Meddy Ligner

Il faut savoir attendre son heure, pensa Bayktan. Il appréciait cet adage qui, au cours de sa vie, s'était révélé juste en de maintes occasions.

On a beaucoup écrit sur la grande Cléopâtre, quasiment rien sur ses ancêtres. La dynastie Lagide est pourtant un phénomène historique fascinant. Inceste, luttes de pouvoir d'une férocité inouïe, meurtres déclinés en famille (parents, enfants, frères et sœurs...) : House of cards ressemble à une douce bluette comparé aux Lagides.

Pour Otz, un monde s'effondra. Un monde de certitude et de suffisance. Un monde de croyance et d'absolu. Une certaine idée de la vie. De sa vie. De sa mort aussi. (Antoine Lencou, D'un versant à l'autre)

Nous avons brillé jadis. Sais-tu que c'est la magie des táltos qui a mené nos tribus ici? Quand nos ancêtres cherchaient encore un territoire où se réfugier, c'est l'un des nôtres qui, changé en cerf merveilleux, apparut aux deux fils du roi Nímrod, Hunor et Magor. Ils chassaient dans les marécages de Méotis quand ils aperçurent l'animal miraculeux. En le suivant, ils rencontrèrent les filles du roi Dul et les enlevèrent. Ainsi naquirent notre peuple et celui des Huns (…) Nous sommes les derniers. Après nous il n'y aura plus que des empoisonneurs et des escamoteurs. Les esprits ancestraux repartiront vers les steppes et nous laisseront seuls et vulnérables. (Fabien Clavel, Chamane)

- Ça y est ? Tu lui as mis une balle entre les deux yeux, à Diamond ? T'es content ?
Le fantôme de mon père est penché sur moi. Comme toujours son visage est un masque de dignité, et encore maintenant il faut qu'il me parle comme un ange sévère auquel aucun curé n'a enseigné la miséricorde. J'ouvre plusieurs fois la bouche, moins à la recherche de mots que de salive.
- Entre les deux yeux, confirmé-je. Puis une balle dans le coeur...Mais j'sais pas s'il est mort...

Les légendes avaient besoin de morts pour traverser les siècles.

Pour une raison qui m'échappe et m'agrée, le temps et l'espace s'emploient à mon égard à ne former qu'un bloc. Je les aime, ce temps et cet espace, cette lenteur et cette vastitude. Je ne regrette pas mon choix d'avoir plongé au sein de l'accueillante hostilité de la nature : ce sont les citadins qui sont sauvages de l'avoir oubliée.

Harassante et âpre, la prospection usait les corps et les âmes. Épuisement, fièvres, blessures et déceptions rythmaient les saisons. L'or se derobait comme un animal sauvage. On trouvait ici quelques pépites, là quelques paillettes, suffisamment pour vivre, suffisamment pour continuer. Mais la fortune était toujours ailleurs.

-- Après la Lune, Mars ! En ce moment d'éternité, les mots de Virgile, dans L'Eneide, me reviennent à l'esprit :

Heureusement que tu es revenu, ça a changé ma mort. Pfff, qu'est-ce qu'on se fait suer ici...

Les chevaux, il n'y a que ça de vrai. Ça s'encrasse pas, ça consomme peu, et ça tombe jamais en rade.

Déesse, chante l'histoire éternelle de la ville.
Celle qui rayonna sur le monde.
Raconte sa glorieuse destinée à travers les âges.
Comment elle conquit la Terre
Et comment ses Césars régnèrent
Suivant la volonté des Dieux.
Et la Muse répondit:
Que ton souhait soit exaucé.
En autant de moments que l'année compte de mois,
Et que le jour et la nuit comptent d'heures,
Voici le récit de cette fabuleuse épopée.

Tu sais, Mlgignewinu, le maïs, la courge et le haricot sont trois soeurs. Ces trois plantes poussent ensemble et s'entraident pour prospérer. Pendant longtemps, elles ont nourri nos ancêtres qui les considéraient à l'égal des Dieux.

Les malédictions sportives peuvent durer quelques jours, le moment d'un match ou d'un championnat. Elles peuvent aussi s'étaler sur plusieurs années, plusieurs décennies, voire sur plus d'un siècle ! Il n'y a donc aucune limite temporelle... et encore moins spatiale.
En effet, aucun pays n'a le monopole des malédictions sportives, puisque l'on retrouve ces dernières sur toute la surface du globe.