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Citations de Maxime Rovere (208)


La frontière entre la compétence et l’incompétence n’empêche pas que ceux qui se considèrent comme les meilleurs et ceux qu’ils considèrent comme des cons soient sur le même bateau. Il est possible que cette communauté, les cons l’ignorent ; mais cela signifie qu’ils ne sont qu’accidentellement des obstacles au bien commun, et qu’ils ne s’y opposent que par opportunisme, au hasard, selon les occasions qui se présentent.
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...le monde serait mieux fait s’il était dirigé par des gens compétents. En quelques pages, je vais vous démontrer que non.
Dans ce domaine, il est indispensable d’éviter les paroles en l’air, si bien qu’étant professeur à l’université, je vais parler de l’enseignement et de la recherche, chacun, chacune y retrouvera son monde. Parmi les chercheurs en philosophie, comme vous pouvez l’imaginer, les médiocres sont très nombreux. Ceux qui font avancer la recherche sont en nombre infime en comparaison de ceux qui répètent ou qui ressassent les choses qu’ils ont trouvées ailleurs ; le plus grand nombre publie d’accablantes banalités qui ne font avancer personne.
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Dédaigner la connerie des gens afin d’accueillir leurs plaintes, c’est difficile ; lorsque les cons se trouvent être vos supérieurs hiérarchiques, c’est presque insurmontable.
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Laisser les cons ruminer leurs guerres, c’est parfois le dernier recours pour que les vaches paissent en paix.
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Vous voudriez que les cons souffrent seulement en pleurant, qu’ils vous tendent la main, qu’ils soient souriants et pittoresques. Eh bien non. La force de l’existence les traverse en les détruisant, et pour cette raison, ils souffrent en haïssant. Et ils haïssent n’importe quoi, n’importe qui, parce que la force, à travers eux, détruit.
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La préférence pour la guerre que l’on décèle chez les cons ne révèle donc en aucun cas une mystérieuse pulsion de mort, car la violence qu’ils appellent et incarnent n’est pas seulement une forme de pouvoir qu’un sujet exercerait sur et contre quelqu’un d’autre. La violence de la connerie est plus cosmique que ça. Elle signale le fait que les humains sont les relais d’une force qui peut unir et désunir, s’auto-organiser et se désarticuler, pulvériser les humains et la planète Terre plus facilement qu’on souffle sur les pissenlits. Ce qui engendre la destruction véritable (la guerre, les morts, les désastres écologiques) n’est donc rien d’autre que la force sublime de l’existence qui tantôt s’auto-organise dans de merveilleuses combinaisons d’énergie – c’est vous, c’est la vie, la joie, c’est l’éternel printemps de l’Univers – tantôt se désorganise dans d’effrayantes fulgurances qui révèlent la fragilité de toute élaboration perspective. Oh, je sais ! Vous voudriez que les cons souffrent seulement en pleurant, qu’ils vous tendent la main, qu’ils soient souriants et pittoresques. Eh bien non. La force de l’existence les traverse en les détruisant, et pour cette raison, ils souffrent en haïssant. Et ils haïssent n’importe quoi, n’importe qui, parce que la force, à travers eux, détruit.
Plus immédiate, plus simple, moins coûteuse en moyens immédiats que le dialogue, la destruction est en définitive consubstantielle à la connerie. À cette étape, presque toute l’enquête philosophique se voit donc contrainte de s’inverser. Car, vous le comprenez, il n’est pas possible que la connerie soit détruite, puisqu’elle est elle-même le principe de toute destruction. Voilà pourquoi les cons les plus massifs sont pour les philosophes comme des vaches sacrées : ils savent qu’ils ne peuvent en aucun cas s’en faire comprendre, et pour cette raison, ils s’interdisent religieusement d’essayer.
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Car lorsque les cons penchent vers la destruction (et par exemple vous menacent), peu leur importe que cette force soit la leur. Même, très souvent, peu leur importe qu’elle les protège, eux. Qu’est-ce qui leur importe ? Eh bien, ils obéissent aveuglément à une logique d’économie qui ne les concerne pas directement eux, mais une tendance naturelle de l’Univers. Parce qu’il est plus simple et plus facile de détruire que de construire, d’agresser que d’apaiser, de foutre en l’air que de comprendre, les cons se laissent traverser par une violence qui dépasse toute élaboration subjective, toute construction sociale, toute concorde politique, toute écologie.
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Lorsque les cons bafouent des lois existantes, le fait d’en être victime vous plonge dans un si grand désarroi que vous les menacez par la force de l’État, ce qui a pour effet que cette soumission vous fragilise vous-même en tant qu’acteur social, si bien qu’en définitive la possibilité d’être victime des cons… augmente. Par là, le cercle de la soumission se referme sur vous. Les salauds, les mégères et leurs chiens de toutes les tailles peuvent danser sur votre ventre une bacchanale du Diable pendant que vous pleurez en appelant l’État, qui finira peut-être par vous venir en aide, ou pas.
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Lorsque nous nous trouvons ainsi refoulés, abandonnés à nous-mêmes, semblables à une île déserte sans eau ni cocotier, le pouvoir de chacun se découvre désespérément limité. Et plus vous vous considérez comme abandonnés et impuissants, plus vous voudriez que quelqu’un ou quelque chose vous vienne en aide.
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Théoriquement, la force de loi est très efficace et très contraignante (elle peut impliquer des gens armés et entraînés, qui sont parfois nécessaires, oui, pour contenir les cons et les empêcher d’agir quand ils se montrent criminels). Mais, dans la pratique, la mise en œuvre de cette force n’est ni simple ni automatique, mais alors pas du tout. D’ailleurs, la plupart des connards le savent et en profitent. Le fumier qui vous agresse sexuellement est sans doute coupable d’un délit, mais pour que vous fassiez valoir votre droit dans les termes de la loi, il faudra entamer une procédure qui vous demandera d’énormes efforts, et qui correspond à une temporalité qui n’a plus rien d’humain, l’État étant une très grosse-machine-plus-forte-que-toi-sale-con.
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La force de l’État, au moins théoriquement, n’est pas une rigolade : elle tape au portefeuille (l’amende), elle passe par la coercition des corps (la prison), et bien que cela apparaisse comme un effet collatéral, elle rend publics à la fois le forfait et sa condamnation, ce qui permet de reconnaître la souffrance des victimes (c’est l’une des fonctions fondamentales de la justice) et d’aider le coupable à reconnaître son acte pour ce qu’il est (c’est le seul et unique fondement de la punition, qui n’est pas une vengeance). Cependant, l’extension du domaine juridique comporte un grave risque : en multipliant les lois, elle ouvre l’une après l’autre les portes de votre vie à l’intervention de l’État, ce qui n’est pas une bonne nouvelle, car l’État ne devrait intervenir qu’en cas d’extrême nécessité.
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Pour affronter les cons avec nos meilleures armes, nous ne pouvons pas faire autrement que d’en passer par une esquisse en philosophie du droit, dont le but ultime est de nous éclairer sur le concept d’autorité – non pour le faire comprendre aux cons (ces abrutis ne comprennent rien parce qu’ils ne veulent rien comprendre), mais pour que votre propre légitimité, une fois mieux conçue, vous permette de triompher d’eux.
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Au sein des organisations pyramidales, l’une des formes de connerie les plus répandues consiste à exiger du zèle des autres et/ou à faire du zèle soi-même, en l’absence de toute notion de l’objectif qui mériterait qu’on fasse du zèle, et de tout bénéfice qui le rendrait gratifiant.
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Les cons, vous le savez, ont un don inimitable pour explorer tous les cas de figure avec la minutie des gaz parfaits. Tous ne sont pas des hors-la-loi ; certains, en se montrant procéduriers ou opportunistes, savent au contraire se placer du côté de la loi, si bien qu’ils sont aussi habiles à exploiter le fonctionnement du système que ses failles et ses angles morts.
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Être dans son droit, remarquez-le, n’est pas un état de fait, c’est une revendication. Si vous estimez être dans votre droit dans la file d’attente avec la même évidence que vous êtes un bipède, vous devrez admettre que la vie quotidienne des humains se déroule généralement de cette manière-là et qu’ils sont dans leur droit dans presque tout ce qu’ils font (respirer, tousser, être un con, etc.).
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Il ne s’agit plus, cette fois-ci, de travailler à l’accomplissement humain en général, mais simplement de faire respecter un droit dont vous avez une idée tout à fait précise. Néanmoins, si le mot « droit » s’utilise facilement, il s’agit d’un concept très lourd ou, pour être plus exact, d’un domaine où les évidences sont rares.
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En tout ce qu’ils appellent la « politique » ou la « religion », les cons sont tellement convaincus qu’ils en deviennent fébriles. Chez n’importe qui, la conviction apporte la force, le calme et la stabilité. La leur les rend fragiles à l’extrême.
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En ce sens, le Ciel des Idées où nous évoluons n’est rien d’autre que le miroir de nos tripes, qui s’épanchent encore et encore entre gens de bonne compagnie – sous une forme plus distillée et plus subtile que le meilleur whisky – jusqu’à plus soif.
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Le grand défi moral ne consiste pas à rendre la connerie plus savante, mais, plus modestement, à empêcher les cons de nuire dans la pratique.
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Pensez qu’en musique, une mélodie offre un fil narratif sans qu’il n’y ait absolument rien à comprendre. L’essentiel est de considérer ceci : partout où il y a un con, vous ne pouvez faire autrement que de renoncer à une communication de type classique (en particulier conceptuelle) ; le plus efficace est d’ouvrir en urgence votre confessionnal. Les cons souffrent, nom d’un chien ! Même si leur langue n’est pas la vôtre, laissez-les vous expliquer de quoi. Bien entendu c’est un peu répugnant, ennuyeux à mourir et vous n’avez même aucune envie de leur venir en aide. Mais personne, même pas eux, ne vous demande de régler leurs problèmes.
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