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3.73/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1981
Biographie :

Matthieu Niango est normalien et agrégé de philosophie, membre fondateur du mouvement A Nous la Démocratie.

Il a travaillé en cabinet ministériel. Il est l'auteur de "La démocratie sans maîtres" (2017), chez Robert Laffont), de "Citations de Sade expliquées" (Eyrolles, 2014) et coréalisateur des documentaires "La Passion de Jacob Zuma" (2009) et "Joyeux Noël Hugo Chávez" (2011).

Twitter : https://twitter.com/matthieu_niango?lang=fr

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La démocratie sans maîtres -Matthieu Niango TV5monde


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Passé la colline, Cham fit face à la mer. Rugissant sous le fouet du vent, elle projetait ses embruns dans les draps du ciel. À l'horizon, au-dessus de l'eau fourmillant de lumière, l'aurore déroulait timidement sa bandelette rose, ponctuée de drones qui bourdonnaient sans relâche entre le large et la Citadelle des doyens, au centre de la ville.
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Toi, moi, le monde vu par notre certitude d'avoir trouvé une raison de vivre. En t'aimant, j'aime ton histoire. Dans cette histoire, tu as aimé, tu aimes d'autres que moi, qui en aiment d'autres qui aiment à leur tour - ainsi à l'infini. En t'aimant, je suis immortelle.
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La venue de ces mois de lumière perpétuelle - ce qu'on appelait le Grand Jour - gonflait ses veines, dilatait ses poumons, accélérait les battements de son cœur. Ce pressentiment lui aurait fait du bien s'il avait su s'abandonner à ce que la nature lui proposait de plaisir simple : fin de la Grande Nuit ! Plus de capes ! Plus de toges ! Partout des tuniques légères, des corps libérés, des plongeons dans les bassins des places et des temples aux eaux tissées d'argent ! (...) Dans six mois, après les fêtes du changement de saison, beaucoup rêveraient de remonter le temps, ou de l'accélérer : ce serait cette fois la Grande Nuit qui pèserait sur la ville pour la moitié d'une année. Elle courberait les silhouettes se hâtant d'intérieur en intérieur pour échapper au froid. Cham préférait pourtant ces jours sombres à ceux qui arrivaient maintenant, au cours desquels la vie passerait en lui sans s'arrêter. Il n'en retiendrait que de quoi regretter le reste.
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Certains cherchent à dominer même par la bienveillance. Ceux qui disent vouloir le pouvoir pour le bien désirent souvent le contraire : faire le bien pour avoir le pouvoir. Celui qui éprouve sincèrement l'indignation contre tout ce qui place quiconque au-dessus des autres peut rendre un grand service à l'humanité.
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Matthieu Niango
L’enfant

Et dire qu’un jour
Au firmament de nos désirs
Ton halo de rire et de rêves
Ame hésitante, scrutant la Terre
Décida de nous rencontrer

Et dire qu’un jour
Au creux de nos étreintes
Bébé dansant de l’échographe
Tu découvris le monde ancien
Vive l’amour vienne demain

Et dire qu’un jour
Dans la souffrance et dans le sang
On devina ta petite tête
C’est une fille
Moi j’ai pleuré

Et dire qu’un jour
Dans l’éclat des yeux grand ouverts
On vit toute la beauté des choses
Et le sens évident
Et la bonté
De celles et ceux
Qui souriaient

Et dire qu’un jour
Tu as parlé
Tu as chanté
Tu as pleuré
Tes premières larmes
Roulant pour de vrai sur tes joues

Tu as marché
Les bras tendus
Luttant tremblante et riant fort
Pour ne pas tomber
Des milliards de premières fois
Dans les foyers du monde entier
Je suis Romain Zoulou Syrien

Et dire qu’un jour
Tu sauras tout de Pythagore
Et La Fontaine
De nos ancêtres les Gaulois
Et de ton village Ahoutoué
Au mil pilé
Aux femmes fortes et fatiguées
Dont le sein est gonflé de lait

Et dire qu’un jour
Un soir plutôt
Je te dirai tout du secret
De tes yeux clairs aux horizons de steppes
Ce que tu dois au siècle noir des assaillants
Tu n’en dormiras pas tout de suite
Puis tu songeras à Gengis Khan
A Béla Kun
Et aux Cosaques
A ta grand-mère
Tu seras fière
Et à tes arrières-grands parents
Les Justes

Et dire qu’un jour on fera du sport
Et dire qu’un jour tu comprendras
Que cette fois-ci c’est vrai je perds
Alors nous saurons tous les deux
Sans nous le dire
Que je suis vieux

Et dire qu’un jour
Pardonne-moi
Je te trouverai un peu bébête
Avec toutes tes histoires
Nous en rirons
Comme aujourd’hui

Et dire qu’un jour tu souffriras
A cause de lui ou à cause d’elle
Je te le souhaite
Je voudrais te prendre dans les bras
Mais peut-être je ne saurai pas

Et dire qu’un jour tu mépriseras ce que nous fûmes
Ingrate et juste
Et moi je m’en voudrai
D’en avoir trop voulu
A mes parents

Et dire qu’un jour tu gagneras
Ta vie reine ou bien rien
Comme je m’en fous
Moi je veux que tu sois heureuse
Et qu’ils soient nombreux et nombreuses
A dire je t’aime vraiment
En te voyant

Et dire qu’un jour
Si tu le veux
Le monde redira pour toi ses merveilles
Petits professeurs
De bonheur
Dans ta maison

Et dire qu’un jour
Nous traverserons les douleurs
Immenses
Ne t’en fais pas
La Joie l’emportera

Et dire qu’un jour
Un jour peut-être
Tu seras ma mère à ton tour
Au seuil du grand bilan
Je n’aimerais pas

Et dire qu’un jour
Un jour surtout
Comme aujourd’hui
Dans la lueur des derniers jours
Je comprendrai
Que je ne fus là que pour toi
Et pour celles et ceux que j’aimais
Et qu’on n’aime jamais assez

Et dire qu’un jour
Un jour peut-être
Je ne sais pas si je le veux
Tu recueilleras mon dernier souffle
Si ton visage et celui de ta mère et celui de la mienne
Percent la brume qui glisse entre
Le tout le rien ou quelque chose
Ça ira bien

Et dire qu’un jour
Mais chut silence
Et bébé dort et bébé rêve
Et il a la vie devant soi
Que le clapotis de mes doigts
Sur le clavier
Ne trouble pas
Sous ses paupières
La ronde rose et enchantée
De ses pensées
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"Avec Jéza, elles avaient un rêve : donner la parole aux animaux,
plantes, et à tout ce qui, en nous, ne sait pas toujours bien
se faire entendre – organes, humeurs, fantasmes honteux. Elles
rêvaient de capteurs permettant de savoir ce que chaque être
vivant veut vraiment, à chaque instant, sans parfois même se le
formuler. Alors on pourrait prendre, en temps réel, sans avoir
à en discuter, les meilleures décisions collectives imaginables.
On optimiserait le tracé des routes, organiserait les heures et les
programmes scolaires en fonction de l’état, mental et physique,
de chaque enfant et de chaque enseignant, résoudrait les conflits
avant qu’ils ne dégénèrent, fournirait les magasins en fonction
des penchants du moment, réglerait notre consommation d’eau
très exactement sur les ressources disponibles à l’instant où la
soif nous étreindrait, marcherait doucement sur les terres qu’on
saurait en repos, articulerait au mieux les intérêts de tout ce
qui vit, de tout ce qui est. Des milliards de capteurs connectant
tout à des ordinateurs superpuissants agençant les désirs, et pas
seulement ceux des humains. Des milliards d’oreilles transformant
murmures, chuchotis et palpitations en mots d’ordre. Le
meilleur des mondes possibles."
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- Je hais les gens qui souffrent d'une soif inavouable de reconnaissance. [...]
Cette foutue gratitude à laquelle ils aspirent à en mourir, ils n'hésitent pas à se tourner vers des êtres plus en souffrance qu'eux pour la leur extorquer par les soins qu'ils leur prodiguent. Par exemple, les réfugiés des colonies mises au pas... on voit ce genre de sales gens militer pour eux, parce qu'ils savent que ces losers ne les contrediront pas, qu'ils les regarderont avec des yeux pleins d'une soumission animale. Il ne faudrait surtout pas leur donner les moyens de s'organiser eux-mêmes. Ça non ! Oh ! Oh ! Mais les bêtes, les vraies bêtes, dans le genre, c'est le must... ça ne proteste pas, ça se laisse tirer d'affaire. Oh ! Oh ! Jéza est ce type d'héroïnes lâches. Je préfère les vrais salauds, ceux qui font le mal en toute franchise, plutôt que des filles comme elle, qui se mettent en quête de malheureux et leur répètent : « C'est affreux ce qui t'arrive, attends, je vais t'aider, mon pauvre chéri. Tu n'as pas mal ? Mais si, cherche bien. Juste là ! »
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- Voici la première ligne de son Livre des citations : "Que vive pleinement la multiplicité." S'ensuivent des propos sur les nouvelles technologies de la communication qui ont connu une expansion folle quelque temps avant sa naissance, écrans, tablettes, smartphones, qui étaient comme des mains invisibles tiraillant la conscience humaine, la chiffonnant, craquant des flammes sous la plante de pied de l'attention. "Notre temps craint la dispersion de l'esprit, écrit-elle. Une philosophie de l'apaisement sommeille dans ses replis. Car ainsi naissent les religions, sur le fumier des souffrances partagées du moment." Elle veut dire par là que, si nous avons peur de mourir, un prophète arrive et nous dit : "La mort, ce n'est pas grave. Après elle, on a tout prévu." Et on croit ces paroles, partout où l'on meurt brutalement. On s'agrippe à cette promesse dans l'océan de l'absurde. Est-ce l'effroi du désordre qui étreint ? Quelqu'un nous révèle comment vivre. De quelle façon se lever le matin, s'habiller, manger, faire l'amour, avec qui : tout devient simple. Souffre-t-on ? Quelqu'un nous montre comment accepter la souffrance. Est-on esclave ? Qu'un promet la liberté - contre l'obéissance. Si la peur recule, la croyance qui s'adosse à elle aussi. Qu'elle progresse et les dieux relèvent la face, déchirent leur linceul. Qui veut combattre les fanatismes devrait s'en prendre aux frayeurs qui les font naître. Quant à nous, héritiers des temps de la "conscience en miettes", nous savons qu'une bonne gestion du multiple appelle d'incroyables efforts. Nous sommes à l'écoute des autres nous-mêmes. Tâchons d'emporter ce petit monde dans les hauteurs. Polissons, affûtons nos idées, nos personnalités innombrables, qu'il nous faut rendre chacune meilleure.
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Quand le doute assombrit l’avenir, il faut rappeler lourdement l’histoire.
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[...] il faut canaliser ce qui fait basculer le monde d'ère en ère, le pousse hors de ses gonds : la violence. Nous commémorons les actions qu'elle inspire. Nous aimons les histoires dont elle est l'héroïne, nous nous repaissons follement des blessures qu'elle inflige. Mais un jour, de nouveau, le démon passe des contes à la vie. Imposons aux Nimrodiens un bain glacé pour soigner une bonne fois leurs ardeurs. Alors, d'eux-mêmes, ils déverseront la potion amère de la violence dans les égouts de l'histoire.
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