Marie-Pierre Dillenseger

À chaque défaite, un bénéfice et un crédit. À chaque victoire, un déficit et un crédit.

En médecine chinoise, nourrir la vie est un ordre de mission sans équivoque. L’objectif est clair et ne se discute pas : en toute chose et en tout lieu, il convient de renforcer le Sheng Chi, l’énergie de vitalité, et d’affaiblir le Shar Chi, l’énergie tueuse.
L’allégeance aux forces de vitalité est impérative. Toutes les disciplines chinoises y contribuent, qu’il s’agisse d’acupuncture, de Feng Shui, d’astrologie, de stratégie, de pharmacopée, d’arts martiaux, de Qi Gong, de Tai Chi ou encore de la simple gestion des affaires quotidiennes.
Elles déclinent toutes la même approche, fondée sur une seule évidence : vivre, c’est alimenter chaque jour le capital de force vitale avec lequel nous sommes nés.
Cette responsabilité est individuelle. La vitalité est la condition sine qua non de la santé, sans laquelle il n’est pas pensable de parler de prospérité. Il n’y a pas de longévité possible sans nourrissement actif des forces de vie.

Nous avons tous le droit de caler, de pleurer et de nous asseoir sur le bas-côté en refusant la suite. Il est un temps pour avancer et un temps pour se poser. Cependant, dans la vie comme en randonnée, il n'est pas possible de retarder indéfiniment la remise en route après une épreuve. Tant que nous sommes en vie, les forces du mouvement (forces dynamiques, dites yang) vont revenir frapper à notre porte. Arrive un moment où l'inertie (force de résistance, dite yin) est plus pénalisante que de se laisser porter par le courant. Il faut alors se mettre debout et poser un pied devant l'autre.

Le plein n'est pas meilleur que le vide. Tout dépend du dosage et des circonstances. La notion même du plein d'un côté, fondamentalement positif, et du vide de l'autre, fondamentalement négatif, n'appartient pas à la pensée chinoise.

L'énergétique chinoise mise sur le renforcement du Qi, de la force vitale et l'éloignement de pratiques énergivores qui nous éloignent de nous-mêmes par déperdition de Qi. Repérez les moments où vous vous épuisez. Ce n'est pas forcément une faiblesse de votre part, mais au contraire une réaction saine de votre organisme face une situation qui ne peut plus durer.

Remercions nos cicatrices car elles sont la preuve que nous avons passé les obstacles. Elles sont le signe d’épreuves dont nous sommes sortis vivants.

Parler avec le cœur, symbole par excellence de la vie, est subversif. Martin Luther King et Nelson Mandela l'ont montré. La puissance vibratoire de leurs paroles irrite. les forces conservatrices.

Créez du vide et laissez les enfants s'ennuyer !

L'ennui ne dure jamais longtemps. Quand le cadre habituel et rassurant des choses à faire ou à finir est temporairement levé, le désordre et le vide qui s'ensuivent ouvrent la porte à l'imagination et à la libre association d'idées. Une nouvelle perspective, un désir ou une solution finit toujours par surgir. Parce que l'ennui introduit des périodes de latence pendant lesquelles nos cellules cérébrales font leur travail de mise à jour et de connexion, il se connecte à une part non encore explorée de soi-même.

Si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès. Napoléon Bonaparte

S'installer dans la conscience du moment présent en résistant au macérat des douleurs anciennes et au chant des sirènes de demain est une bénédiction pour l'âme et pour le corps. Cet effort personnel accroît la vigilance, la capacité réactive et protège de la désespérance qui naît invariablement lorsque le passé et le futur absorbent le présent.

Notre incarnation n'est autre que le temps passé à déployer et améliorer le scénario de base.
Les obstacles sont là pour nous forcer à mettre le nez dans notre boîte à outils personnelle - celle avec laquelle nous sommes nés - et à utiliser lesdits outils, c'est-à-dire nos talents, qui s'y cachent. Nous sommes testés à hauteur de nos forces, ni plus ni moins.

Quand un enfant vient vous annoncer qu'il change complètement de voie ou de vie et qu'une part, même infime, de vous-même, le comprend, il est vital de s'incliner et de ne pas s'opposer. Vous avez permis à cet être de venir dans ce monde-ci. Vous lui avez donné la possibilité de s'incarner. Il doit trouver, avec votre aide et votre amour évidemment, les conditions de sa pleine incarnation. Vos prédictions, vos projections, vos conseils,aussi utiles et pertinents soient-ils, appartiennent à votre propre système de cohérence. Pas au sien. Respectez cette apparente incohérence. Elle n'a de prise que si vous oubliez qu'il est un être qui vous doit la vie physique, mais pas forcément sa vie énergétique. Votre enfant a un dessein qui le lie à l'univers, quand bien même son chemin et le vôtre ne sont pas alignés. Sa cohérence interne diffère de la vôtre Acceptez-le. La tentation d'influer est humaine, mais aller à contre-courant est source de souffrances inutiles pour vous comme pour lui.

« Osons nous souvenir de moments où nous étions heureux, actifs, à notre place. Ces forces ne nous ont pas quittés, elles se sont juste repliées, au plus profond de nous. Elles attendent notre bienveillance à leur égard, c’est-à-dire notre attention à nous même. »

« La sagesse chinoise enseigne que le vide appelle le plein. En d’autres termes, le passage à vide est une phase naturelle de tout processus de construction. »

Parce que chaque vie est unique, une part de notre expérience et de nos ressentis n'est pas partageable, aussi douloureux que cela puisse être. Nous devons cheminer seuls pour identifier, comprendre et assumer nos forces. Elles sont toujours plus importantes que nous le pensons.

Le corps est le véhicule de l'âme qu'il accompagne partout. Il en est la limite et l'écrin.

La pensée ancestrale chinoise a plus de facilité que la pensée rationnelle à faire de la place aux ancêtres, lesquels sont envisagés encore dans les parages et simplement invisibles. Ils continuent à irriguer la descendance et a d'ailleurs avoir un avis.

. La vie (1), la mort (2) et le cycle d'alternance entre les deux (3) créent les dynasties, les sagas familiales et les mythologies universelles.
. La thèse (1), l'antithèse (2), et la synthèse (3) alimentent les débats, la justice et les archives de l'humanité.
. Le yin (1), le yang (2) et le mouvement entre le yin et le yang (3) donnent naissance aux huit trigrammes, puis aux soixante-quatre hexagrammes du Yi King, base du système ancestral chinois de divination.
. Une opinion (1), un avis contraire (2), et le débat entre les deux (3) créent les conditions d'une résolution constructive. Son absence, celles d'un conflit entre les deux partis impliqués.

Avant de détester, aimez et, avant de mourir, vivez. William Shakespeare. Introduction

On ne peut pas se trouver si on n'est pas d'abord perdu.