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Citations de Marie Berhaut (18)


" Enfin je nommerai M.Caillebotte, un peintre du plus beau courage et qui ne recule pas devant les sujets modernes grandeur nature.
" Sa Rue de Paris par un temps de pluie" montre des passants, surtout un monsieur et une dame au premier plan, qui sont d'une belle vérité. Lorsque son talent se sera assoupli encore, M.Caillebotte sera certainement un des plus hardis du groupe. "
Ainsi s'exprimait Emile Zola en 1877, dans un compte-rendu de la troisième exposition des impressionnistes. Le célèbre critique d'art qui avait onze ans plus tôt pris le premier, avec éclat, la défense de Manet et de ses amis,suivait encore avec sympathie mais peut-être moins d'enthousiasme, les manifestations impressionnistes .Les lignes élogieuses qu'il consacre alors à Caillebotte, expriment son intérêt pour la peinture de ce nouveau venu qui répondait si bien à la fameuse définition, qu'il avait donnée en 1866 dans un de ses retentissants articles de " L'Évènement ": "L'oeuvre d'art est un coin de nature vue à travers un tempérament. "
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Le 11 mars 1894, une lettre de Renoir, exécuteur testamentaire, informait le directeur des Beaux-arts, Henri Roujon, que " Gustave Caillebotte, décédé le 21 février 1894, avait légué à l'État sa collection comprenant soixante oeuvres environ de Degas, Cézanne, Manet, Monet, Renoir, Pissarro, Sisley."
Le généreux légataire avait pressenti tous les obstacles qui pourraient s'opposer à la réalisation de ses dernières volontés. Ayant stipulé que sa collection devait être exposée au Musée du Luxembourg puis plus tard au Musée du Louvre, il écrivait dans son premier testament en 1876: " Il est nécessaire qu'il s'écoule un certain temps avant l'exécution de cette clause, jusqu'à ce que le public, je ne dis pas comprenne, mais admette cette peinture.Ce temps peut peut être de vingt ans au plus..."
Plus de dix-sept ans s'etaient écoulées depuis l'époque où Caillebotte rédigeait ce testament. Cette longue période n'était pas encore suffisante pour que le public admette la peinture des impressionnistes. Les vives protestations provoquées par le legs en apportent le témoignage. Près de trois années de négociations seront nécessaires pour que la collection Caillebotte franchisse le seuil du Musée du Luxembourg et encore .le legs ne sera-t-il pas accepté dans sa totalité.

( p.56)
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Pour retracer la vie du peintre et montrer l'importance de son oeuvre il nous est apparu nécessaire de replacer l'une et l'autre dans le contexte du temps. Nous nous sommes donc reportée aux écrits les plus proches de cette période et en avons cité de nombreux passages qui évoquent les milieux artistiques et littéraires qu'il fréquenta. Il convenait également de rappeler le rôle essentiel joué par Caillebotte dans l'organisation des expositions impressionnistes.
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Par le choix des sujets, tous empruntés à la vie contemporaine, la peinture de Caillebotte s'identifie aux oeuvres des romanciers naturalistes. On y retrouve la même opposition à l'esthétique officielle, qui déclarait " sans beauté et indigne de l'invention des artistes tout ce qui est contemporain ".Comme les littérateurs, comme les Goncourt dans leurs romans, Caillebotte s'intéresse aux spectacles les plus variés de la vie de son temps. Peintre de la bourgeoisie parisienne, peintre des rues de Paris, il est aussi attiré par l'étude des milieux ouvriers.Il représente les " Raboteurs de parquets" ou " Les peintres en bâtiment " dans le même temps où Zola dans
" L' Assommoir " met en scène une blanchisseuse, un zingueur, un chapelier.

( p.20)
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La mort du peintre en 1894 et surtout l'annonce de son legs ramènent son nom sans les journaux et les revues d'art.(...)
Contre cet injuste oubli, une protestation s'élevait en 1937; elle émanait d'André Joubin, l'historien de Delacroix..Préfaçant le catalogue de l'expisition " Naissance de l'impressionnisme " à la galerie Beaux-Arrq, il regrettait que seuls, jusqu'alors, aient été retenus les noms des plus illustres des impressionnistes et voyait en Frédéric Bazille et Gustave Caillebotte deux des figures les plus attachantes du milieu pré-impressionniste.
" Caillebotte, écrivait-il, fut- on en conviendra un jour- un très grand peintre, digne en tous points de ses camarades.Inégal, il l'a été comme eux tous et il n'a pas toujours eu que d'heureuses inspirations.Mais il a connu d'étonnantes réussites à commencer par ces fameux " Raboteurs de parquets " qu'admirait si fort Degas (....)"

( p.50)
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Bien que vivant désormais à l'écart des manifestations publiques, Caillebotte demeura fidèle à ses amitiés et sut encore trouver bien des occasions de rendre service. Comment ne pas rappeler ici combien le titre de «protecteur des Impressionnistes» qui est resté attaché à son nom est mérité et ne pas souligner avec quelle délicatesse il s'efforça en toute occasion de venir en aide à ses amis.
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C'est Pissarro qui, en 1883, écrit à Claude Monet:
«Je suis bien mal loti et la besace plate... rien pour l'instant que de petites ventes de loin en loin, faites par de petits amateurs timides, bien heureux d'avoir eu Caillebotte pour passer ce cap de l'été, sans lui mes ventes ne m'auraient certes pas sauvé du naufrage». Ce secours mentionné par Pissarro n'était certes pas exceptionnel. Dès les années 1877-1879 il recevait déjà régulièrement de son généreux ami une aide financière.
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La production picturale de Caillebotte pendant cette seconde partie de son existence, si prématurément interrompue, est très abondante. Mais elle resta longtemps peu connue, sauf de quelques amis, auxquels l'artiste donna d'ailleurs généreusement nombre de ses œuvres. On écrivit même au moment de son décès qu'il avait renoncé depuis longtemps à la peinture, alors qu'en réalité la mort le surprit le pinceau à la main.
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Quelques jours plus tard, le nom de Caillebotte réapparaissait dans les journaux et les revues d'art: on apprenait qu'il léguait à l'État sa collection, composée de soixante-cinq toiles impressionnistes. L'importance de ce legs et son acceptation partielle par les Beaux-Arts provoquèrent de vives réactions tant dans les milieux officiels que dans la presse. Or si la collection Caillebotte fit couler beaucoup d'encre, l'oeuvre du peintre fut trop rarement évoquée. L'absence de Caillebotte de toute manifestation bien des années durant et le peu de cas qu'il faisait de sa propre renommée expliquent sans doute que ses contemporains aient surtout vu en lui le mécène et le collectionneur.
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Nombreux sont les exemples que l'on pourrait encore citer des interventions de Caillebotte en faveur de ses amis. Pour la vente organisée par les Impressionnistes, à l'Hôtel Drouot en 1881, au profit de Cabaner, malade et dénué de ressources, Caillebotte offre une de ses peintures. Nous retrouvons également son nom en 1889 sur la liste de souscription ouverte par John Sargent et Claude Monet pour faire entrer l'Olympia de Manet dans les Musées Nationaux.
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Les étés précédents, en 1876 et 1877, Caillebotte eut pour voisin Claude Monet, alors hôte du collectionneur Ernest Hoschedé au château de Rottenbourg à Montgeron, situé seulement à quelques kilomètres d'Yerres. Bien qu'aucun document ne vienne confirmer cette hypothèse, il est probable que les jeunes peintres se rencontrèrent dès cette époque alors que Caillebotte avait déjà rejoint les rangs des impressionnistes. Dès 1876, il expose en effet avec les impressionnistes tout récemment baptisés de ce nom, et qui, pour la seconde fois, soumettent leurs oeuvres au jugement du public.
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C'est au cours d'un voyage qu'il fit en Italie, avec son père, en 1872, qu'il peignit deux de ses premiers paysages, Une route à Naples (n° 3) et un Canal à Naples (n° 4). L'analogie qu'offre la première de ces peintures avec la Campagne du Vésuve, que de Nittis envoya à la première Exposition impressionniste en 1874, permet de penser que les deux jeunes gens, qui étaient des amis, ont exécuté en même temps leurs deux peintures prises de points de vue assez proches. Sans doute Caillebotte et son père séjournaient-ils alors chez les parents de de Nittis, qui habitaient à Naples.
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Le 21 février 1894 mourait à Gennevilliers, à l'âge de 46 ans, Gustave Caillebotte.
Quelques lignes, parues alors dans certains journaux, rappelèrent qu'il avait été un des militants de l'Impressionnisme à l'époque héroïque des expositions, mais qu'il s'était retiré de la lutte depuis longtemps. Il avait, écrivait-on, abandonné le pinceau pour la rame et la bêche, partageant son temps entre le canotage et le jardinage.
Quelques jours plus tard le nom de Caillebotte reparaissait dans les journaux et revues d'art: on apprenait qu'il avait légué à l'Etat sa collection, composée de soixante-cinq toiles impressionnistes.
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Entreprise bien tardive, alors qu'étaient disparus depuis longtemps les derniers témoins de l'époque impressionniste et que l'oeuvre de Gustave Caillebotte avait connu pendant un demi-siècle un oubli presque total, la réalisation de cet ouvrage eût été sans doute très malaisée si elle n'avait pu s'appuyer sur la précieuse documentation réunie par Martial Caillebotte dont l'affectueuse - et si utile - attention à l'activité picturale de son frère ne se démentit jamais.
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A l'occasion des expositions de 1876 et 1877, qui marquèrent le point culminant des manifestations impressionnistes, des divergences s'étaient déjà manifestées parmi les membres du groupe. La question de la participation au Salon officiel restait en particulier une source de désaccords. Cependant Caillebotte sans se laisser décourager mettait tout en oeuvre pour poursuivre de nouvelles manifestations.
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Après un demi-siècle de silence à peu près total, l'oeuvre de Caillebotte a commencé depuis quelques décennies à sortir enfin de l'ombre. Si, sans chercher à la connaître mieux, bien des historiens et critiques d'art continuent à ne la mentionner que comme une suite mineure de l'Impressionnisme, des commentaires de plus en plus favorables viennent désormais souligner la valeur et l'originalité de sa peinture.
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Le 21 février 1894, Gustave Caillebotte mourait à Gennevilliers, à l'âge de 46 ans. Quelques lignes parues alors dans certains journaux rappelèrent qu'il avait été un des militants de l'Impressionnisme à l'époque héroïque des Expositions, mais qu'il s'était retiré de la lutte depuis longtemps. Il avait, écrivait-on, abandonné le pinceau pour la rame et la bêche, partageant son temps entre le canotage et le jardinage.
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Caillebotte ayant accepté cette invitation, était représenté par huit de ses peintures à la deuxième exposition des Impressionnistes, qui eut lieu au mois d'avril suivant, dans les locaux de Durand-Ruel, 11 rue Le Peletier. Il sera désormais avec Degas et Pissarro un des plus fidèles participants aux expositions du groupe, on ne notera son absence qu'à celle de 1881 et à la dernière en 1886.
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