Marie-Christine Arbour

Claire est artiste-peintre dans la trentaine. Nicolaï a le double de son âge et a joué jadis pour les classes de ballet du Bolchoï. Il s'habille en robe noire et se maquille, elle souhaite gommer en partie ce que la féminité représente. Ils vivent en périphérie, des normes, de leurs racines, du temps, et pourtant, un jour, ils se trouvent, se complètent, créent une nouvelle entité.



Si DRAG semble se décliner dans la marginalité et une certaine excentricité, le roman possède le côté intemporel des grandes histoires d'amour, projections sublimées de tant d'autres
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Marie-Christine Arbour possède une voix narrative bien particulière, une écriture qui détaille, effeuille, aussi acérée qu'un scalpel par moments, pourtant jamais dépourvue d'une certaine tendresse nostalgique. Elle retrouve dans Chinetoque le Vancouver de Drag, ainsi que cette impossibilité pour les personnages principaux d'accepter entièrement leur identité sexuelle et leur pouvoir créateur. Alors qu'un pianiste s'habillant en femme tombait amoureux d'une femme gommant toute trace de sa féminité dans Drag, les deux protagonistes de Chinetoque sont esquissés à traits moins tranchés. Certes, Alice, qui a aimé un disciple de Krishna ne possédant qu'une seule mèche de cheveux et portant le pagne dans sa jeunesse, finira par couper sa longue tresse blonde, empruntera à l'occasion les vêtements de son amoureux chinois Will, mais à travers cette relation, elle apprendra à accepter entièrement son corps, n'hésitant pas à se transformer en poupée orientale, à porter des talons aiguilles ou à se laisser maquiller les lèvres d'un rouge incendiaire.



Plus essentiel peut-être, on redécouvre ce rapport troublant que semble entretenir Arbour avec les mots, qu'elle transmet ici à son héroïne, elle aussi traductrice, qui préfère rêver à la fenêtre que de se révéler, de s'accepter à travers eux.
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Après avoir dressé un bouleversant tableau d'amours ambiguës (entre un travesti pianiste et une jeune peintre incapable d'assumer entièrement sa féminité) dans Drag, l'auteure propose cette fois une incursion dans la jungle équatorienne, à la fin des années 1970, alors que l'écotourisme n'existait pas, que l'aventure se vivait autrement, que certains citadins oubliaient la routine métro-boulot-dodo en repoussant dans ses derniers retranchements leur zone de confort.
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Un plaisir sur toute la ligne…

Quelle fin inattendue!

Une intrigue habilement construite

Des mystères bien entretenues et des réponses assez surprenantes, voire tout à fait inusitées qui attendent le lecteur dans les dernières pages

Aucune longueur…

Bravo, Marie-Christine Arbour! Je devrai sans doute lire une autre de ses oeuvres



Appréciation personnelle: 9,5 /10

Livre obtenu dans le cadre de Masse Critique Québec. Il est question d'un écrivain raté qui obtient un héritage des plus originaux lorsque son père meurt : il doit réaliser 12 travaux, à la suite desquels il obtiendra une très grosse somme d'argent. Malgré une quatrième de couverture assez attirante, j'ai arrêté ma lecture après quelques chapitres. Le style est très loin de ce que j'ai l'habitude de lire, un peu décousu, et je n'accroche pas à ce genre d'histoire que je pensais innocente. Dommage.

J’ai eu pour Jean-Christian, le personnage principal, une sympathie immédiate. Cet homme dans la quarantaine, hanté par sa jeunesse fanée et sa famille décédée est un écrivain et poète incompris qui aura passé sa vie à essayer de se faire publier par une maison d’édition. Maintenant bedonnant, l’estime au plus bas, il ne vit que grâce aux différents comprimés que lui prescrit ses médecins et va parfois se vautrer dans la baignoire vide pour oublier l’infini. Ce personnage faisait vibrer en moi cette peur viscérale de ne rien réussir dans la vie. J’ai eu pitié de lui et à la fois, son esprit si vif et sa magnifique poésie ne pouvait pas le mettre dans la catégorie des ratés même si c’est l’image qu’il croit projeter.

Par contre, malgré mon attachement à Jean-Christian, l’histoire en tant que telle m’a laissé indécise. Je trouvais l’idée des travaux d’Hercule un peu étrange et si la fin m’a aidé à mettre en place les pièces du casse-tête, je suis resté mitigé par le dénouement. Malgré tout, je suis persuadée que Jean-Christian est un être infiniment attachant qui mérite qu’on le découvre.

Rare vraie marginale au sein d’un monde littéraire québécois d’une grande sagesse, Marie-Christine Arbour livre avec PsychoZe une souveraine distillation de ses thèmes de prédilection.
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Chinetoque a un effet hypnotique sur le lecteur avec son ambiance éthérée, sa manière de jouer avec la chronologie et sa sensualité à fleur de peau.
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