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Critiques de Martin Booth (14)
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Gweilo : Récit d'une enfance hongkongaise

Je confesse que je ne connaissais pas Martin Booth, écrivain britannique.

"Gweilo", c'est le Hong Kong vu à travers ses yeux d'enfant de 7 à 9 ans dans les années 50.

Il est tombé amoureux du pays et cela transpire à chaque page.

Si vous aimez l'Asie, vous ne lâcherez pas ce livre.

Vous aurez l'impression de sentir les odeurs, d'entendre le brouhaha, d'aller à la rencontre de la population.

L'enfant est libre, audacieux, curieux de tout (les aliments, les gens, les animaux, les paysages).

Le récit est descriptif, les rues détaillées, les quartiers pauvres dessinées. On croise des échoppes d'opium, des pousse-pousse, des incendies, on prends les transports locaux dans le bruit et le chaleur.

Le style est agréable, léger, adapté aux souvenirs.

C'est aussi, un témoignage d'amour à sa mère ; femme libre, moderne et lumineuse.

On sourit souvent.

Bref, j'ai adoré !

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The American

J'avais adoré le film. Le charme de George Clooney y était sans doute pour beaucoup.

Je n'ai pas aimé le livre, construit sur un faux rythme.

Le héros est un mystérieux mercenaire, réfugié dans un petit village des Apennins italiennes. Son nom ne nous sera jamais révélé ; son activité le sera au fil des pages. Il fabrique pour le compte d'anonymes passeurs d'ordre des armes sophistiquées dont on imagine qu'elles seront utilisées pour de mystérieux contrats.

Dans le livre, comme dans le film, rien ne se passe. Le héros mène une vie provinciale, se lie d'amitié avec quelques Italiens (le patron de café, le prêtre, la prostituée au grand cœur ...), est contacté pour un ultime contrat, prépare une arme dont on ignore la destination.

La supériorité du livre tient de ce qu'il ne dure qu'1h30 ; et il n'est jamais désagréable d'y voir George Clooney dans la campagne italienne, filmée avec élégance, batifoler avec d'accortes autochtones. Le livre en revanche s'étire sur 400 pages et on le lit avec un bâillement d'ennui dans l'attente toujours déçue de son commencement.
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Ici Radio-bambou

Attirée par la couverture, j'ai coché ce livre parmi d'autres choix lors de la dernière masse critique.

Je remercie donc, Babelio et les éditions GOPE de m'avoir permis la découverte de ce roman jeunesse que j'ai beaucoup aimé.

L'action se déroule en Chine dans les années 41- 45. le personnage principal, un garçon de 11 ans voit sa vie changer du jour au lendemain, à cause de la guerre. Aidé par les domestiques de la maison, il parvient à s'échapper aux envahisseurs japonais, laissant derrière lui les souvenirs d'un passé heureux. Une autre réalité se présente à lui…

‘Ici Radio-Bambou' est un roman captivant et dense ( avec ses 165 pages on ne l'aurait jamais dit). Il y a beaucoup d'action et tout cela ne laisse pas de place à l'ennui. Les rebondissements ne manquent pas, le temps passe sans que l'on se rende compte.

Riche et émouvant, ce roman jeunesse est une belle découverte.



A lire ! A partir de 15 ans.

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Gweilo : Récit d'une enfance hongkongaise

Martin Booth nous narre ici trois années de sa jeunesse passées à Hongkong, trois années dépeintes de manière très vivante, pleine de saveurs et de couleurs.



L'auteur, enfant intrépide, nous donne sa vision candide et naïve de la ville, des lieux visités, explorés, des personnes rencontrées et des objets et animaux découverts.



Ce petit garçon, véritable "porte bonheur" ambulant, dont les Chinois aimaient caresser ses cheveux blonds pour amener la bonne fortune, parlait un cantonais des plus authentiques, une langue apprise dans la rue avec son argot et ses expressions pimentées.



J'ai aimé découvrir la ville dans les années 50 et toutes les péripéties vécues par ce jeune garçon intrépide et n'ayant peur de rien (il a quand même approché des membres de la triade !!). Le Hongkong de Martin Booth était quelque peu différent de celui des guides de voyage, il est bien plus réel et fait la part belle aux habitants qui font l'âme même de la ville.



Outre son amour de Hongkong qui se ressent à chaque page, l'auteur nous fait part également de ses sentiments envers ses parents en nous plongeant dans l'intimité familiale. L'admiration envers sa mère est palpable, femme curieuse de tout, douce tout en étant pleine d'entrain. En revanche, l'auteur règle ses comptes avec son père, personne assez anthipatique, guindé et rabat-joie qui corrige son fils régulièrement et casse souvent l'ambiance.



Ce livre est donc une lecture agréable de souvenirs d'enfance.
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Gweilo : Récit d'une enfance hongkongaise





Je suis ravie d’avoir une fois de plus reçu un des livres que j’avais sélectionné. Et je crois que le hasard a fait le bon choix.



Martin Booth a écrit d’autres livres mais apprenant sa mort prochaine d’une tumeur au cerveau il a voulu revenir sur les années de sa prime enfance entre 7 et 10 ans.



Son père Ken est nommé à Hongkong comme ravitailleur. Il aimerait ne pas s'encombrer de son fils qu’il méprise comme il méprise tout le monde sauf ses supérieurs mais il n’en est pas question pour Joyce, la mère. Le couple n'est pas assorti, autant la mère est sans préjugés, drôle et toujours active (même si c’est surtout pour s’amuser), autant le père est étroit d’esprit, toujours préoccupé des consignes, incapable d’une action spontanée, et surtout aigri parce qu’on ne le reconnait pas selon lui à sa juste valeur.

Ils s’embarquent donc tous les trois sur le Corfu, avec quelques escales. Enfin Hongkong. Mère et fils vivent à l'hôtel et le père part pour le Japon. C’est d’abord à partir de cet hôtel que le jeune garçon va explorer, en dehors de ses heures d’école, toutes les rues, les échoppes. Sa curiosité, son absence à lui aussi de préjugés et sa blondeur porte-bonheur lui ouvrent de nombreuses portes et lui permettent de créer de nombreux liens avec les habitants. Il apprend même assez de la langue locale pour échanger.

Lorsqu’un appartement leur est alloué sur les hauteurs, ils prennent un couple de domestiques. Et c'est un autre environnement que Martin explore. Sur le Peak, ils vivront aussi un typhon.

Très proche de sa mère, Martin l’accompagne parfois dans ses pérégrinations à elle, dans un salon de thé russe par exemple.

Tous deux supporte mal l’homme avec lequel ils vivent. Il faut dire que s’il ne touche pas à sa femme qui pourtant le remet à sa place assez souvent, il se venge volontiers sur son fils de ses frustrations. J'ai eu du mal à comprendre la non intervention de la mère dans ces cas-là.

Son enfance hongkongaise l’a beaucoup marqué, la famille y reviendra d’ailleurs quatre ans plus tard, mais ça c’est une autre histoire.



J’ai aimé explorer cette île avec Martin mais j’aurais tellement aimé qu’un cahier photographique voire une carte avec indiqués les lieux principaux soit glissé dans les pages.

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Ici Radio-bambou

Dans le cadre de masse critique merci à Babelio et aux éditions GOPE de m'avoir envoyé ce livre

Première impression " ah pffff 167 pages " , je n'aime pas les petits livres

Et bien l'histoire m'a plu

Un jeune anglais Nicholas 11 ans en 1941 à Hong Kong

Pour fuir les japonais il va vivre avec une famille chinoise

Et l'histoire se déroule , doucement

Un bon moment , fluide , sympathique malgré la période historique

Un roman pour jeunes ados je pense

Tout y est assez " léger "

Je vais le faire lire à mon neveu qui a 11 ans justement



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The American

Dans un village des Abruzzes vit un homme que tout le monde appelle "il signor farfalla" (Monsieur Papillon). Derrière son apparence de peintre de la nature, se cache un fabricant d'armes. Pas n'importe quelles armes, celles qui servent dans des assassinats, payées par des commanditaires. Bien intégr dans son village, il a ses amis et ses deux maîtresses dont l'une est amoureuse de lui. Il pense à prendre sa retraite dans ce lieu, mais dans ce genre de métier, rien n'est jamais facile. Rien de neuf dans ce roman qui ne révolutionne pas le genre.
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Gweilo : Récit d'une enfance hongkongaise

Quand Martin, jeune garçon de 7 ans, embarque à bord du Paquebot Corfu en fin d'après-midi du vendredi 2 mai 1952, il est loin de se douter (en est-il même capable ?) que ce voyage va bouleverser sa vie à jamais. Son père Ken étant nommé à HK pour servir sur un navire ravitailleur de la Royal Fleet Auxiliary, il fut décidé que la famille s'expatrierait sur l'Asie.

La traversée jusqu'à Hong Kong prit un mois, avec sept escales, qui furent toutes synonymes d'aventure.

Arrivé à destination, installé dans un hôtel sur la péninsule de Kowloon, le jeune Martin ne tarde pas à se faire à sa nouvelle vie. Il pourrait se comporter comme un jeune enfant expatrié, mais il se lance tout de suite à la découverte de son environnement.

Père absent, mère très ouverte d'esprit , mais peu regardante sur l'emploi du temps de son jeune enfant, Martin se lie d'amitié avec les coolies, les marchands ambulants, les vagabonds, le personnel de l'hôtel. Il maîtrise le Cantonais très rapidement. Il est à l'aise avec son entourage, qui le lui rend bien. (Sa chevelure blonde, porte bonheur pour les chinois, lu ouvre bien des portes!). Les Chinois ont de tout temps été très généreux et patients avec les enfants.



Truffé de références historiques, Martin Booth nous peint dans cet ouvrage un tableau de la culture chinoise au début des années 1950.

Martin Booth a rédigé cette autobiographie au début des années 2000 et l'on serait tenté de se demander comment il a pu retenir tout ce qui a fait son enfance sur Hong Kong. Naturellement, il n'avait pas tenu de journal, même s'il prétend avoir une mémoire efficace, il s'en est référé aux notes et photos prises par sa mère, aussi enthousiaste et passionnée que lui de HK.



Gweilo est l'histoire d'un enfant qui ne semble pas pâtir du manque d'amis de son milieu social, mais qui s'épanouit au contact de figures adultes locales, qui lui témoignent à leur tour respect et affection. Voici une enfance extraordinaire, libre de toute contrainte (l'époque et l'environnement s'y prêtaient peut-être d'avantage que maintenant).

On retiendra l’habilité de l'auteur à nous transporter dans un monde qui n'existe plus, et surtout toute son affection pour cette colonie britannique d'Asie, qui ne le quittera jamais et qui ne quitte jamais toute personne y ayant résidé.



Gweilo commence et se termine par un voyage en bateau le lundi 2 mai 1955, avec le retour sur l'Angleterre. Ce séjour en Europe ne sera que temporaire. La famille Booth fait un retour définitif sur l 'Asie 4 ans plus tard pour le plus grand bonheur de Martin et de sa mère.



Selon Wikipedia, Gweilo est un terme chinois cantonais correspondant aux deux caractères 鬼佬 pour désigner un étranger de race blanche, en particulier ceux de Hong Kong (grande communauté d'expatriés occidentaux).

Le premier des deux caractères chinois composant le terme (鬼) signifie fantôme d'après la couleur de la peau et le second (佬), qui signifie homme, individu.

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Ici Radio-bambou

Roman d’apprentissage sur fond d’occupation japonaise à Hong Kong





Le 8 décembre 1941, l’armée impériale japonaise lance une attaque massive sur la colonie britannique de Hong Kong. Le territoire, dont Churchill disait qu’il n’avait « pas la moindre chance » d’être défendu, succombe sous les assauts nippons le 25 décembre. C’est le « Black Christmas », et le début d’une longue et douloureuse période d’occupation.

« Ici Radio-bambou » commence précisément ce jour de Noël 1941. On découvre le jeune héros, Nicholas Holford, errant dans les rues désertes du quartier résidentiel du Peak. Il a onze ans, ses parents ont disparu. Il est recueilli par les domestiques de sa famille et, pour lui éviter l’emprisonnement dans un camp japonais, il est conduit dans un hameau des Nouveaux Territoires. De l’autre côté de la baie, une nouvelle vie l’attend. Pour ne pas être découvert, il doit devenir chinois.

Cet enfant de colon britannique, élevé dans le luxe et choyé par son statut, participe aux corvées de la ferme, apprend le cantonais, découvre les mœurs et les croyances de Ah Kwan, Ah Tang et Ah Mee, ces personnes qui ont toujours fait partie de son entourage, sans qu’il ait jamais cherché à comprendre qui ils étaient vraiment. Toute la trame de ce court roman d’apprentissage repose sur la révélation de ce monde inconnu au jeune Nicholas. Dans la première partie du récit, la guerre et l’occupation japonaise ne forment qu’une toile de fond lointaine. Nicholas est isolé, il apprend. C’est seulement dans la deuxième partie que la réalité du monde extérieur le rattrape et lui permet d’éclore. L’initiation au monde chinois est alors complète.

À ce titre, l’auteur Martin Booth a mis beaucoup de lui-même dans cet ouvrage. L’écrivain anglais n’a pas connu cette sombre période - il est né en 1944 dans le Lancashire - mais il a grandi à Hong Kong où il est resté jusqu’en 1964. Il a profondément aimé ce territoire, et semble avoir cherché à s’extraire du cocon occidental pour mieux comprendre cette perle d’Asie, ce confetti d’empire pareil à nul autre. Son récit autobiographique posthume, « Gweilo » (2004), est probablement sa plus belle déclaration d’amour à Hong Kong. Dès 1997 néanmoins, il pose déjà, dans « Ici Radio-bambou », des anecdotes et des lieux qui ont enflammé son imagination d’enfant.

Dans « Gweilo », l’écrivain et scénariste prend quelques libertés. Il s’agit davantage d’un assemblage de souvenirs, parfois vécus par procuration, dont la vraisemblance est critiquable. « Ici Radio-bambou » est un roman et, par essence, il peut s’affranchir de la vérité sans s’éloigner pour autant de la grande Histoire. Derrière son aspect initiatique, somme toute classique, cet ouvrage mérite d’être lu pour le contexte historique qu’il développe : rares sont les fictions (comme les travaux académiques d’ailleurs) qui abordent le point de vue chinois de l’occupation japonaise à Hong Kong. Et encore moins l’organisation de la résistance intérieure, ainsi que ses réseaux avec la Chine continentale. Le jeune Nicholas entre dans cet univers de manière cocasse et, non sans quelques péripéties, participe au réseau de Radio-bambou. C’est donc la deuxième partie des aventures du jeune homme, sur une période relativement courte, qui donne son titre au roman.

Ce biais permet à Martin Booth d’évoquer les véritables difficultés de la population chinoise placée sous le joug nippon entre décembre 1941 et août 1945. Il parvient également à esquisser les conditions de vie des prisonniers européens dans les camps d’internement. Toujours avec tact et sans détails morbides, il rend compte, à travers les yeux de Nicholas, d’une période peut-être encore méconnue de l’histoire de la colonie britannique, et de la Seconde Guerre mondiale plus généralement.

Sur les rapports entre colons et colonisés, car c’est aussi de cela qu’il s’agit, Martin Booth échappe aux poncifs de son temps, sans renier ses origines et son milieu. Usant du regard d’un Candide, il ne juge pas, mais il guide les observations de son jeune héros à travers les seuls adultes qu’il côtoie : des domestiques chinois qui luttent contre l’oppression japonaise. Ici, il n’est jamais question d’identité hongkongaise, notion qui apparaît d’ailleurs plus tardivement dans l’histoire du territoire. Ces hommes et ces femmes sont chinois avant que d’être sujets britanniques, et leur désir de renouer avec la Chine continentale résonne de façon particulière dans le contexte de la sortie de ce livre, en 1997, année de la rétrocession de Hong Kong !

« Ici Radio-bambou » est une belle lecture pour adolescents. Les codes de l’émancipation et de l’apprentissage sont présents : de la peur au doute, de l’affirmation à l’action. Au-delà, Martin Booth offre un petit roman bien ficelé et édifiant. Une occasion rare de se pencher sur la Seconde Guerre mondiale vue de Hong Kong par des Chinois.



François Drémeaux, auteur de « Les Messageries Maritimes à Hong Kong »

Janvier 2020
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Ici Radio-bambou

Il s’agit là de la traduction de l’ouvrage « Music on the Bamboo Radio », paru à l’origine en 1997 en Grande-Bretagne. Son auteur est né en 1944 et a passé une partie des années cinquante ainsi que des années soixante à Hong Kong, alors colonie anglaise (voir chez le même éditeur « Gweilo – Récit d’une enfance hongkongaise»).



Fournir un flux d’informations dans les camps de prisonniers britanniques, maintenir le moral de ces derniers s’appelle «passer de la musique sur radio bambou». Un jeune Anglais, séparé de sa famille par l’invasion japonaise de Hong Kong autour de la Noël 1941, est chargé par un commandant anglais (agissant aux côtés des nationalistes chinois) de cette tâche.



Ceci se passe à la fin du récit, auparavant on aura suivi l’adaptation du jeune héros à la vie chinoise ; en effet, les domestiques de sa famille l’ont fait sortir de Hong Kong et lui ont proposé de vivre parmi eux et comme eux, en jeune Cantonais. Les problèmes de ravitaillement pour la très grande majorité des Chinois sont, durant la seconde Guerre mondiale, encore bien plus dramatiques que pour les Français. Parmi les informations culturelles fournies, on relève en particulier une approche des superstitions chinoises. La seconde Guerre mondiale, dans sa dimension asiatique, est très rarement l’objet d’un ouvrage de fiction en littérature de jeunesse, à ce titre cet ouvrage présente une grande originalité.



Accessible jeunesse.

Aucune illustration.



Xirong
Lien : https://www.gregoiredetours...
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Gweilo : Récit d'une enfance hongkongaise

Gweilo, un livre incontournable



Son père était un fonctionnaire qui avait un penchant pour la boisson et une fâcheuse tendance à dénigrer les Hongkongais. Sa mère était une exploratrice qui recherchait le meilleur de Hong Kong et le partageait avec son jeune fils.

Martin Booth, l’auteur, était un blondinet qui, avec son charme, pouvait se frayer un chemin aussi bien dans les rues animées de la ville que dans les tréfonds de la culture locale. Tandis que ses parents s’éloignaient l’un de l’autre, Martin, dont les boucles dorées étaient considérées par les Chinois comme un bon présage, développa une affinité avec Hong Kong qui est évidente et bien éloignée de ce que peut expérimenter un expatrié de nos jours.



Dans Gweilo, récit d’une enfance hongkongaise (1952-1955), Booth nous narre de façon vivante ses trois années d’aventures dans la ville ; il avait entre 7 à 10 ans.

Son Hong Kong était celui des pousse-pousse et du Country Club, c’était l’époque où la citadelle de Kowloon était toujours debout et présentait un attrait irrésistible pour un jeune Britannique. La Colonie était encore un endroit où un petit fonctionnaire pouvait se permettre d’offrir à sa famille une vie très luxueuse, à commencer par un grand appartement sur le Peak.



Le jeune Booth côtoyait les coolies, les moines, les diseurs de bonne aventure et les membres de triade, mais il prenait aussi son goûter au Peninsula et son dîner dans une pâtisserie russe. Les squatters vivaient non loin des riches et le jeune garçon allait librement d’un monde à l’autre.



Bien que raconté avec la perspective d’un enfant de 8 ans […], Gweilo est ce qu’il se fait de mieux dans le genre récit d’expatriation et, depuis sa publication en 2004, il reste un livre incontournable pour qui veut venir vivre ici. La plupart des nouveaux arrivés ont ressenti un enthousiasme similaire à celui dont nous fait part le jeune narrateur, comme se délecter des expressions imagées du cantonais ou s’émerveiller devant l’énergie débordante qui se dégage des lieux.

Le Hong Kong de Booth est à la fois très différent et très proche du Hong Kong de nos jours, avec ses weekends passés à la plage, son exubérance, ses mystères et ses mamasans. Par ailleurs, Gweilo met en relief les différences entre le Hong Kong post-rétrocession, qui se rapproche de plus en plus de la Chine continentale, et celui de l’époque excitante de l’Empire quand même Mong Kok avait un petit air britannique.



Booth a écrit Gweilo peu avant de mourir d’un cancer, en Angleterre, en 2004. Son récit est à la fois un document historique sur la Colonie et aussi une référence grâce à laquelle les expatriés d’aujourd’hui pourront donner tout son sens à leur place ici.

Gweilo est aussi un bel exemple de biculturalisme vers lequel tendre.



Hamish McKenzie

South China Morning Post, juin 2013
Lien : https://www.scmp.com/lifesty..
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Gweilo : Récit d'une enfance hongkongaise

Une enfance hongkongaise



Dans Gweilo, Martin Booth raconte avec talent le Hong Kong des années 1950, les immenses camps de réfugiés à Kowloon, la société coloniale et la découverte de la culture cantonaise par un jeune Occidental.



Martin Booth est un écrivain britannique né en 1944. Ses nombreux ouvrages évoquent principalement le passé impérial britannique en Chine, à Hong Kong et en Asie.



« Je n’ai jamais complètement quitté Hong Kong, ses rues et ses collines, ses myriades d’îles et ses rivages déserts si familiers au garçonnet de 7 ans que j’étais, curieux, parfois retors, audacieux et inconscient des dangers de la rue. »

Le ton est donné tout de suite : franc, sincère et direct.



C’est à la demande de ses enfants, alors qu’il était atteint d’un cancer incurable du cerveau, qu’il décida de raconter à leur intention son enfance hongkongaise, notamment ses jeunes années qu’il passa à Hong Kong début des années 1950. Il acheva son récit en 2003, juste avant son décès, en 2004. L’ouvrage intitulé simplement Gweilo, a Memoir of a Hong Kong Childhood a eu un grand succès. Gweilo, « démon étranger », est le nom que l’on donne familièrement aux hommes blancs dans la langue cantonaise. La version française, traduite par Marie Armelle Terrien-Biotteau, vient de sortir aux éditions Gope sous le titre de Gweilo, récits d’une enfance hongkongaise.



« Ma mère était aussi déterminée et tenace qu’un bull-terrier »



Disons-le tout de suite, plus que de simples souvenirs, il s’agit du livre d’un romancier et il se lit d’une seule traite. Les personnages principaux sont au nombre de trois : Martin, l’enfant à la tête blonde, espiègle et téméraire, décrit ci-dessus, et ses parents, Joyce et Ken, eux aussi promptement campés par l’auteur.



« Ma mère était très jolie, agile et menue, et avait une chevelure d’un blond vénitien ; quant à mon père, un beau brun mince, il évoquait presque un type latino-américain. On aurait pu croire qu’ils formaient le couple idéal, et pourtant il n’en était rien. Drôle, ma mère avait l’esprit vif, beaucoup d’humour, une grande facilité de nouer des relations avec des gens de milieux très différents et une curiosité intellectuelle très aiguë. De plus, elle était aussi déterminée et tenace qu’un bull-terrier. En revanche, mon père était un encroûté extrêmement pointilleux et sans grand sens de l’humour. En outre, il était aigri et son aigreur ne fit que s’accentuer au cours des ans. Il en vint à tenir toutes ses relations à distance, se considérant supérieur à la plupart de ses contemporains. »



Traversée maritime et découverte de la culture cantonaise



Les conflits à l’intérieur du couple ne peuvent donc qu’être inévitables et ponctuent toutes ces années hongkongaises. L’ouvrage commence comme un récit de voyage avec la description et les péripéties de leur traversée en mer sur un bateau, le Corfu, de Southampton à Hong Kong. À Alger, où dans la casbah la mère se fait cracher dessus par un chameau, en Égypte ; à Port-Saïd, dans le musée des antiquités égyptiennes – le père, qui ne quitte pas son complet-veston sous une chaleur accablante, se voit surnommé par l’équipage, « le contre-amiral en culotte de peau » ; à Bombay, dont les excréments de vache sacrée et d’éléphants indisposent la mère. Colombo est paradisiaque. À Georgetown, ils se font attaquer par des singes et Singapour est en lutte contre les communistes.



Une traversée racontée avec de multiples détails et beaucoup d’humour, avant l’arrivée finale à Hong Kong, un 2 juin, sous un ciel couvert.



C’est sur la péninsule de Kowloon qu’ils s’installent, au Grand Hotel dans un premier temps puis dans des chambres contiguës avec un balcon au Fourseas Hotel, sur Waterloo Road. La façade donnait sur le trottoir et, de l’autre côté, était une colline escarpée et pelée sans végétation. L’hôtel abritait des familles d’expatriés britanniques, des hommes d’affaires, mais aussi des militaires en transit et, sur l’arrière, un étage mystérieux interdit au jeune garçon qui abritait des filles de joie pour distraire les militaires qui faisaient, explique le maître d’hôtel au jeune garçon innocent, des « sauti sauta » et « gigoti gigota » avec eux.



C’est à partir de cet hôtel que commence l’exploration du jeune garçon, protégé par ses boucles blondes – signe de bonne chance pour les Chinois, qui veulent tous les toucher. On le suit dans ses pérégrinations dans les ruelles de la ville, ses rencontres avec les garçons d’hôtel, tous réfugiés de Chine qui lui racontent leur passé, des coolies dont il décrit la vie très dure.

« On voyait leurs muscles des épaules jouer, les tendons se resserrant et se relâchant sous la peau, ils avaient le teint cireux, la poitrine creuse et la peau du cou tirée. Leur espérance de vie ne dépassait pas les 35 ans. »



C’est sous ses yeux une découverte constante de la culture cantonaise, de la cuisine, des traditions, fêtes et funérailles par un ensemble de détails et de traits vivants de diseurs de bonne aventure, de moines, de membres de triades et vendeurs en tous genres sur les marchés. Sa mère est souvent complice alors que son père se raidit dans sa dignité, de peur que sa femme ne se déshonore avec des Chinois de bas étage.



Des théières d’argent et quatre confitures différentes



D’un autre côté, il y a l’aspect colonial, lorsque par exemple sa mère l’emmène au thé de l’après-midi à l’hôtel Peninsula, où ils s’installent dans le hall « entourés de colonnes dorées et accompagnés par un quatuor à cordes… On nous apporta des théières en argent contenant du thé indien à la bergamote ou au jasmin ; les théières reposaient sur des réchauds à alcool, le thé était accompagné de sandwiches aussi minces que du pain d’ange et de petites pâtisseries exquises. Pain et beurre étaient servis avec quatre confitures différentes. Ma mère était au septième ciel, elle avait l’impression de mener une vie de star. Lorsque, discrètement, l’addition lui fut présentée, elle blêmit. »



La famille habitera ensuite au Peak, haut lieu des colons alors interdit aux Chinois. Le père achètera une Ford Consul et ils exploreront les Nouveaux Territoires.



Ce livre de plus de 300 pages est à la fois un document historique et un récit écrit avec style.

[…]



Gérard Henry

6 octobre 2016
Lien : http://blog.courrierinternat..
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Ici Radio-bambou

Dans ici Radio-Bambou, on suit Nicholas, un petit britannique vivant à Hong Kong à l’aube de l’invasion japonaise en 1941. Il est sauvé par les employés de maison chinois et part vivre avec eux dans la campagne au bord de la mer. Il apprend la pêche, les corvées de la ferme, le cantonais, les coutumes chinoises… Son quotidien est assez doux au vu de la période concernée. Il prend conscience de son statut privilégié peu à peu et tente d’y remédier à son échelle. Découvrir la seconde guerre mondiale du côté de l’Asie n’est pas fréquent surtout dans les ouvrages jeunesse. L’idée d’utiliser le point de vue d’un petit britannique permet d’évoquer en douceur un sujet doublement délicat : les prisonniers européens en Asie et la vie chinois occupés. Tout est dit avec tact via les yeux d’un enfant qui se rend compte que sa situation qui semble dur est en fait privilégié au vu des habitants des villes ou des prisonniers.

C’est un roman d’apprentissage dans toute sa grandeur qui est réussi même si j’ai un bémol lié à la traduction française. Il y a un point qui me dérangeait et en allant lire un extrait en vo je me suis aperçue que c’était beaucoup plus nuancé, beaucoup moins prononcé. Ah Kwan, Ah Tang et Ah Mee ont travaillé des années auprès des britanniques. Ils devraient parler sinon couramment au moins de manière simple mais correct. Hors en français les expressions non eux pas faire, nous partir… pullulent et surtout cohabitent avec des mots très complexes qui donnent un langage peu logique.
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The American

The American a été adapté au cinéma avec dans le rôle du narrateur, le signor Papillon, George Clooney, le sémillant What else ?

L’éditeur français compare ce roman à la série des Ripley. Argument marketing sans doute car Highsmith, la recluse de Lugano troussait des polars, des romans noirs, autrement plus angoissants. Non, Martin Booth est plus dans la lignée d’un Le Carré, peut-être un peu moins fluide.

Bon, raconter l’histoire de ce roman, c’est raconter tout le livre. Prenons le point de départ : signor Papillon est un fabricant d’armes illégales. Il fuit, on se demande qui et surtout quoi ou pourquoi ! Il atterrit en Italie, dans une ville du Sud et se sent épié, filé et traqué.

C’est un récit très anglais, Martin Booth a la supériorité « Commonwealth » et il balance sur tous les peuples européens qui sont inférieurs aux Anglais. C’est drôle souvent, notamment dans le cas des Français mais agaçant parfois (les Suédois).

Le suspense est ténu néanmoins et ce qui fait le sel autant que la saveur de ce roman est la narration égocentrique, désillusionné et lucide de cet Américain, sans ami, sans amour, sans attache.
Lien : http://livrespourvous.center..
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