Masami Tsuda

Ne t’inquiète pas. Le passé a perdu son emprise sur moi parce que le père dont j’ai toujours rêvé est venu me chercher.

A cette époque, il n’était pas aussi simple de s’engager dans une voie. Elle n’a pas été assez forte pour imposer son choix et s’y tenir. Je pense qu’elle ne peut pas haïr une fille qui a le courage de ses actes, et va au bout de l’objectif qu’elle s’est fixé, quels que soient les obstacles à franchir.

On ne peut pas mesurer la forme, le poids, la taille ou la profondeur d’un cœur amoureux, et personne ne peut dire à quoi ça ressemble réellement. Tout ce qu’on sait, c’est que ça fait mal et qu’il réagit uniquement en fonction de l’être aimé.

Mais je n’avais pas le droit de me laisser aller à ce genre de sentiments. Je ne devais plus aimer. L’amour n’aurait fait que raviver mes blessures. Je n’aurais pas pu le supporter. Je devais fermer mon cœur à double tour pour ne plus jamais penser à ce qui s’était passé avant. J’étais si petit. Je ne savais pas quoi faire.

Dans mon cœur cohabitent deux sortes d’amours différentes. L’amour que je voue à la musique et celui que m’inspire Tsubasa. Si je devais en choisir un, mon cœur n’en sortirait pas indemne.

Tant que tu continueras à te forcer, tu ne pourras pas vraiment faire partie de leur famille. Ta vraie famille et tes amis, ce sont eux qui connaissent tes mauvais côtés et qui t’aiment malgré tout.

Moi, je suis bien loin d’être « authentique ». Moi, je me donne des airs, je fais semblant d’être quelqu’un de bien, j’ai toujours trompé tout le monde. Une « hypocrite ». C’est bien comme ça qu’on appelle les gens comme moi ?

A ce moment-là, j’ai senti la douloureuse hérédité qui me liait immanquablement à cette femme. Porter à l’autre un coup bas… Toucher de plein fouet son point faible… Je suis sans doute aussi méprisable qu’elle.

Je ne suis moi-même que lorsque je suis avec toi.

Quand je n’entends pas ton rire à côté de moi, je n’ai pas l’impression d’être en vie. Si je venais à te perdre, mon cœur serait réduit en cendres. Cet amour est trop puissant, ça doit être une erreur de m’engager dans cette voie.

Pour moi, être près de lui est une évidence.

Je pensais être transformé à son contact mais finalement je n’ai pratiquement pas changé. Je retiens mes sentiments pour moi, la raison passe avant le cœur. Enfin, comme je suis humain, il m’arrive aussi de me laisser emporter par mes émotions… Mais je finis toujours par réprimer mes sentiments. Mon cœur est emprisonné derrière une lourde porte que je ne peux jamais abattre. J’en perdais patience. J’avais l’impression que tu étais la seule à changer. J’en ai assez. J’ai peur de ne plus pouvoir te suivre, un jour.

Il a préféré s’enliser dans son silence. Son âme est une forteresse où sont enfermées ses véritables émotions. La vie l’a paré des dons les plus rares… Pourtant, il a toujours vécu dans la solitude.

Il arrive que tout ne se déroule pas comme on le souhaiterait mais c’est comme ça qu’on en vient à réaliser certaines choses.

J’étais jeune. A chaque fois que j’essayais de voir la vérité en face, mes paroles étaient mal interprétées. Mon esprit encore fragile et influençable a reçu un choc. En fait, à part moi, personne ne considérait la vérité comme quelque chose de fondamental.

Une personne a beau avoir atteint la perfection, ce n’est pas pour ça qu’elle obtient forcément l’amour des autres. Plus on frôle la perfection, plus on se rapproche de l’état de machine ou d’œuvre d’art.

A première vue, tu as l’air tout à fait sain, mais tu caches en toi un côté irrémédiablement glauque. Je ne vais pas dire que ça me plait, mais c’est indéniable, on se ressemble…

Jusqu’ici, notre fille a toujours tout décidé elle-même, en ce qui la concernait. C’est pourquoi je ne lui ai jamais commandé de faire quoi que ce soit. Bien sûr, je comprends ce que vous voulez dire, monsieur, mais c’est justement parce que je me préoccupe de l’avenir de mes enfants que je ne veux pas imposer de contraintes à ma fille. Si je la force à se tourner uniquement vers ses études, j’aurai l’impression d’étouffer toutes ses autres possibilités. Et j’estime que mes enfants ont le droit de penser librement, et de suivre leurs inspirations. Les études, c’est important. Mais l’époque du lycée est l’un des moments les plus précieux de la vie, largement plus que la monotonie d’une vie d’adulte.

Tu ne comprends pas grand-frère… Je n’ai pas été blessé par tes paroles… Mais j’ai compris que mon existence ne pouvait que te faire souffrir.

D’une erreur à l’autre, nous sommes tous devenus coupables.