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3.83/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Andillac , le 04/08/1810
Mort(e) le : 19/07/1839
Biographie :

Contemporain de Lamartine et de Victor Hugo, Maurice de Guérin est l'auteur du Centaure, de la Bacchante et de nombreux poèmes qui se situent dans l'histoire littéraire à la charnière du romantisme religieux de Chateaubriand et de la « modernité poétique » de Baudelaire et Mallarmé. Son journal, Le Cahier Vert, et sa correspondance avec Barbey d'Aurevilly traduisent notamment ses interrogations sur sa destinée d'homme et d'écrivain.

Source : G:\Histoire et littérature\De Guérin Arvers\Maurice de Guérin - Wikipédia.htm
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Bibliographie de Maurice de Guérin   (9)Voir plus

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*INTRODUCTION* : _« La plus grande partie des richesses littéraires de chaque génération ne se rencontre par sur le marché commercial et n'est pas cotée à la bourse de la librairie régnante ; elle est précieusement enfoui dans des cachettes ignorées que le temps découvrira l'une après l'autre. […] Si l'on cherchait bien, on verrait qu'un bon tiers au moins des livres curieux et dignes d'être conservés, à chaque époque, ont été inconnus des contemporains et sont devenus l'héritage de la génération suivante. […]_ _[…] La génération romantique au milieu de laquelle il [Maurice de Guérin (1810-1839)] vécut, et qui était alors dans toute sa puissance et dans tout l'enivrement de sa victoire, ignora jusqu'au dernier jour qu'elle comptait dans ses rangs un jeune poète contemplatif et solitaire, qui avait une manière originale de sentir et d'exprimer la nature, et qui réunissait par une alliance rare la ferme sobriété classique à la hardiesse aventureuse des modernes. […] le nom de Maurice de Guérin se lève et prend après la mort la place que la vie lui refusa. Il n'était connu que des quelques amis qui avaient entouré l'abbé de Lamennais [1782-1854] dans son ermitage de la Chênaie […] et longtemps sa renommée ne franchit pas le cercle de ce petit cénacle catholique. […]_ _Maurice de Guérin, étant de ceux qui se regardent vivre et qui retardent l'action de la vie par cette surveillance trop assidue, n'a pas de biographie à proprement parler ; sa vie fut tout intérieure, toute spirituelle et morale, et quiconque voudra la connaître devra la chercher là où elle est seulement, dans son journal intime, ce fameux cahier vert, où il notait jour par jour les mouvements invisibles de son âme sensible, maladive, nonchalante et un peu paresseuse. […]_ _[…] avec Maurice de Guérin on peut hardiment affirmer que la France a perdu en germe une de ses gloires, tant l'espérance a été près de la réalisation. Il ne laisse que des notes éparses, un journal intime, quelques lettres écrites à des amis […]_ _[…] Maurice de Guérin apparaît ainsi comme une de ces fleurs de la solitude qui, cachées sous les hautes herbes, embaument de leurs parfums le promeneur qui ne les aperçoit pas. […] »_ (Émile Montégut, _Nos morts contemporains,_ deuxième série, Paris, Hachette et Cie, 1884, pp. 261-311.) _« le 20 avril 1834. — Ô mon cahier, tu n'es pas pour moi un amas de papier, quelque chose d'insensible, d'inanimé ; non, tu es vivant, tu as une âme, une intelligence, de l'amour, de la bonté, de la compassion, de la patience, de la charité, de la sympathie pure et inaltérable. Tu es pour moi ce que je n'ai pas trouvé parmi les hommes, cet être tendre et dévoué qui s'attache à une âme faible et maladive, qui l'enveloppe de son affection, qui seul comprend son langage, devine son coeur, compatit à ses tristesses, s'enivre de ses joies, la fait reposer sur son sein ou s'incline par moments sur elle pour se reposer à son tour […] »_ (« le cahier vert », _in_ Maurice de Guérin, _poésie,_ préface de Marc Fumaroli, Paris, Gallimard, 1984, pp. 94-95.) *CHAPITRES* : 0:00 — _Introduction ;_ *1834* : 0:25 — *4 août* ; 1:42 — *20 août* ; 2:34 — *10 décembre* ; *1835* : 4:44 — *26 janvier* ; 6:16 — *27 mars* ; 7:12 — *3 avril* ; 7:59 — *30 avril* ; 9:04 — *14 mai* ; 10:05 — *27 juin* ; 10:37 — *13 octobre* ; 11:30 — _Générique._ *RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « le cahier vert », _in_ Maurice de Guérin, _poésie,_ préface de Marc Fumaroli, Paris, Gallimard, 1984, 260 p. *IMAGE D'ILLUSTRATION* : Portrait de Maurice de Guérin, bois original d'Henri Martin d'après le crayon de Claude Augier et un croquis à la plume inédit de Caroline de Gervain. *BANDE SONORE ORIGINALE* : So I'm An Islander — Herle Hæmle'heje Vi Haij (Lovely Secrets We Had). Herle Hæmle'heje Vi Haij by So I'm An slander is licensed under a Creative Commons/Attribution-ShareAlike (CC BY-SA 3.0) license. https://www.free-stock-music.com/soimanislander-lovely-secrets-we-had.html *LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* : _CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow *VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W _VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg *VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0CB2FTQ

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Maurice de Guérin
Comme un fruit suspendu dans l'ombre du feuillage,
Mon destin s'est formé dans l'épaisseur des bois.
J'ai grandi, recouvert d'une chaleur sauvage,
Et le vent qui rompait le tissu de l'ombrage
Me découvrit le ciel pour la première fois.
Les faveurs de nos dieux m'ont touché dès l'enfance ;
Mes plus jeunes regards ont aimé les forêts,
Et mes plus jeunes pas ont suivi le silence
Qui m'entraînait bien loin dans l'ombre et les secrets.
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Maurice de Guérin
Ce que tout homme d'une certaine nature, plutôt écartée que supérieure, garde avec le plus de vigilance, c'est le secret de son âme et des habitudes intimes de ses pensées. J'aime ce Dieu Harpocrate, son index sur sa bouche.
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LE CENTAURE



Extrait 4

Depuis, j’ai noué mes bras autour du buste des centaures,
et du corps des héros, et du tronc des chênes ; mes mains
ont tenté les rochers, les eaux, les plantes innombrables
et les plus subtiles impressions de l’air, car je les élève
dans les nuits aveugles et calmes pour qu’elles surprennent
les souffles et en tirent des signes pour augurer mon chemin ;
mes pieds, voyez, ô Mélampe ! comme ils sont usés ! Et cepen-
dant, tout glacé que je suis dans ces extrémités de l’âge, il est
des jours où, en pleine lumière, sur les sommets, j’agite de ces
courses de ma jeunesse dans la caverne, et pour le même
dessein, brandissant mes bras et employant tous les restes de
ma rapidité.
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Je garde encore assez de hardiesse pour gagner le haut des rochers où je m'attarde, soit à considérer les nuages sauvages et inquiets, soit à voir venir de l'horizon les hyades pluvieuses, les pléiades ou le grand Orion ; mais je reconnais que je me réduis et me perds rapidement comme une neige flottant sur les eaux, et que prochainement j'irai me mêler aux fleuves qui coulent dans le vaste sein de la terre.

Le Centaure
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A mesure que je vais et que j'avance dans le discernement du vrai et du faux dans la société, mon inclination à vivre, non pas en sauvage, ni en misanthrope, mais en homme de solitude sur les limites de la société, sur les lisières du monde, s'est renforcée et étendue... Ainsi je voudrais vivre, rodant autour de la société et toujours ayant derrière moi un champ de liberté vaste comme le ciel.
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Nous vivons trop peu en dedans, nous n'y vivons presque pas. Qu'est devenu cet œil intérieur que Dieu nous a donné pour veiller sans cesse sur notre âme, pour être le témoin des jeux mystérieux de la pensée, du mouvement ineffable de la vie dans le tabernacle de l'humanité ? Il est fermé, il dort ; et nous ouvrons largement nos yeux terrestres, et nous ne comprenons rien à la nature, ne nous servant pas du sens qui nous la révélerait, réfléchie dans le miroir divin de l'âme. Il n'y a pas de contact entre la nature et nous : nous n'avons l'intelligence que des formes extérieures, et point du sens, du langage intime, de la beauté en tant qu'éternelle et participant à Dieu, toutes choses qui seraient limpidement retracées et mirées dans l'âme, douée d'une merveilleuse faculté spéculaire. Oh ! Ce contact de la nature et de l'âme engendrerait une ineffable volupté, un amour prodigieux du ciel et de Dieu.
Descendre dans l'âme des hommes et faire descendre la nature dans son âme.
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Quitter la solitude pour la foule, les chemins verts et déserts pour les rues encombrées et criardes où circule pour toute brise un courant d'haleine chaude et empestée ; passer du quiétisme à la vie turbulente, et des vagues mystères de la nature à l'âpre réalité sociale, a toujours été pour moi un échange terrible, un retour vers le mal et le malheur. À mesure que je vais et que j'avance dans le discernement du vrai et du faux dans la société, mon inclination à vivre, non pas en sauvage ni en misanthrope, mais en homme de solitude sur les limites de la société, sur les lisières du monde, s'est renforcée et étendue.
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Je me portai un jour vers le lever du soleil, dans le temps où les rayons de ce dieu comblent la maturité des fruits et ajoutent la dernière vertu aux ouvrages de la terre. Je gagnai les collines pour m'offrir à ses traits et devant déplier mes cheveux à la première issue de sa lumière au-dessus de l'horizon ; car on enseigne que la chevelure inondée par les flammes matinales en devient plus féconde et reçoit une beauté qui l'égale à la chevelure de Diane. Mes yeux, en sortant, avaient surpris les extrémités des ombres qui redescendaient sous le pôle. Quelques signes célestes, lents à accomplir leur déclin vers les flots, marquaient encore le ciel presque abandonné, et le silence laissé par la nuit occupait les campagnes. Mais ainsi que dans les fraîches vallées de la Thessalie, les fleuves ont coutume d'élever une haleine semblable aux nuages, et qui se repose sur eux-mêmes, la vertu de ton souffle, ô Bacchus ! s'était exhalée du sein de la terre, durant les ombres, et réglait au retour du soleil sur toute l'étendue des plaines. Les constellations qui se lèvent pâles prennent moins d'éclat en gagnant dans la profondeur de la nuit, que ma vie ne croissait dans mon sein, soit en puissance, soit en splendeur, à mesure que je pénétrais dans les champs.

La Bacchante
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LE CENTAURE



Extrait 2

Mon accroissement eut son cours presque entier dans les ombres
où j’étais né. Le fond de mon séjour se trouvait si avancé dans
l’épaisseur de la montagne, que j’eusse ignoré le côté de l’issue,
si, détournant quelquefois dans cette ouverture, les vents n’y
eussent jeté des fraîcheurs et des troubles soudains. Quelquefois
aussi, ma mère rentrait, environnée du parfum des vallées ou
ruisselante des flots qu’elle fréquentait. Or, ces retours qu’elle
faisait, sans m’instruire jamais des vallons ni des fleuves, mais
suivie de leurs émanations, inquiétaient mes esprits, et je rôdais
tout agité dans mes ombres. Quels sont-ils, me disais-je, ces dehors
où ma mère s’emporte, et qu’y règne-t-il de si puissant qui l’appelle
à soi si fréquemment ? Mais qu’y ressent-on de si opposé qu’elle en
revienne chaque jour diversement émue ? Ma mère rentrait, tantôt
animée d’une joie profonde, et tantôt triste et traînante et comme
blessée.
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Les mélèzes, les bouleaux, deux pieds de lilas que nous avons au jardin, les rosiers et les haies d’aubépines portent à peine quelque verdure, tout le reste est sombre et dort presque comme en hiver, sauf quelques hêtres qui, plus printaniers que leurs frères commencent à se nuancer sur la masse noire de la plantation qui borde l’étang.
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