Dans les rangées de gradins circulaires, face au proskénion où vont jouer les acteurs, la foule est groupée non sans ordre:aux premières places sont les archontes - qui ont choisi les riches chorèges en charge de financer les chœurs -, d'autres magistrats de moindre importance, des prêtres et des hommes que la cité a voulu honorer ; plus haut, les membres de chaque tribu sont assis côte à côte, de même qu'éphèbes et bouleutes ; tout en haut se trouvent les Athéniens pauvres, qui ont pu payer leur entrée grâce aux subventions de l’État, puis les femmes, présentes dans l'enceinte du théâtre à titre unique de spectatrice.
Tous ces gens boivent, mangent, parlent fort.
Car, même s'il continuerait à vivre et son fils mourrait bientôt, même si dans cette Gaule romaine il serait parvenu en haut et son fils tombé au plus bas, même si l'histoire se souviendrait de lui et son fils serait oublié, à l'instant où les deux hommes s’étreignirent, ces certitudes perdirent leur sens et il ne resta plus que celle, présente, immédiate, écrasante, de deux hommes dont les corps s'opposent - celui du jeune, sec et musclé ; celui du vieux, gras et flétri - et dans ce combat inégal aucun discours n'était possible [...]
Sans doute les Gaulois nous disent-ils, à travers la gravure de ces pièces, que ce qui a le plus de valeur, au fond, ce n'est pas la réalité... Mais le rêve.