Mathieu-François Pidansat de Mairobert

Une confession d'un genre qui ne convient pas très bien aux confessionnaux ...

C'est un roman qui nous décrit au travers de la confession d'une jeune fille, sa découverte de la sexualité à travers tous d'abord des expériences lesbiennes au sein d’une sorte de secte lesbienne.



Je n'ai pas du tout été emballé par la lecture, et l'aspect érotique de cette œuvre ne se ressent que très faiblement. Il n'y a rien d'originale l'histoire est complètement plate, il ne se passe rien d'intéressant. Donc au final même en mettant de côté le fait que cette œuvre est classée érotique, le livre en lui même n'est pour ma part pas très bon et même plutôt ennuyeux.

Confession d'une jeune fille est un petit livre qui trône dans ma bibliothèque depuis une dizaine d'année. Une centaine de pages et pourtant aucune motivation pour le lire, cette histoire commençait déjà mal.



Et pourtant, en le feuilletant vaguement, j'étais tombée sur des termes assez cocasses, comme "prurit libidineux", qui m'avais franchement fait rigolé, en plus de m'intriguer.



En ce beau mois de rentrée de Septembre 2022, je décide de faire un peu le ménage dans ma bibliothèque. Et quitte à me débarrasser de Confession d'une jeune fille, autant le lire avant, histoire d'être sûre de n'avoir rien raté.



On nous raconte l'histoire de Sapho, de son petit surnom, qui est recueillie au début du récit par une bande de bourgeois mondains et un peu canaillou de Paris. Sous leurs allures de gens bien sous tous rapports, l'histoire de cette jeune nymphomane les titille, et une dame de la bonne société se décide à raconter les confessions de la jeune Sapho par lettre à l'un de ses amis.



Il faut l'avouer : le livre est terriblement chiant.

Je ne parle même pas de la forme, qui peut bien sûr décourager ceux qui n'auraient pas l'appétit pour le "vieux français" en littérature. C'est même plutôt joliment écrit.

Mais le fond est tellement, mais tellement barbant.

Je m'attendais à un peu de subversif, des scènes un peu torrides d'amour saphiques ... bref des fesses et du moite. Mais alors pas du tout.

C'est simple : on ne nous raconte aucune scène sensuel, si ce n'est rapidement des rapprochements dignes d'un harlequin. Et encore.



Le livre n'a rien d'érotique, ni d'émoustillant, ni d'intéressant.

Vite lu, vite oublié, vite donné.

📖 Plongez dans le monde caché du Paris du XVIIIème siècle, où les nobles ont honte d'avouer qu'ils sont plus débauchés que les putains enfermées à la Salpêtrière. Plus précisément, ce roman conte la tumultueuse vie amoureuse de Mlle Sapho. Malgré ses moeurs douteuses, il est difficile de ne pas s'attacher à ce personnage doux et coquin, qui a connu des événements que beaucoup n'auront jamais l'occasion de vivre à un âge où on commence à peine à s'intéresser aux choses de l'amour.

De mon point de vue et de nos jours, cette histoire a plus vocation à être historique qu'érotique. J'ai néanmoins conscience que pour l'époque, parler ainsi de sexe était déjà un acte osé.

📜 Outre le fond, la forme en elle-même est intéressante car le récit est divisé en trois lettres, dans lesquelles milord All'Eye relate à milord All'Ear ce que Mlle Sapho lui a conté. de plus, entre la première et la seconde lettre, on trouve un texte dénommé "Apologie de la Secte Anandryne", qui explique en détail comment les femmes nobles de cette époque se réunissaient entre elles sous un prétexte religieux pour s'adonner à des orgies.

✒️ Je recommande ce court roman si vous êtes passionné(e) de littérature, que vous aimez le vieux français, ou bien êtes simplement curieux(se). Cependant, si comme moi vous n'êtes pas habitué(e) de ce language, je vous suggère de garder un dictionnaire sous le coude. Ça vous servira à coup sûr !



▪️Je terminerais en citant les dernières lignes de l'avant-propos :

Lorsque Napoléon, encore chaste, découvre Confession d'une jeune fille, il note sur son exemplaire du roman les mots qu'il ne connaissait pas : "secte des anandrynes ou tribades. Clitoris".
Lien : https://www.facebook.com/Aud..

Dans L'espion anglais, feuille à scandales de la fin du XVIIIe s. (dont Confession d'une jeune fille est l'une des chroniques), Pidansat de Mairobert, sous couvert de littérature, dénonce, colporte et médit pour, je l'imagine, le plaisir de ses lecteurs dévoyés. Nul doute qu'il serait aujourd'hui rédacteur en chef de Closer, de Voici ou d'un torchon de cet acabit.



La jeune Sapho est l'héroïne de ce court roman plutôt bien ficelé.



D'abord femme de plaisir d'une vieille lesbienne (qui se pâmera à la vue de son incroyable clitoris), elle sera initiée au tribadisme.



(...) Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,

Superbe, elle humait voluptueusement

Le vin de son triomphe, et s'allongeait vers elle,

Comme pour recueillir un doux remerciement.



Elle cherchait dans l'œil de sa pâle victime

Le cantique muet que chante le plaisir,

Et cette gratitude infinie et sublime

Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir. (...) - Baudelaire, Delphine et Hippolyte.



Elle profitera pleinement de l'enseignement de la secte anandryne -c'est-à-dire sans mec- dont l'auteur nous confie une apologie pas piquée des hannetons.



Sapho succombera aux assauts d'un coiffeur (?) qui la remettra dans le "droit chemin" des hommes. Une maquerelle dévote, Mme Richard lui permettra ensuite de devenir la maîtresse exclusive d'un Cardinal qu'elle trompera avec un quatuor de jeunes prêtres.



Nous la quitterons enceinte mais prête à revenir dès que possible à la putinerie.



Ce récit serait réussi s'il n'était si hypocrite : la première partie entièrement consacrée aux amours saphiques n'est en fait qu'un instrument de dénonciation particulièrement odieux. Pidansat de Mairobert se fait le chantre de l'outing : "Tremblez, gougnottes! Je vais vous livrer à la vindicte populacière!" pourrait-on entendre cracher le délateur.



Ce name dropping immonde (même sous forme d'anagrammes) ne lui portera pas chance : éclaboussé par un scandale où argent et sexe faisaient ménage, il s'ouvrira les veines... (Tant va le Morandini à l'o(dieux) qu'à la fin il se casse!)