Deux Épées contre le mal (Tome 1) - Marie Monier
— Es-tu capable de faire moins de bruit en marchant ? critiqua Clifton.
— Je te demande pardon ?
— Si nous étions à Saras, tu aurais déjà attiré tous les soldats sur un kilomètre à la ronde.
Je me retins de répliquer et serrai les dents, irritée par sa remarque. Je tentai donc de marcher plus finement, mais il était impossible de ne faire aucun bruit sur un terrain aussi sec que celui-ci.
— C'est légèrement mieux, constata Clifton.
Jason était irréparable.
Je n'avais jamais connu quelqu'un de plus fort que lui. Durant des semaines, il m'avait dissimulé la vérité, mais je ne lui en voulais pas. Je savais parfaitement ce qu'on ressentait face à nos plus grandes peurs.
Je l'avais vécu, moi aussi, mais ce n'était rien face à ce que Jason avait enduré pendant des années.
Personne ne méritait de souffrir autant.
Elle leva son épée, la pointe vers le ciel, et elle songea alors aux paroles de Nolween.
« Le combat, c'est pour les hommes. »
« Personne ne voudra d'une femme dans une armée. »
« Tu ne seras jamais chevalier. »
Et pourtant, elle se trouvait là, à la tête d'un bataillon de soldats, prête à défendre son peuple et son pays.
Elle se l'était promis.
Il ne dit rien, incapable de donner une réponse à ses questions. Avec des si, on pouvait refaire le monde.
— Ce n'était presque que des coups de chance, des miracles, souffla-t-il.
— Non, tu te trompes. Les Dhakhnas ne sont pas toujours là pour nous aider. C'est à nous de créer les miracles.
Alors, il observa ses grands yeux pigmentés de doré, et il aperçut le message silencieux qu'elle lui transmettait. Il comprit ce qu'elle allait entreprendre, et son sourire se fit plus triste. Il était si facile de deviner Arianna.
Il avait toujours pu la comprendre d'un simple regard.
Le poids de la journée retomba sur mes épaules et une larme m'échappa, mais il ne la remarqua pas. Plongée dans ses bras, je me sentais plus en sécurité qu'à n'importe quel moment.
Un astéroïde pourrait bien s'effondrer sur nous que je ne bougerais pas.
« Tous les regards se posèrent sur lui et les souffles se coupèrent. Je ne battis pas une seule fois des paupières durant la seconde qui suivit. »
Extrait de: Marie Monier. « Dans l'Œil d'Edrea: 1 - L'Ombre du Monde (French Edition). » iBooks.
Les vagues se mouvaient sous l'allure du navire. Il avançait à une vitesse effrayante,, ouvrant l'océan en deux, hurlant aux créatures marines de lui laisser sa juste place. Il s'imposait en silence tel un roi devant son assistance.
« Je ne t'en voudrais jamais, répondit-il en lui touchant le visage. Tu as fait preuve de bien plus de courage dans cet acte que dans toute ta vie entière Tu as été là pour lui jusqu'à la fin et je t'admire pour ça »
Elle ressentait le vent lui fouetter au visage, son cœur battre à toute rompre et, surtout, elle ressentait l'unité entre l'animal et elle. Tous les deux, ils ne faisaient plus qu'un. Elle se sentait vivante.