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Critiques de Miriam Katin (47)
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Seules contre tous (BD)

Seules contre tous est une bouleversante BD que je viens de découvrir.

Seules contre tous, sur ce territoire de la Hongrie, cela signifie au gré des soubresauts de l'Histoire, être deux, une jeune femme et sa petite fille fuyant Budapest parce qu'elles sont Juives.

Dans ce récit envoûtant, Miriam Katin relate son parcours avec sa mère en Hongrie durant la Seconde Guerre mondiale, alors que toutes les deux fuient les persécutions nazies.

Tandis que son père est enrôlé dans l'armée hongroise, Miriam et sa mère décident de quitter Budapest. Elles se font passer pour une servante russe et sa fille illégitime.

Dès lors, elles vivent dans la clandestinité, croisent des officiers allemands, des traîtres et des collaborateurs, des paysans dépassés par les événements, puis des soldats soviétiques sans foi ni loi, qui boivent et qui violent. On dirait qu'ici de manière sordide, L Histoire bégaie...

Dans cette fuite éperdue, certains d'entre eux vont pourtant aider les deux fugitives.

J'ai adoré le graphisme saisissant qui emporte l'histoire, la petite et la grande...

Dans chaque dessin, dans chaque trait, j'ai ressenti le poids de cette tragédie, la peur, la tristesse mais aussi la douceur, l'amour.

J'ai aimé être ainsi envoûté dans ce graphisme qui prolonge le trait. Il y a dès lors une réalité infinie qui se détache, douloureuse et effroyable. Belle en même temps.
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Seules contre tous (BD)

Cette bande dessinée autobiographique est l'histoire d'une partie de l'enfance de Myriam Katin qui a dû fuir avec sa mère Budapest pour échapper au nazisme.

Si le thème de cette BD n'était pas aussi terrible, je dirais que c'est une BD magnifique. J'adore le graphisme, à chaque planche, chaque case, on ressent le poids de l'histoire, la peur, la tristesse mais aussi la douceur, l'amour.

Cette bande dessinée est absolument bouleversante. Je suis vraiment touchée et sous le charme des dessins très particuliers qui servent un texte poignant.

Il n'y a que 17 billets pour cet album sur Babelio. Quel dommage que les libraires ne lui aient pas accordé sa chance. S'il avait été mieux exposé, il aurait, je suis sûre, connu un énorme succès . N'attendez pas de le croiser, cherchez le il mérite votre attention.
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Seules contre tous (BD)

Une bande dessinée dénichée par hasard dans les rayons de la médiathèque : une grande surprise, une grande claque ! Premier coup de coeur de 2013.



Miriam Katin raconte son exil dans la Hongrie de 1944 et toutes les difficultés que sa mère a endurée pour la sauver. L'acharnement de cette mère courage - qui n'a malheureusement pas dû être unique en son genre à cette époque...- , toute l'énergie qu'elle déploie pour ne pas désespérer, à lutter encore et encore pour sa survie et celle de sa petite... C'est beau, ça prend aux tripes.



Les images sont comme embuées, comme des souvenirs lointains. Le décalage entre les mots et les ressentis de l'enfant et les images crue(elle)s montrent sans voyeurisme le traumatisme qu'a été cette guerre pour des millions de personnes.

En bref, c'est l'histoire d'une lutte contre et pour la vie de personnes brisées par le destin.



Mais après une telle expérience... Comment avoir la foi ? Croire en ce Dieu dont sa mère lui parlait avant de se coucher ? Comment continuer à vivre en adoptant une étiquette communautaire ou religieuse, alors même que c'est cette volonté "d'étiqueter" les individus qui a causée tant de souffrances ? Des points que l'auteur développe dans un "épilogue" où elle parle de sa vie passée entre la Hongrie, Israël et les Etats-Unis.



Comme dans la Bible, c'est une histoire de lumière et de ténèbres, admirablement transposée graphiquement.



A découvrir !

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Lâcher prise

Miriam Katin, d'origine juive, est née en 1942. Avec sa mère, elle a fui les troupes allemandes puis l'armée russe à travers la Hongrie et la Pologne. Installée aux Etats-Unis depuis 1963, elle vit aujourd'hui à New York, écrit des témoignages en bandes dessinées après avoir travaillé pour Disney.

Dans ce "Lâcher prise", elle évoque le départ de son fils adulte pour Berlin, la difficulté pour elle d'accepter qu'il adopte la nationalité hongroise et s'installe en Allemagne. Du sel sur une plaie encore à vif pour cette femme exilée... Miriam ira néanmoins lui rendre visite, et va, malgré ses réticences et son hostilité, apprivoiser le Berlin d'aujourd'hui. Un "Berlin nouveau" (sic) qui respecte les victimes de la Shoah et celles du régime soviétique de l'après-guerre.



Cet album-témoignage est intéressant, honnête. L'auteur s'y présente sans complaisance, apparaissant comme une femme torturée, agaçante, capricieuse, mais finalement attachante. Le graphisme peut rebuter : le trait et les tons sont fouillis, tristounets, ternes, vieillots - parfaitement en phase avec l'image que j'ai eue de l'auteur, cela dit.
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Seules contre tous (BD)

Très bel et émouvant album sur les premières années de Miriam Katin alors qu'elle doit survivre avec sa mère au cauchemar nazi. Hongroises juives,il n'y a qu'une seule façon de survivre,la fuite...le titre est un juste reflet d'une lutte sans merci pour échapper au pire, mais il ne prend pas en considération les quelques personnes qui ont su les accueillir et leur offrir l'essentiel. Le graphisme est totalement adapté au récit. Noir et blanc pour traduire la période des ténèbres,en couleur lorsque la lumière est de retour.j'aime beaucoup ces " coups de crayon" un peu comme du fusain, qui traduisent avec force les émotions,les mouvements,les détails. Album très intime qui a dû générer beaucoup d'émotions et de proximité entre L'auteure et sa maman....
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Seules contre tous (BD)

Ce récit repose sur des souvenirs d'enfant.

Le graphisme alterne le noir,

pour l'occupation en Hongrie,

et les couleurs pastelles pour les seventies aux USA .

Un gribouillis sombre, quasi illisible pour l'horreur..

Un dessin qui n'est pas dans la séduction

entre la caricature et le dessin d'enfant..

L'indicible est difficile à représenter..

1944, Budapest, est aux mains de l'armée Allemande .

La chasse aux juifs est ouverte, expropriés,

leurs biens jusqu'à leurs chiens sont réquisitionnés ...

Esther fuit avec sa petite fille vers la campagne..

Peu de choses leur seront épargnées..

Ce témoignage est intime et ..universel..

Accrochées à un Dieu qui les a oubliées,

Elles avancent ..

L'éxode pour sauver leur seul bien: leurs vies

résonne particulièrement aujourd'hui..





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Seules contre tous (BD)

Budapest, 1944. Esther Lévy doit prendre la fuite avec sa fille Lisa en raison des persécutions nazies contre les juifs et tout abandonner derrière elles, jusqu'à leur animal de compagnie. Elles trouvent refuge chez un paysan et sa femme à la campagne jusqu'à l'arrivée des Allemands. Esther doit alors se prostituer pour un soldat nazi. L'avancée des Russes les obligent à fuir de nouveau. Elles trouvent refuge chez un médecin qui se prend d'affection pour elles. La guerre se termine, les prisonniers rentrent peu à peu. Esther retrouvera t'elle son mari alors qu'elles sont parties sans laisser d'adresse ?

Cette BD en noir et blanc pour adultes sur la Seconde Guerre Mondiale et plus précisément la vie d'une mère et de sa fille fuyant les persécutions nazies, est surprenante. Les dessins assez simples renforcent bien l'atmosphère sombre de cette époque. Certaines scènes sont particulièrement émouvantes comme celles avec le chien. Cette BD se lit vite également.
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Seules contre tous (BD)

Avec cet ouvrage, Miriam Katin participe du mouvement de publication massif qui revient sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle était enfant en 1944, elle a fui de Budapest avec sa mère, ballotée d’un endroit à l’autre, sans repères et dans la menace perpétuelle d’une arrestation. Elle reprend aujourd’hui le point de vue de la petite fille qu’elle était pour témoigner de cette période en ne négligeant pas de faire apparaître la confusion et la violence d’une situation qu’elle n’avait alors pas la possibilité de comprendre totalement.





Sur le plan intellectuel, ce témoignage n’évite pas certains écueils habituels. On retrouve ainsi certains personnages-types habituels : le méchant collaborateur, le fermier bourru mais sympa, le célibataire riche et fou amoureux, le mari-soldat absent… Le caricatural de ces personnages est encore renforcé par le langage essentiellement émotionnel choisi par Miriam Katin. On comprend que ce choix découle de la puissance des impressions suscitées par les événements sur le cerveau d’un jeune enfant, mais la transcription à l’âge adulte n’a pas évité les raccourcis parfois faciles.





Cet album me laisse un sentiment très mitigé mais la nature du sujet évoqué ne me permet pas de me montrer plus critique. Peut-on juger correctement le travail de quelqu’un ayant souhaité contribuer à l’œuvre collective de dénonciation des dérives de la Seconde Guerre mondiale ? La fin visée est légitime, pour le reste, c’est une question de goûts…
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Seules contre tous (BD)

Et vlan ! une sacrée claque la lecture de cette BD !

D'une part, parce que près de soixante-dix ans après les faits, on pouvait espérer avoir été bien informé (?!)

D'autre part, le contexte de la Hongrie en cette année 1944 je ne connaissais pas ; merci à Nanne pour ses explications.

Ces pays d'europe de l'Est étaient pris dans l'étau entre l'armée allemande et les troupes russes, donc victimes soumises à toutes les turpitudes et à tous les courages : celui de cette femme seule avec sa petite fille qui fuit et courage de ceux qui vont lui porter secours.

En première approche je n'aimaiS pas le dessin, trop sombre, trop gribouillé et très vite j'ai changé d'avis devant la qualité des destructions. Elles parcourent un monde de misère et de peur : la dureté, l'aspect cru est quasiment au rendez-vous de chaque page.

La lumière et les couleurs sont là aussi : dans les planches qui relatent la vie de la petite fille devenue adulte, et maman dans ce New York des années 1970. Lumière aussi apportée par la rencontre de tous ceux qui vont accepté de les héberger, de leur venir en aide. Et grâce auxquelles el s'en tireront.



Bouleversant aussi par la réflexion sur la religion ; tant la Torah que la Bible apporte un certain confort à un petit enfant, mais ensuite...

On comprend que pour l'auteure, accepte avec réticence que son mari inscrive leur fils à l'école juive, parce que pour elle, c'est encore séparer.



Encore une belle BD qui donne matière à réflexion tout en chamboulant le coeur et en prenant aux tripes
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Lâcher prise

J’avais déjà lu de la même auteure "Seules contre toutes" dont le titre induisait une espèce de victimisation. C’était fort excusable au vu du passé tragique et du vécu autobiographique à travers la fuite des juifs face au régime nazi. Désormais, Miriam Katin doit se faire à l’idée que son fils puisse vivre à Berlin en obtenant également la nationalité hongroise. Berlin, le siège de la solution finale…



Ce n’est pas facile pour elle d’accepter cela au nom du passé car elle le vit comme une trahison. Or, Berlin a beaucoup changé et il ne faut pas rester sur ses préjugés. Ce one-shot raconte tout ce parcours difficile pour pardonner au peuple allemand. Lâcher prise est un peu dans la continuité de sa précédente œuvre. Point de haine et un ton bon enfant.



Le dessin crayonné naïf et vif est toujours aussi agréable. Le propos va se concentrer sur l’époque contemporaine tout en distillant des informations plutôt intéressantes sur le passé. On regrettera cependant le manque de cohérence de certaines scènes comme si on assemblait des choses qui n’ont rien à voir. Bref, un peu de fantaisie…



Au final, un récit intime qui se tient et qui constitue un témoignage sur un aspect méconnu du traumatisme subi par ce peuple. C’est une sorte d’expiation et de réflexion introspective où l’on ne retiendra que du positif.
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Seules contre tous (BD)

Roman graphique autobiographique, Miriam Katin nous raconte sa fuite avec sa maman lors des premières persécutions nazies , alors qu'elle est âgée de 3 ans , et l'implication que ça va avoir sur sa vie .

Miriam et sa maman vont devoir changer d'identité , la mère ne peut plus faire confiance à personne , elle doit abandonner tout ce qui constituait leur vie , en se demandant chaque jour si elle va retrouver son mari .

Un témoignage poignant .
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Seules contre tous (BD)

« Au commencement, les ténèbres recouvraient toute la surface de la terre ».



Hongrie. 1944.



Sous les couleurs agressives du drapeau nazi, une mère lit la Bible à sa fille. Cette enfant, c’est Miriam, l’auteure de cet album, que nous découvrirons sous le prénom de Lisa. Sous le joug des allemands, l’insouciance de l’enfant a été préservée autant que possible mais face à l’horreur, difficile de ne pas ouvrir les yeux même lorsqu’on est une toute petite fille… surtout lorsqu’on est juif et que la mort vient jusqu’à nous mordre les mollets. Quant à son père, il a été enrôlé dans l’armée hongroise.



Pour éviter le ghetto et la déportation, sa mère brave tous les dangers et se met en lien avec un homme qu’une amie lui a recommandé. Il lui fournit des faux-papiers… débute alors la fuite incessante, la clandestinité et des jours de peurs interminables.



" Ça va aller. Vous serez sauvées. Prenez le train ? J’ai un billet pour vous et une adresse. Chez mon oncle. Un, type bien. Mais d’abord, vous devez tout brûler. Tout ce qui pourrait trahir votre vraie identité. Les papiers, les photos, le livret de famille… et votre Torah. Soyez vive, astucieuse et vous disparaîtrez ".



Quelques bouffées de couleurs posées au crayon apparaissent subrepticement dans l’album, symbole qu’une nouvelle vie a succédé à l‘ancienne. Symbole d’un espoir, nous sommes alors en 1968, Miriam enlace un bébé dans ses bras, le pire est derrière mais il lui sera difficile d’oublier ces années de terreur.



L’auteure le dit d’ailleurs en postface : « j’ai imaginé les lieux et les gens d’après les souvenirs de ma mère. J’étais petite alors, mais un sentiment très intime, lié à la peur et à la confusion générée par cette époque me bouleverse à chaque fois que je me replonge dans les dernières lettres et cartes postales écrites par ma mère à mon père ».



Le présent de Miriam Katin s’oppose en tous points à l’ancien ; désormais, la sécurité, l’emploi, la liberté et le bonheur. Un quotidien qui est à mille lieues de la tourmente qui gronde encore dans l’esprit de Miriam Katin, par petites touches. La majeure partie de l’album est réalisé au crayon de papier. La sobriété des visuels illustre parfaitement le témoignage et donne l’impression qu’ils ont été réalisés en temps réel. Ce n’est pas le cas pourtant, il y a une telle proximité avec les personnages qu’on en perd la notion du temps, comme si on était aux côtés de ces deux femmes durant l’année la plus dure de leur existence. Ce récit envahit le lecteur et le petit format de l’album (19,5 / 21 cm) aide beaucoup à ce sentiment d’intimité qui se crée entre le lecteur et le narrateur.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Seules contre tous (BD)

Seules contre tous n’est pas un titre réellement approprié. Autant le dire tout de suite, j’ai beaucoup apprécié ce témoignage réel de l’une des survivantes juives de la répression nazie qui sévissait partout en Europe. L’action se situe en Hongrie en 1944 où l’auteure qui avait trois ans au moment des faits se souvient du combat de sa mère pour sauvegarder sa vie. C’est vrai qu’il y avait la lâcheté des habitants qui soutenaient l’envahisseur en spoliant impunément les biens de cette communauté martyrisée.



Cependant, il y avait aussi ceux qui faisaient preuve d’humanité en les recueillant chez eux au péril de leur vie. Donc, on ne peut pas dire qu’elles étaient seules contre tous. Il y avait des hommes bons et des hommes mauvais dans chaque camp sans tomber dans de la démagogie à deux balles. Ainsi le soldat soviétique ne s’est pas comporté de façon admirable avec sa mère dans un épisode pour le moins glauque. Bref, le titre souligne un effet victimisation du plus mauvais effet. Pourtant, l’auteure a su faire la part des choses dans son œuvre. C’est quand même bizarre ! L’éditeur lui a-t-il imposé cela ?



Ce témoignage est marquant car c’est du vécu. On ne verra pas les camps de concentration mais on sait qu’ils ne sont pas loin. On assiste à une véritable fuite qui aura des implications d’un point de vue familial. Fort heureusement, on en tirera quelque chose de très positif au final.
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Seules contre tous (BD)

Les graphismes (au fusain?) de ce bel album sont originaux et s'accordent très bien avec la période et le récit bien sûr très sombres. Il s'agit en effet de la fuite de l'autrice, encore très jeune enfant à l'époque, et de sa mère. Juives, elles doivent quitter Budapest pour échapper à la déportation. Elles rencontreront des hommes et des femmes (y compris des soldats) au grand coeur, mais aussi des tortionnaires et des collaborateurs zélés. Un récit important et rare. Quelques maladresses dans la narration m'ont gênée : le récit est à hauteur d'enfant mais l'autrice fait parler sa mère (de manière un peu artificielle je trouve), ce qui nous place du côté de la mère. C'est donc parfois un peu confus et maladroit. L'album mérite cependant amplement d'être lu au delà de ce petit bémol.
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Lâcher prise

Lâcher prise c'est la suite du roman graphique Seules contre toutes

Je me demande si je n'ai pas préférer ce livre au précédent .

On retrouve Miriam Katin , devenue artiste , qui se trouvé confrontée à un douloureuse péripétie de la vie .

En effet un de ces fils va s'installer à Berlin , l'auteur nous raconte non sans humour , l'effet que cette annonce a sur elle , les souvenirs qui affluent , la somatisation qui en découle .

Pourra - t - elle faire ce voyage et dans quelles conditions .

Un très bel album .
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Seules contre tous (BD)

Les témoignages sur la seconde guerre mondiale ne sont pas courants dans le monde de la Bande Dessinée alors que les récits de guerre ne manque pas. Il y a bien sûr le célébrissime Maus mais rare sont les témoignages de femmes durant cette période. Miriam Katin avait trois ans à la fin de la guerre et c'est avec une grande justesse qu'elle nous livre grâce au témoignage de sa mère ce qu'elles ont affronté pour survivre.



En 1944, à Budapest, Miriam vit seule avec sa mère dans un petit appartement, son père s'étant enrôlé dans l'armée hongroise. Lorsque les allemands arrivent, il leur ait demandé parce qu'elles sont juives de faire la liste de tout leurs biens pour se préparer à partir. Esther, la mère se doute que l'objet de la destination est autre que celle annoncée ; elle a eu vent de toutes ces disparitions de familles juives. Très vite, elle fait faire de faux papiers et fuient la persécution nazie. Se faisant passer pour une servante russe accompagnée de sa fille illégitime, elle trouvera refuge dans une ferme auprès d'un couple un peu rude mais ayant le coeur sur la main et pourtant leur vie de clandestinité les exposera à bien des tourments ...



Le récit est bouleversant, d'autant plus quand on sait qu'il est tiré d'une histoire vraie. La condition des femmes sur le plan général, était particulièrement difficile. Se retrouvant seules, elles étaient souvent la proie des hommes. La guerre faisant resurgir les instincts animals et la loi du plus fort. Tout n'est pas noir cependant, certaines personnes n'hésitent pas à tendre la main et la question se pose de savoir comment nous réagirions, nous, à leur place ? A la fin de la guerre, l'auteur a trois ans, son père les retrouve mais sa petite fille a bien changé ... Je n'ai qu'une hâte lire le deuxième livre de cette auteure, femme de 65 ans, devenue New Yorkaise et qui nous conte ce qu'elle est devenue !



Il faut savoir que les illustrations ne cachent rien des horreurs vécues. Une illustration qui alterne entre le noir et blanc pour figurer le passé et la couleur représentant le présent de l'auteur. Un crayonné parfois assez grossier d'où émergent pourtant très clairement les traits des visages parfaitement adapté à la réminiscence des souvenirs ...
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Lâcher prise

Entre New-York et Berlin Miriam ressasse des événements que ses parents ont subi pendant la guerre de 39-45.

Son fils lui demande de l'aider à obtenir la nationalité hongroise pour pouvoir résider dans les pays de l'UE sans trop de problèmes.

Son déplacement à l'ambassade de Hongrie, puis à Berlin pour rendre visite à son fils font remonter l'aversion de Miriam pour ces pays qu'elle croyait avoir refoulés tout au fond de sa mémoire. Sa future belle-fille lui parle donc de la"Vergangenheitsbewaltigung" ou, en français, confrontation avec le passé". Elle va la rendre attentive aux changements et, tout en respectant le devoir de mémoire, à relativiser les événements liés au passé.

Le style de dessin et le dialogue sont un peu brouillons et on a de la peine à suivre l'histoire. Mais dans l'ensemble c'est une lecture instructive.
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Lâcher prise

Une histoire somme toute assez banale, tout le charme se trouve dans l'illustration ( au crayon) au charme désuet.
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Lâcher prise

C'est avec joie que je me suis replongée dans la vie de Miriam Katin. Après avoir découvert son enfance de petite fille juive de trois ans dans une Hongrie envahie par les nazis, à la fin de la seconde guerre mondiale dans l'excellent album : Seules contre tous. Dans : Lâcher prise, je l'ai retrouvée, âgée de 65 ans, vivant à New York au côté de son mari et apprenant avec désarroi que son fils a l'intention de s'installer à Berlin. Réussira-t-elle à dépasser ses angoisses et rancœurs à l'écart du peuple allemand ? C'est avec beaucoup d'humour qu'elle nous fait partager ses sentiments et réactions face à ce nouveau défi qui s'offre à elle !



Miriam, 65 ans, apprend avec douleur que son fils, un "pigeon voyageur" vient de rencontrer une jeune femme suédoise et compte s'installer à Berlin. Il souhaiterait prendre la nationalité hongroise de sa mère afin d'obtenir la nationalité européenne. Pour cela, il lui demande de remplir des papiers et par là même de se replonger dans un passé douloureux. Après une première tentative qui avorte, les souvenirs étant trop violents, elle réussit à passer le cap et décide d'affronter enfin les fantômes du passé. Elle ira jusqu'à rendre visite à son fils à Berlin, emplie d'images et de stéréotypes sur l'Allemagne qui ne correspondent peut être plus à la réalité ...



Le regard non dénué d'humour que l'auteur pose sur elle, rend cette lecture particulièrement agréable. Elle est d'une mauvaise foi totale, s'énerve pour rien, somatise complètement face aux pensées qui la dérangent mais très vite on la voit reprendre le dessus et se moquer d'elle-même. C'est une sacré personnalité à n'en pas douter, tout ce que j'aime. C'est beau aussi de constater que tout ce travail qu'elle fait finit par payer. Elle parvient enfin à trouver la sérénité qui lui manquait tant. Elle m'a fait sourire, m'a ému. Une jolie lecture !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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Seules contre tous (BD)

Un petit ouvrage carré au lettrage rouge irisé sur fond noir, très attrayant. Quand on ouvre, changement de ton radical, le dessin au crayon gris uniforme est a priori peu précis, moins attrayant.

Mais dès que l’on commence à lire, le charme opère immédiatement, et le dessin se révèle suffisamment fin et précis : une scène de transmission entre une mère et sa fille, on parle de Dieu, de la lumière et des ténèbres. Et les ténèbres prennent la forme d’un drapeau à croix gammée. La jeune fille, au moment où elle devient mère à son tour, 24 ans plus tard, se souvient des raisons et des conditions de leur fuite forcée pour échapper aux rafles et aux barbares en tous genres.

C’est une histoire entièrement vraie, une leçon d’amour et de courage.
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