tu lui donneras le nom de ‘Jésus’. Il sera grand, on l’appellera Fils du Très-Haut (ce qu’il sera effectivement) ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. Toi, la sainte Vierge bien-aimée du Seigneur, sa fille bénie, toi qui es appelée à être la mère de son Fils, comprend quel Fils tu vas engendrer.

- Comment cela peut-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? Est-ce que le Seigneur Dieu n’accueille plus l’offrande de sa servante et ne veut pas que je sois vierge par amour de lui ?

- Ce n’est pas par l’action d’un homme que tu seras mère, Marie. Tu es la Vierge éternelle, la Sainte de Dieu. L’Esprit Saint descendra en toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi celui qui naîtra de toi sera dit saint et Fils de Dieu. Tout est possible au Seigneur notre Dieu. Elisabeth, la femme stérile, a conçu dans sa vieillesse un fils qui sera le prophète de ton Fils, celui qui lui préparera le chemin. Le Seigneur a levé son opprobre et son souvenir restera uni à ton nom parmi les peuples, comme le nom de son enfant à celui de ton Fils saint ; jusqu’à la fin des temps, les nations vous diront bienheureuses en raison de la grâce du Seigneur qui vous a été accordée, et tout spécialement à toi, ainsi qu’aux nations par ton intermédiaire. Elisabeth en est déjà à son sixième mois, et le poids qu’elle porte fait monter en elle la joie, et plus encore quand elle connaîtra la tienne. Rien n’est impossible à Dieu, Marie, pleine de grâce. Que dois-je dire à mon Seigneur ? Qu’aucune pensée ne te trouble. Il veillera sur tes intérêts si tu lui fais confiance. Le monde, le ciel, l’Eternel attendent ta réponse !»

A son tour, Marie croise les mains sur sa poitrine, s’incline profondément, et dit :

"Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon sa parole."

L’ange étincelle de joie. Il adore, parce qu’il voit sûrement l’Esprit de Dieu s’abaisser sur la Vierge, prosternée pour donner son accord. Puis il disparaît sans faire bouger la tenture, qu’il laisse bien tirée sur ce saint mystère.
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Je n’ai pas de vision particulière. Mais à l’aube, alors que je récite le rosaire — les mystères douloureux puisque nous sommes mardi —, Jésus me représente de nouveau ses souffrances des quatre premiers mystères. Toute la torture de Gethsémani, de la flagellation, toujours atroce -- je dirais même que, plus on la regarde, plus elle paraît atroce --, du couronnement d’épines défile devant mes yeux, et cela me fait souffrir des souffrances de Jésus .

Du quatrième mystère, j’ai seulement vu Jésus monter en chancelant une ruelle étroite et mal pavée qui mène à la Porte de la Justice, l’une des nombreuses dénivellations de Jérusalem. Il y a là deux marches rudimentaires pour franchir un passage trop raide. Y monter, pour un Jésus exténué et chargé de sa grande croix, longue et pesante, fut un grand effort. Il transpirait, haletait et semblait à deux doigts de tomber.

Je n'ai rien vu de plus.
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Oh ! La splendide liberté de l'homme plein de grâce! Dieu lui-même la respectait, et elle n'était menacée ni par des forces extérieures, ni par des appétits intérieurs. Royauté sublime de l'homme déifié, fils de Dieu et héritier du Ciel, royauté de domination sur toutes les créatures! Qui vous permettait aussi de dominer ce qui maintenant vous tyrannise le plus: votre moi, où fermentent sans relâche les poisons de la grande blessure!
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Maintenant que tu peux enfin être toute à moi, je vais te parler.

La charité demande de supporter même ceux qui nous dérangent, et tu ne dois pas t’y dérober, ni t’en agacer. Regarde ton Maître. Je te donne une grande leçon de patience. Comme je ne veux pas te soumettre à un double effort en te parlant pendant que d’autres s’adressent à toi ou font du bruit autour de toi, et comme je ne veux pas non plus faire connaître à d’autres mes enseignements, j'attends, avec une inlassable patience, que tu puisses être toute à moi. Tu vois avec quelle tranquillité j’attends et avec quelle bienveillance je me remets à te parler le moment venu. Apprends donc à agir de même, sans craindre de rien perdre, sans t’irriter, sans te troubler d’aucune manière. Reste tranquille. Acquiers seulement le mérite d’un acte de vertu.
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La scène se passe peu de temps avant l'Ascension du Seigneur ...
Ils sont sur une autre montagne, plus garnie encore de bois, non loin de Nazareth à laquelle mène une route qui côtoie la base de la montagne.

Jésus les fait asseoir en cercle. Les plus proches sont les apôtres et derrière eux les disciples (ceux des soixante douze qui ne sont pas allés çà et là) et en plus Zacharie et Joseph. Margziam est à ses pieds en une position de faveur.

Jésus parle dès qu'ils sont assis et tranquilles, tous attentifs à ses paroles.

Il dit: "Donnez moi toute votre attention car je vais vous dire des choses de la plus grande importance. Vous ne les comprendrez pas encore toutes, ni toutes très bien, mais Celui qui viendra après Moi vous les fera comprendre. Ecoutez moi donc.
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