Édifié à un moment unique de l'histoire d'Athènes, en un temps où l'art, dans l'épanouissement de sa fraîche maturité, s'exalte par l'ardeur de la foi religieuse et par l'orgueil du patriotisme, il est comme l'expression parfaite de l'âme de la cité. Ses frises, ses métopes, ses frontons racontent à la fois la gloire présente et les vieilles légendes qui ont fait de l'Acropole le lieu saint par excellence, la propre demeure d'Athéna.
Le plus ancien monument connu qui représente Psyché est un miroir étrusque, conservé au musée de Pérouse. La jeune fille est unie à Eros dans une attitude consacrée par les œuvres d’art ; les deux amants se tiennent étroitement embrassés. M. Conestabile, qui a publié ce monument, estime que la date n’en peut être postérieure au deuxième siècle avant J.-C. Un second miroir étrusque , du musée de Berlin, offre également deux figures ailées, que Gerhard interprète comme Eros et Psyché; mais cette attribution a été contestée ; et malgré l’autorité du témoignage de Gerhard , elle ne présente pas un degré de certitude suffisant. Le miroir de Pérouse a une grande valeur par la date reculée qu’il accuse ; il prouve l’existence du mythe à une époque bien antérieure au siècle d’Auguste et des Antonins.
Pour le second volume, le terme que nous nous sommes fixé est le début de l'époque impériale, c'est-à-dire le moment où l'art hellénique se plie au goût romain, et perd sou indépendance. Sans méconnaître l'intérêt de l'art gréco-romain, qui offre encore matière à bien des recherches, notre curiosité s'adresse plus volontiers aux époques où l'art de la Grèce manifeste son originalité, et où la veine productrice n'est pas encore épuisée.
Si l'on cherche à comprendre le développement de son talent, il faut tenir compte de son origine sicyonienne. Il naît dans une ville où la sculpture et la peinture sont depuis longtemps en honneur. Dès le VIe siècle, les sculpteurs y sont voués au travail du bronze.
Les vestiges les plus anciens, comme aspect, ont été trouvés dans la partie nord-ouest de l'Asie Mineure, en Troade. Nous n'avons pas ici à faire l'historique des fouilles auxquelles Schliemann a attaché son nom; on sait quel succès a récompensé des recherches poursuivies pendant plusieurs campagnes, de 1870 à 1882 '. L'emplacement où l'heureux explorateur a porté ses recherches est une acropole peu élevée, occupant une partie de la colline d'Hissarlik, dans la vallée du Mendéré, l'ancien Scamandre.
Si Ton essaie de faire la part des diverses causes qui déterminent l'orientation nouvelle de l'art attique, il faut noter tout d'abord un fait capital. L'appauvrissement des finances publiques ne permet plus à l'État d'entreprendre de grands travaux d'art. Le temps n'est plus où l'Athènes de Périclès se transformait avec une prodigieuse rapidité. On ne voit plus s'édifier de ces temples où, comme au Parthénon, l'art pouvait traduire magnifiquement l'idéal politique et religieux de la cité.
Pour expliquer l'usage de la polychromie en Grèce, on a souvent fait intervenir les influences de climat, la qualité d'une lumière intense, parfois aveuglante, et qui, aux jours d'été, noie en quelque sorte les formes et les contours. Aux heures plus clémentes, ce rayonnement de lumière semble fait pour ne caresser que des formes colorées, et ce « ciel tout en joie », suivant le mot d'un poète grec, serait comme offensé par les tons froids et blafards dont s'accommodent nos climats.
L'Acropole de Pergame est un rocher de trachyte, s'élevant, dans sa plus grande hauteur, à 335 mètres au-dessus du niveau de la mer. Vue de la plaine à l'entrée de Bergama, elle apparaît telle que la décrit Strabon, « une montagne en forme de cône, se terminant en un sommet aigu » L'aspect change tout à fait, si on la regarde de la vallée du Sélinus, près du rocher à silhouette bizarre que les Turcs appellent « Mérak Tasch , « la pierre de la tristesse ».
Pergame est assez éloignée de Smyrne pour rester en dehors de l’itinéraire des touristes pressés. On s’y rend soit par mer, en abordant au petit port de Dikéli., soit par terre, en prenant, à Magnésie du Sipyle, un embranchement de la ligne du chemin de fer de Smyrne-Cassaba qui aboutit à Soma. De cette dernière station, une route médiocre conduit en cinq heures à Bergama, la ville moderne qui s’étale au pied de l’Acropole antique.
Avant que la poésie épique, en prêtant aux dieux de la Grèce une physionomie morale et des caractères plastiques, favorise le développement des types figures dans l'art hellénique, les images du culte ne sont que des grossiers simulacres. À l'origine même, s'il faut en croire les textes anciens, le culte religieux s'adressait aux objets naturels que la divinité était censée remplir de sa présence.