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Citations de Mehdi Belhaj Kacem (50)


Je garderai mon cerveau bio, lequel me servira à écrire, comme je le fis dans le passé, des livres qu'aucune Intelligence Artificielle, aucun ordinateur quantique, aucun cyborg augmenté de toutes parts ne sera en mesure de seulement esquisser.
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La "démocratie" a réussi ce miracle d'interdire à tous ses citoyens ce que les fascismes les plus durs n'avaient pas réussi à faire: interroger l’au-delà de l’État lui même, au risque de rencontrer le vide
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Quand untel reproche à Deleuze de "mal écrire", c'est qu'il ne comprend rien au concept: l'écriture de Deleuze est toute entière au service du mouvement conceptuel, le plus ample - au niveau, disons, des harmoniques -, de toutes les créations philosophiques importantes du vingtième siècle. Ceux qui lui reprochent de mal écrire sont ceux qui ne savent tout simplement pas lire la philosophie, et donc n'y comprennent rien, en général.
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Il y' a chez Heidegger une totale forclusion de la science, des arts autres que le seul poème (rien sur la musique, presque rien sur la peinture), et des autres procédures génériques (rien sur l'amour, et quant au politique...). Le criticisme allemand, fort de son génie philosophique, a glissé avec Nietzsche et Heidegger dans la posture prophétique jetant ses décrets sur tout, et manquant de curiosité minimale pour les pensées autre que la philosophie
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Mehdi Belhaj Kacem
Le désir amoureux, c'est toujours le désir de manger l'autre par les symboles. L'événement, c'est cette tension cannibalistique
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Mehdi Belhaj Kacem
Lacan sera au XXIe siècle ce que Nietzsche a été pour le XXe siècle : une véritable explosion, libération de la pensée.
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Car vous savez désormais que si le porno masculin est d’une bêtise presque ineffable, d’autant plus qu’à être un mec on est soumis au processus et à l’automaton érotique qu’il révèle, la presse féminine est la pornographie des corps adjectivés de même… Le désir féminin, réfléchi dans sa « presse » comme le masculin se réfléchit dans la sienne, le cliché est connu, enveloppe tout, traverse tout. Il a une saisie globale de lui-même, tandis que le masculin, c’est le moins que l’on puisse dire, se localise, se focalise. L’homme est suspendu à sa jouissance, c’est l’essence de son désir, la femme atomisée dans la schize omnivore de son désir, où elle trouve l’essence de sa jouissance. Ou pas : on a baptisé ça l’hystérie.
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Pour ne pas tourner trois paragraphes autour du pot de chambre : ma conception de l’événement se démarque entièrement de celle de Badiou, bien plus encore que de celles de Heidegger et Deleuze.
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Artaud a cette phrase terrible, atroce, insoutenable, qu’on peut en effet mettre sur le compte du délire, de la psychose, etc. – la « passion d’Artaud », a dit cliniquement Lacan l’une des très rares fois où il a daigné s’exprimer là-dessus, lui qui avait diagnostiqué en 1937 ou 38, je ne sais plus, qu’Artaud « n’écrirait plus une ligne » –, ce passage se trouve dans les cahiers d’Ivry, ceux sortis en fac-similé – justement –, et je crois bien n’avoir jamais rien lu de si bouleversant. C’est une phrase où un abîme éthique est en jeu : « Je ne veux pas être bien, parce que je me / reposerais / et que je serais / soulagé dans le mal / Je veux être mal dans / le mal / et mal tant qu’il y aura du mal / Je ne veux pas être bien / Tant qu’il y / aura un atome / un soupçon de mal / je veux souffrir / toujours ».
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L'impasse de la jouissance, coïncidence impossible de l'usage, c'est la dépression. La mélancolie, la belle mélancolie, était une maladie du désir; la dépression est une maladie de la jouissance. Elle est l'affect même du nihilisme, et le réel du nihilisme démocratique.
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Vous n'en menez pas, de part et d'autre, très large; vous vous rencontrez tous deux mal en point, et ces rencontres font un peu club des célibataires, à deux; un peu mortuaire. Vous n'êtes pas au sommet, l'un et l'autre, de vos formes respectives, pour des raisons qui seront aussi, ici, laissées dans l'ombre. Vos charismes, qui ne sont pas, de façon générale, rien non plus, ne brillent pas de leur meilleur éclat; vous êtes même plutôt ternes, et c'est cependant à ces rencontres, contre toute attente, que vous prenez goût. Vous vous prêtez main forte, sans en avoir l'air, l'air même dégagé, pour autant que vos états, plutôt mélancolique, pour l'une, plutôt dépressif, pour l'autre, s'y prêtent. Vous vous réchauffez, en somme, d'une ambiance plutôt grise. Vous vous y faîtes, et faîtes même surtout ça.
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La femme tient la jouissance de l’homme sans la ressentir ; l’homme ressent la volupté de la femme sans la tenir.
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Ah ! L’humour de Badiou ! Voilà ce que la plus bienveillante des postérités ne pardonnera pas. La lourdeur de ses plaisanteries, qu’on croirait revenues des heures entières à la graisse de canard. L’insoutenable épaisseur des blagues hétéro-beauf de son théâtre.
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[…] malgré son antisémitisme de buveur de bière, le génie historique de Luther aura été de ressaisir l’origine juive du monothéisme en brandissant contre Rome que le péché originel et lui seul est ce qui unifie l’espèce humaine en Sujet.
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Si toute la séquence dont nous cernons l’enjeu commence avec Kant et Rousseau, Sade et Goya, la Terreur et l’installation techno-capitaliste sans reste, cela veut dire aussi que, s’il y a pressentiment, hors Schelling et Schürmann, de la question du Mal dans la négativité hégélienne, le rapport de production marxien, le « pessimisme philosophique » dix-neuvièmiste dont le nom le plus haut est Schopenhauer, le nihilisme de Nietzsche, la pulsion de mort freudienne, etc., presque jamais la question du Mal n’est conceptualisée comme telle.
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même quand je voudrais m’arrêter de penser et faire le vide dans ma tête je n'y arrive pas, victime d'une pensée qui ne sait marquer aucune pause.
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Et pourtant, je ne peux qu’adorer cette loyauté, cet héroïsme qui nous dit : tant que nous produirons, sans cesse, des souffrances absolument inutiles, abominables ; tant que nous saurons que, chaque seconde qui passe, quelqu’un, homme ou animal, se fait torturer, assassiner, tabasser, mutiler, violer, exproprier de son être ; alors la prétention de quelqu’un à écrire, penser, créer sans faire cas de cette souffrance surnuméraire sera nulle et non avenue. Continuer à penser, à écrire, implique pour moi une fidélité sans faille à cette phrase ; ne plus vouloir de cette phrase, c’est pour moi cesser d’écrire, de penser, de créer.
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"La" Philosophie ? Ce n'est pas le Ciel des Idées, c'est l'Apartheid des distinctions arbitraires entre les vérités purement idéalisées, et leur conditions de possibilité presque toujours horrifique.
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De Rousseau à Lacan, le penseur extra-professoral qui engendre les plus grands professeurs de son temps, par on ne sait quelle immaculée conception, n'est rien de moins qu'un pédagogue sauvage. Au cours peu ou prou rodé d'avance (académique), il substitue une sorte de happening : Rousseau distribuant ses plaidoyers en pleine rue, Kierkegaard faisant de sa vie la première installation "realitysite" de l'Histoire, Nietzsche prenant sur soi la démence anthropologique que la philosophie professionnelle grime en "Sagesse"et en "rationalité". Quand Nietzsche proclame que "tous les noms de l'Histoire, c'est moi", justifiant le diagnostic de démence pour le sens commun, il ne dit pourtant rien d'autre que ce qu'à professé Hegel trois quart de siècle avant lui, et à la lettre. Le génie de Lacan aura consisté, en plus de l'ampleur 'Pavarotti" de son coffre proprement spéculatif, à proposer un type d'enseignement inouï, idiosyncratique, ne devant rien aux méthodes éprouvées auparavant en particulier aux méthodes universitaires académisées.
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L'humanité s'émerveille déjà de l'horreur dans toutes les formes d'art qui existent aujourd'hui, du cinéma à la performance, de la musique "savante" depuis Schönberg (Erwartung) à la musique de mass (rock, rap, death-metal,etc.). Elle s'en émerveille donc artistiquement. Elle ne s'en émerveille pas philosophiquement, puisque quand le philosophe en personne vient à s'en émerveiller du Mal, c'est comme tout le monde: par l'entremise d l'art. En tant que philosophe, il n'a pas droit de s'en "émerveiller". C'est-à-dire de s'en émerveiller philosophiquement. C'est-à-dire encore: lui créer un concept adéquat.
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