Citations de Michel Davet (52)
Les hommes se permettent tout. Pour eux, l'infidélité est presque un honneur. Si cela ne peut s'empêcher, au moins que les jeunes filles en soient prévenues, dès qu'elles sortent du couvent. Qu'on leur prépare un cœur intrépide sinon blasé.
Quel Italien, fût-il un tordu ou un évêque, peut faire le compte de ses maîtresses ?
Je croyais que, par définition, les hommes savaient ce genre de choses en naissant. Tous les hommes aiment les jardins et savent faire pousser les légumes sans avoir appris.
Que ces marquises d'Ancien Régime étaient cocasses dans la solitude champêtre de leurs domaines ! Celle-ci qui était savante avait lu Rousseau et clamait les bienfaits de la rusticité. Elle était chaussée de sabots de ferme.
Ne parlez de moi à qui que ce soit, pas même à mon frère. Contentez-vous d'en rêver.
La beauté n'a rien à voir dans la question qui nous occupe. Elle est un agrément et non pas un mérite.
Beaucoup de passion, de romanesque, de tragédie, dans notre mariage ! Je me suis mariée à vingt-trois ans. Ce fou de Grégory n'en avait que dix-neuf. Nous avons dû nous exiler à Vienne. J'ai été danseuse étoile et il n'était rien. Il haïssait la danse, mes succès, les hommages dont j'étais entourée. Il s'est mis à boire, puis à se droguer. La misère et la maladie l'ont achevé. Voilà notre histoire d'amour. Je n'ai jamais aimé que lui — la danse et lui — et je ne l'ai jamais quitté.
Es-tu encore une épouse Bébé,ou une épouse sûre d'elle?
Tu ne connais rien aux bébés,le monde est à eux...
Et vous aussi, vous êtes courageux, cher monsieur Honoré, de faire ce travail de bonne femme. [Il épluche des petit pois]
N'avez-vous pas pensé quelquefois que le mariage devait être, après tout, une institution excellente, quand ce ne serait qu'au point de vue du travail domestique et de l'agrément de trouver son dîner tout fait ?
Un jaloux, et qui plus est, un jaloux paralysé, n’a plus une goutte de sang-froid et de lucidité dans l’âme. Ma mère m’a cependant donné des explications qui m’ont un peu calmé.
Sylvie fut positivement happée à la sortie de scène, serrée, embrassée, étourdie de protestations exaltées. Mensonge ! Comédie ! Mais c’est un merveilleux vertige.
Il y a des foules de jeunes handicapés, dans le monde. Je m’excuse de penser que tu n’as pas assez lutté. Je ne te vois jamais debout. Je ne vois jamais pénétrer kinésithérapeute et masseur chez toi. Par orgueil, tu refuses un appareil que personne d’ailleurs ne remarquerait…
Étant donné la nature altière, absolue de Clément, et pour des raisons évidentes d’une jalousie particulièrement angoissée, le théâtre devait représenter, pour lui, comme un défi abominable à son infirmité. Il ne le dirait pas, cela faisait partie de son orgueil et de sa discrétion, mais il y aurait toujours des reproches dans ses silences. « Comment peux-tu vivre dans l’adulation, l’agitation, les hommages des inconnus quand tu sais ton mari cloué dans un fauteuil d’infirme ?… »
Lucrèce était une princesse aux mœurs féroces et dissolues, nul ne l’ignore, bien que Victor Hugo ait exagéré le personnage. Elle fait empoisonner ou étrangler les amants dont elle ne veut plus. Un jour, elle s’intéresse à un jeune seigneur inconnu, l’entoure d’honneurs sans parvenir à le troubler. Il la hait, la méprise parce qu’elle a fait empoisonner ses amis. Et il la tue. Or, il est son fils et elle n’a pas osé le lui révéler.
Le malheur de l’une fait le triomphe de l’autre.
Il est plus facile de se vieillir que de se rajeunir, hélas ! dit la grande sociétaire. Le tout est de le faire avec talent.
Tous les êtres qui s’aiment ont des raisons de jalousie qu’ils croient essentielles, fondamentales. Je t’apprendrai la confiance. J’ai une qualité : je ne suis pas menteuse.
Ce sont les bras qui m’intéressent, dit Sylvie décidant de masquer son angoisse par l’effronterie. Les bras, les yeux, la bouche, tout ce qui offre des caresses.
D’ailleurs, je n’ai pas à lui ouvrir les yeux sur ce qu’il voit et prévoit mieux que moi-même. Rentrez vos griffes et vos clameurs et cessez de perturber la douloureuse existence d’un jeune homme qui a héroïquement gagné une sérénité moins fragile que celles de l’amour physique.
Il y a beaucoup de poison dans le théâtre de Victor Hugo. Lucrèce Borgia, particulièrement, en ruisselle. « Voyez, Messeigneurs comme cette place est déserte ! Le peuple ne s’aventure pas au bord du palais ducal : il a peur des poisons… »