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Citations de Mehdi Belhaj Kacem (50)


L'évènement est le réel d'une représentation désagrégée
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La volupté partage ce qui ne se partage pas, la jouissance.
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Pour que votre toucher ne devienne pas insupportable à sa fragilité, à cette cotonneuse névropathie, que vous aurez eu le mauvais rôle de déclencher - il faudra y mettre les mots. Dans ces mots ne se lira pas le besoin de la toucher, par effraction, mais le désir qui la touche - qui la caresse au pointillé de ce que ces nerfs ne peuvent montrer.
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Le génie de Lacan aura consisté, en plus de l’ampleur « Pavarotti » de son coffre proprement spéculatif, à proposer un type d’enseignement inouï, idiosyncratique, ne devant rien aux méthodes éprouvées auparavant, en particulier aux méthodes universitaires académisées.
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[…] pourquoi l’angoisse est, par définition, la peur de celui qui ne vit presque rien de son environnement matériel immédiat, mais de la conscience intelligible de vivre dans un réseau qui excède de toutes parts son milieu « animal » au sens strict.
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Mais pourquoi se préoccuper, s’enquérir d’un héroïsme moderne, me demanderez-vous ? La démocratie, le consensus postmoderne et convivialement nihiliste, n’est-ce pas le deuil à la fois dépressif et sarcastique de tout héroïsme, potentiellement fasciste ? Le consentement, faute de mieux, à la « médiocratie » démocratique n’a-t-il pas pour clause imprescriptible le renoncement à toute forme d’héroïsme, l’acquiescement à l’autodérision obligatoire, à la modestie tantôt cynique, tantôt maniaco-dépressive, tantôt les deux à la fois ?
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Et j’ai très vite compris que le chemin qui me conduirait de l’un à l’autre – Artaud-Michon, Michon-Artaud et retour – était la question de la phrase, et plus exactement ce qu’à mes risques et périls j’appellerai : les phrases héroïques, comme toutes celles que je viens de citer. Cette interrogation sur l’héroïsme m’est venue à la lecture de quelqu’un qui compte énormément pour mon travail, qui compte énormément, non seulement pour ce qu’on appelle encore la philosophie, mais pour, et on ne s’en rend pas encore assez compte, la littérature, le plus grand lecteur de Hölderlin ou de Benjamin qu’on est jamais eu en France et qui est donc Philippe Lacoue-Labarthe, cette espèce d’Antonin Artaud de l’Université – pur oxymore -, et qui dans les dix dernières années de sa vie était contraint – je dis bien : contraint – à des séjours de plus en plus fréquents dans les ciniques psychiatriques – on n’appelle plus ça des « asiles d’aliénés, ces réceptacles de magie noire, conscients et prémédités » -.
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Mais pourquoi se préoccuper, s’enquérir d’un héroïsme moderne, me demanderez-vous ? La démocratie, le consensus postmoderne et convivialement nihiliste, n’est-ce pas le deuil à la fois dépressif et sarcastique de tout héroïsme, potentiellement fasciste ? Le consentement, faute de mieux, à la « médiocratie » démocratique n’a-t-il pas pour clause imprescriptible le renoncement à toute forme d’héroïsme, l’acquiescement à l’autodérision obligatoire, à la modestie tantôt cynique, tantôt maniaco-dépressive, tantôt les deux à la fois ?
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Schelling est tenu pour le prototype du grand philosophe ésotérico-spéculatif illisible.
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Schelling est un philosophe passionnant pour ça, c'est-à-dire sous ce rapport d'une pensée en exception à la fois du monumentalisme philosophique "positif" (Platon, théologie médiévale, Hégel, Badiou) et des philosophies de la Nature (Aristote, Spinoza, Whitehead, Bergson, Deleuze) : Il y a du Sujet, le Mal le prouve. C'est l'axiome absolument original de Schelling. Il n'est pas question ici de détailler la sophistication "bachique" de sa métaphysique; nous renvoyons à sa lecture, et aussi à l’exégèse grandiose de Zizek.
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"L'art contemporain" au sens strict est celui de la Transgression devenue parodique.
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Pour le dire en mode plus immédiatement intelligible et à nouveau provocateur:
si, en ce début de siècle la philosophie est incapable de répondre à une question telle que: Pourquoi un phénomène comme la famine ne frappe-t-il que l'espèce animale la plus puissante de toutes (la notre) ? - alors "la" dite philosophie ne vaut pas une heure de peine.
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Mais c'est Rousseau le tout premier, et non Kierkegaard ou Nietzsche, qui "engendre de grands universitaires". Lesquels ? Tout simplement Kant ou Hegel, qui n'auraient strictement rien pu produire sans les foudroyantes découvertes du Contrat social et du Discours sur l’origine de l'inégalité. Qu'est-ce qui caractérise ces hurluberlus, Rousseau, Kierkegaard, Marx, Nietzsche et les autres ? De réclamer, donnons-le en mille, un départ radicalement nouveau pour la pratique philosophique, qui fasse table rase de toute figure casuistique imposée, pseudo-inhérente à la pseudo-philosophia perennis.
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Depuis deux siècles l'art est donc: présentation positive du Mal. Cette fonction de l'art était évidemment déjà latente dans la Tragédie attique, ou dans l'art chrétien (narration, chant ou figuration du Calvaire).Mais la spécificité de l'art moderne, qui ne commence pas par hasard avec la Terreur révolutionnaire, est qu'il a épuré la katharsis artistique jusqu'à sa limite extrême - qui veut elle-même dire épuration mimétique, et non "purgation" pharmacologique:épuration d'épuration. Qu'il se soit épuré jusqu'à sa propre extrême limite endogène veut aussi bien dire: de Sade à Pasolini et Guyotat en passant par Lautréamont, Bataille et d'innombrables autres,l'art se sera confondu avec l’expérimentation en tous sens de la Transgression. Jusqu'à la date qui est la nôtre,où les possibilités transgressives de l'art,épuisées, ne se survivent que sous la forme du parodique généralisé, tournure affine avec la "culture"du nihilisme démocratique, qui est un culte incessant du "second degré", de l’autodérision, d'un interminable rire jaune-gras du lamentable et du nul. Appelons ça: la Métaphysique de Groland.
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[…] Alain Badiou a remis à l’ordre du jour, avec génie, et contre l’intégralité de la scolastique épistémologique anglo-saxonne, l’étonnement quant à l’existence de vérités mathématiques éternelles, se confondant selon lui avec l’étonnement ontologique même.
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La névrose masculine essaie de recouvrir par la « logique » un événement premier fondamentalement illogique, irrationnel. Recouvrir, et non recouvrer, comme chez l’hystérique. C’est en refoulant intégralement l’événement même que l’hystérique le recouvre tout aussi intégralement. C’est en ne le refoulant que partiellement que le névrosé ne le recouvre que partiellement aussi. Ainsi, de même que désir et jouissance composent une seule et même substance libidinale côté femme ,et que la suppression-conservation hystérique est surdéterminée par cette La névrose masculine essaie de recouvrir par la « logique » un événement premier fondamentalement illogique, irrationnel. Recouvrir, et non recouvrer, comme chez l’hystérique. C’est en refoulant intégralement l’événement même que l’hystérique le recouvre tout aussi intégralement. C’est en ne le refoulant que partiellement que le névrosé ne le recouvre que partiellement aussi. Ainsi, de même que désir et jouissance composent une seule et même substance libidinale côté femme, et que la suppression-conservation hystérique est surdéterminée par cette « unicité » que même Freud et Lacan n’auront pas su pointer, nous savons que l’amour féminin, toujours passionnel, est toujours un composé inextricable, pour l’homme « irrationnel », d’amour et de haine, là où il est un battement alternatif chez l’homme : l’« hainamoration » de Lacan, le « J’adore, j’adore pas / J’adore pas, j’adore » de la chanteuse Brigitte Fontaine – qui fut en son temps l’égérie de l’antipsychiatrie et de la schizo-analyse de Deleuze et Guattari. Amour et haine sont synchroniques côté femme, diachroniques côté homme, Freud le dit explicitement.
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« La volupté fut donnée même au vers de terre » – du moins en ce qui concerne les femelles qui subissent l’amour passivement, sans liberté, et ne le connaissent que comme soumission à la violence. Les femmes ont gardé en elles quelque chose de cette expérience, du moins celles de la petite-bourgeoisie, et ce jusqu’à une époque avancée de l’ère industrielle. Le souvenir de l’ancienne blessure reste vivace alors que la civilisation a su réduire la douleur physique et l’angoisse qu’elle fait naître immédiatement. […]
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On sait qu’une des définitions de la virilité, c’est la capacité à dominer la séparation de son propre désir et de sa propre jouissance ; et à les dominer respectivement. Un homme est d’autant plus mâle, vertueux, etc., qu’il ne se laisse pas dominer par ses désirs, ou l’appel de sa jouissance. In philosophia, ceci se convertirait en la discrimination conceptuelle radicale de l’être et de l’événement. Ici comme ailleurs, le fonctionnement anthropologique, immédiatement médiatisé, c’est-à-dire partout On sait qu’une des définitions de la virilité, c’est la capacité à dominer la séparation de son propre désir et de sa propre jouissance ; et à les dominer respectivement. Un homme est d’autant plus mâle, vertueux, etc., qu’il ne se laisse pas dominer par ses désirs, ou l’appel de sa jouissance. In philosophia, ceci se convertirait en la discrimination conceptuelle radicale de l’être et de l’événement. Ici comme ailleurs, le fonctionnement anthropologique, immédiatement médiatisé, c’est-à-dire partout et toujours, par le langage, est une répétition baroque et sans cesse différée de l’immédiateté animale, plus exactement mammifère. Un mâle en rut ne jouit pas (fors les singes, la plupart des mammifères ne peuvent se masturber faute de mains tant qu’il n’a pas trouvé, courtisé, enfin pénétré la femelle qui assouvira ce rut. Ce qui veut dire, ce que nul ne méconnaît, que le rut, chez lui, c’est le désir, en vue d’un accomplissement télique, la jouissance, désir généralement assouvi, comme par hasard, après pas plus de quelques coïts. C’est bien connu, mais justement, c’est trop connu : le trop connu s’enlève presque toujours sur une méconnaissance aussi aveuglante que le b.a.-ba est universellement partagé.
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L’être est ce qu’il y a de plus rare, parce que ce qu’il y a de plus singulier. Aussi personne ne devine le peu d’instants dans lesquels il se fonde un site, et s’y déploie. […] L’être s’accomplit comme événement. Cela implique qu’un site soit survenu : inattendu, singulier, nous aliénant vers l’instant et ainsi seulement s’étendant.
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La « vérité » chez Deleuze est toujours vérité du faux, de la falsification intégrale, du simulationnisme cosmique, qu’est l’être en son déploiement ontique. Chez Heidegger, s’il n’y avait pas l’événement, l’être serait essentiellement voilement, cèlement, mystère, et donc aussi essentiellement falsifiant qu’il l’est chez Deleuze ; l’événement est la vérité de l’être, il peut être, comme le sursaut politique auquel il avait cru, laid à voir, pénible à endurer, mais c’est bien en lui, dit-il, que la vérité de l’être « s’essencie » (Wesen en allemand), c’est-à-dire transparaît. « Par l’événement seul nous devenons nous-mêmes », phrase qu’auraient pu contresigner, chacun selon son mode connotatif propre, Deleuze comme Badiou. Si l’être n’était que l’apparaître « tranquille » du voilement et du dévoilement, la vérité de l’être serait, comme dans l’ontologie de Deleuze, le faux et le simulacre.
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