Le Coucou toisa d’un œil méfiant le document. L’introduction lui apprit qu’au fur et à mesure de la progression de Barbarossa, les Einsatzgruppen avaient rationalisé leur méthode. Après s’être « contentés » d’assassiner les hommes « juifs, criminels, fonctionnaires soviétiques et asiatiques », les suppôts d’Himmler avaient « standardisé » leurs procédures, les rendant ainsi plus efficaces. Standardisé ! L’inhumanité, ou plutôt la bestialité pouvait donc être « standardisée » ! Malgré lui, Hitchcock poursuivit sa lecture, il plongea en plein cauchemar.
En croyant reconnaître son Führer, le sous-officier commandant la section fut presque paralysé. Il réussit néanmoins à beugler Heil Hitler! Encouragé par cette première réaction, Hitchcock salua d'un geste sec de la main droite.
Conduisez-moi sur-le-champ auprès de votre officier! ordonna-t-il d'un ton impérieux.
Jawohl mein Führer! clama l'Unteroffizier.
Ça marche! exulta intérieurement le Coucou. ça marche!
Après avoir salué Moore, le squadron leader et moi nous rendons au dispersal, où nous achevons nos préparatifs sans nous adresser la parole. Puis, nous gagnons nos Spit, toujours en silence. Sortis de leur hangar, nos appareils sont alignés côte à côte.
Acteur né,imposteur accomplissant une mission qu'il savait vitale, le coucou était entré à fond dans son personnage.