Les nouvelles sont bonnes
Bernard PIVOT et les six auteurs de nouvelles qu'il a invités, tentent de définir ce genre littéraire et de comprendre son manque de notoriété en France avant de parler de leurs ouvrages respectifs : "Histoires à mourir debout" de
Marcel SCHNEIDER, "
Baby boom" de
Jean VAUTRIN, "
Une extrême attention" de
Mireille Best, "Douce amère" de
Maurice Pons, "Accident de parcours" de Roger...
Je saignais de partout. Je chialais de partout. Parce que rien ne servirait à rien, jamais, jamais, jamais. Ni la douceur, ni l'obstination, ni le raisonnement, ni l'imagination, ni la petite dose de cran dont j'étais capable...
Pour avoir de la patience. Quand j'ai bu je suis patiente. Comme un caillou. Comme un arbre. Il n'y a pas plus patient qu'un arbre !
Elle passait des journées entières dans la campagne à scruter les berges, traquer le ruisselet, se pencher amoureusement sur la moindre flaque. Elle rentrait fourbue avec des photos des croquis des éudes de graviers ou d'algues des essais de grain ou de couleurs qu'ensuite elle comparait, triait, assemblait, superposait, fragmentait réunissait redispersait à l'infini comme en un kaléidoscope.
Chaque toile était la mosaïque méticuleuse et stupéfiante de petits morceaux d'univers liquide longuement regardés à la loupe. La lumière y rampait coulait explosait Ou bien elle s'emparait de la matière inerte par capillarité, la portant à incandescence.
Même Ariane a toujours vécu dans la hantise de devoir "rattraper" quelque chose : l'interlocuteur qu'elle soupçonne de vouloir se défiler avant qu'elle ait fini sa phrase, les balles qu'elle lance n'importe où, le bus qui démarre (et qu'un autre suivra dans cinq ou dix minutes !), une maille qui file, ou même des inconnus qui marchent devant, enfin tout ce qui se "rattrape" ou se "manque" comme si la vie entière n'était que perpétuelle course poursuite... -
Il fait beau, d'une manière bouleversante. Il fait beau pour personne. Ou plutôt il fait beau pour les autres.
Je ne sais plus quand je l'ai appris (on ne fait pas attention à ces choses-là) mais j'ai su très tôt, et Ariane aussi, qu'on fait "passer" les gosses à peine en bourgeon en avalant des cochonneries. On sait bien que, dans les premières semaines de leur germination, presque tous les mômes de la rue ont été traités comme des digestions difficiles.
Gertrude a peur des Allemands Gertrude a peur des Français Gertrude a peur de tout le monde.