Vitalie, un peu avant la fin de la guerre, a été tondue, et son amant allemand pendu... quelques mois après est né César, dans ce village breton petit-esprit que Vitalie n'a pas quitté.
Des années plus tard, César est devenu menuisier, il est amoureux de Jeanne, aussi blonde qu'il est roux de feu. Les comères du village sont toujours là, pesantes. Et tout s'enraye le jour où César est accusé de viol à tort. Très vite relâché, la médisance publique ne le lâche pourtant pas. Alors il décide de partir, immédiatement, seul... Jeanne apprend quelques jours après qu'elle est enceinte...
Nous allons suivre en parallèle l'histoire de Jeanne, Alma (sa fille) et Vitalie d'un côté, et de l'autre, celle de César, qui va parcourir le monde sans trouver ce qu'il ne cherchait pas.
Ce livre est étrange. A la fois il est très précis, et pourtant il ne dit rien, ou si peu. Juste un bout de vie, côte à côte en silence. Juste la douleur blanche, froide, sourde. Le temps qui passe si vite, aérien et lourd. Et puis l'errance des âmes, l'erreur comme une fatalité, la dureté des vies, même celles qui semblent douces ou anodines... La normalité détraquée de la fuite.
C'est difficile de parler de ce livre, il est à la fois ordinaire et surprenant, il raconte des choses émotionnellement très violentes avec une apparente sérénité, en si peu de mots, de si loin... C'est un beau livre de sentiments, comme une évanescente anesthésie...
(extraits sur mon blog)
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