Masako Bando

Les êtres humains ont tous un passé qu’ils aimeraient oublier. Ils réfléchissent aussi à des choses effrayantes dont ils ne peuvent pas parler aux autres. C’est ça qui ressort dans les rêves, c’est tout. Le rêve terrifiant est produit par le cœur de celui qui le fait. Et plus on réfléchit à ce rêve, plus on le fait. Pour échapper aux mauvais rêves, le mieux c’est de les oublier.

Une femme célibataire ne pouvait pas fonder une maison.

La vie ne se passe pas toujours comme on le voudrait.

Quand on court en tenant la main d’une personne, elle reste à la traîne et empêche d’avancer, mais il n’avait pas senti la moindre résistance.

L’âge n’est pas quelque chose qui peut se compter, vous savez. De temps en temps, il m’arrive d’avoir l’impression d’être vraiment très vieux.

Dimanche matin.Personne ne travaillait aux champs. Laissant le village et son atmosphère paisible derrière elle, Miki se dirigea vers le mont Bandokoro.
Elle avait l'intention de ramasser des plantes qu'elle utiliserait pour teinter le papier de Tosa aux sept couleurs. Elle n'avait pas besoin de travailler le dimanche, mais elle ne voulait pas rester à la maison.
Ces temps-ci, l'atmosphère de la maison familiale était électrique. Personne n'arrivait à bien dormir. Momoyo s'énervait sur Rika, et Michio était encore plus taciturne que d'habitude. Rika mettait de la musique à tue-tête jusqu'au milieu de la nuit, et Tomie la grand-mère, comme d'habitude, récitait des soutras dès qu'elle avait un moment
Et les mauvais rêves de Miki continuaient. Comme le lui avait dit sa mère, elle s'efforçait de les oublier, mais les cauchemars revenaient toujours au bout de quelques jours.

L’homme peut bien marcher sur la lune, la peur ancestrale qui sommeille en chacun de nous ne disparaîtra pas. Un élément déclencheur et elle refait immédiatement surface. Et tant que ce qui est redouté n’est pas éliminé, la peur sera toujours présente.

Les gens du village n’oublient rien. Ils savent exactement quel genre d’homme étaient mon père et mon grand-père, de quelle maison est venue ma grand-mère. Ils se souviennent parfaitement que la famille est gardienne des dieux chiens et connaissent tout de mon passé. Comme si le village était un grand livre d’histoire. Tout est écrit dedans et, quand ils en ont envie, les gens peuvent en tourner les pages et se raconter le passé. Les temps peuvent changer, tant qu’il y aura des hommes qui vivront ici, ce livre existera. Ils n’oublieront jamais.

Les hommes sont bien égoïstes. Quand ils n’ont pas d’enfants, ils en réclament d’un air pathétique, et, quand ils en ont, ils se plaignent de ce que c’est trop pénible de les éduquer.

Il n’y avait aucune raison pour qu’un jeune homme si séduisant s’éprenne sérieusement d’une femme de quarante ans. Cela n’avait été qu’une passion fugitive.

C’est terrible l’obscurité, on ne sait pas ce que ça peut cacher.