Découvrez Abdlekader Djemaï & Mohammed Aïssaoui, tous deux invités au festival Au fil des ailes organisé du 12 au 27 novembre 2021 en région Grand Est. Deux auteurs, deux parcours et pour tous les deux, une parole libre. Charlotte Parouty, consultante métier du livre, s'est plongée dans leurs oeuvres et vous en parle.
A Rome, Mozart, entendant le fameux Miserere d'Allegri, fait preuve d'une mémoire et d'une maturité musicales hors du commun. Propriété exclusive de l'auguste chapelle Sixtine, il est formellement interdit de copier cette œuvre. Beaucoup ont essayé de la transcrire, en vain. Wolfgang, lui, va réussir l'exploit ; après deux auditions seulement, il couche sur un papier, dissimulé dans son chapeau, les neuf voix d'un morceau qui, depuis, a fait le tour du monde.
C'est le 26 juin 1788 que Wolfgang met le point final à la 39e symphonie – trois jours avant la mort de sa fille. Le 25 juillet, il termine la 40e – sans aucun doute la plus célèbre – et le 10 août, la 41e "Jupiter". La gravité, la lutte, et pour finir le triomphe.
Comment ne pas être admiratif devant cette volonté irréductible de dépasser son drame intime, devant cette confiance qui persiste malgré tout, à laquelle les préceptes philosophiques de la franc-maçonnerie ne sont pas étrangers ! Mozart ne se résigne pas : il se bat avec ses propres armes, pour ce qui lui importe plus que tout au monde, la musique.
Au milieu du XVIIIe siècle, Salzbourg est une principauté ecclésiastique indépendante. Même la guerre de Sept Ans, qui éclate en 1756, n'arrive pas à troubler la vie routinière de la cité. Si aujourd'hui, lorsqu'on dit "Salzbourg", on pense "Autriche" (alors que l'Empire autrichien ne date que de 1805, et que Salzbourg n'y sera rattaché qu'en 1816), Mozart, fidèle à ses attaches bavaroises, se voulait allemand.