Citations de Morgane Bicail (127)
Je ne veux pas non plus que l'on me dise "Je t'aime". Je déteste lorsqu'on me dis ça. Parce que j'ai peur que ce "Je t'aime" me fasse faiblir. Que ce "Je t'aime" me fasse changer. Que ce "Je t'aime" me fasse espérer. Mais si je ne vaux vraiment pas que l'on me dise "Je t'aime", c'est parce que je ne veux pas que ce "Je t'aime" se transforme en "Je t'aimais".
C'est difficile d'aimer une personne à un tel point et d'ignorer comment elle est.
Je ne m'attendais tellement pas à ce qu'il prononce un mot que lorsque j'ai entendu sa voix rauque résonner au travers du combiné, j'ai eu l'impression de chuter d'un immeuble de quinze étages.
Les relations et tout ce qui va avec. Je n’y connais rien. J’ai toujours été spectateur dans les histoires d’amour, jamais acteur principal. Mais il y a une première fois à tout, pas vrai ?
Tu sais, Aly, ce qui est beau dans notre histoire, c’est que nous avons su nous apprécier alors que tu ignorais tout de moi. Nous avons réussi à tisser des liens sans pouvoir nous parler directement, sans pouvoir nous regarder dans les yeux, sans pouvoir nous toucher. Nous avons su nous apprécier pour ce que nous étions outre notre physique. Je suis sûr que ce que tu ressens pour moi n’est pas dû à mon apparence. Et je crois que c’est ce qui me rend si confiant aujourd’hui. Savoir que les sentiments que tu as pour moi ne sont pas liés à mon physique mais à ma personnalité.
J’aime penser que, dans une autre vie, nous aurions pu nous rencontrer de manière simple et authentique. Sans intermédiaire téléphonique, sans raisons inavouables. Mais ce n’est pas le cas, et il me faut l’accepter. Il faut accepter le fait que nous ne pourrons jamais raconter à personne la véritable origine de notre histoire. Parce que nous savons tous deux que la tolérance n’est pas la qualité la plus répandue en ce monde et que beaucoup de personnes (toutes ?) ne comprendraient pas notre relation. Il faut simplement accepter le fait que notre histoire est différente et qu’elle le restera.
Je veux mériter les choses et non qu’on me les offre sur un plateau d’argent. J’ai toujours détesté l’idée d’obtenir quelque chose sans l’avoir mérité. Justement parce que j’ai toujours eu tout ce que je voulais sans rien faire pour cela. Tout m’arrive trop facilement. Mes parents m’ont toujours tout donné, tout offert et, quelque part, j’ai fini par détester ça. C’est peut-être stupide, mais c’est vrai. Quand on a tout ce qu’on souhaite dans la vie, sans avoir à se battre, on finit par ne plus rien désirer.
Ce n’est pas parce que je ne crois pas à la chance, aux rêves ou même au destin, que je suis un philosophe. Je le sens juste dans mes veines, qu’on fera des choses ensemble. Et qu’on n’est pas près de voir nos chemins se séparer.
J’ai toujours appelé ces souhaits des rêves. Parce que pour moi c’est important de se fixer des objectifs quasi impossibles, comme tu dis. Ça nous pousse à nous dépasser pour les voir se réaliser.
C’est difficile d’aimer une personne à un tel point et d’ignorer comment elle est.
On rit pour tout et rien et on prend la vie comme elle vient.
Ce que les minutes peuvent être longues lorsqu’on attend désespérément quelque chose !
Que ce « Je t’aime » me fasse espérer. Mais si je ne veux vraiment pas que l’on me dise « Je t’aime », c’est parce que je ne veux pas que ce « Je t’aime » se transforme en « Je t’aimais ». Ouais, ça je ne veux vraiment pas que l’on me le dise. C’est pour ça que je ne veux pas aimer quelqu’un. Parce que si un jour le « Je t’aime » de ce quelqu’un se transforme en un « Je t’aimais », je ne le supporterai pas.
« Aimer » est devenu le verbe le plus banal au monde. Tout le monde l’utilise, pour n’importe quoi, pour n’importe qui, dans n’importe quelle circonstance. Je trouve que ça fait pitié d’avoir réduit le terme le plus précieux de notre langue au mot à tout dire.
Pourtant, je pense que tout le monde sera d’accord pour dire que « je t’aime » sont les mots les plus forts qu’un homme puisse dire. « Aimer » est le verbe le plus beau, le plus puissant de notre langue. Et pourtant, il a été réduit à néant.
On ne peut pas vraiment dire que j’apprécie les gens. Je suis plutôt du genre… solitaire. Je n’aime pas grand monde. À part un cercle restreint de personnes, en fait. Et je ne m’en porte pas plus mal. Je n’ai jamais compris l’intérêt d’avoir une quantité astronomique de copains quand on peut avoir juste quelques bons amis sur lesquels on peut compter.
On a une musique et… j’ai l’impression que ça rend les choses plus concrètes. Que ce jeu prend une forme de vérité grâce à cette chanson. Ces messages sont quelque peu abstraits, ils ne représentent pas grand-chose puisque nous ne nous connaissons pas réellement. Mais partager quelque chose de concret et d’existant, bien que ça ne soit qu’une chanson, ça rend les choses plus sérieuses, plus importantes.
Ça ne sert à rien de vivre dans un endroit si luxueux s’il y manque l’essentiel. J’entends par là une famille avec laquelle on peut se fabriquer des souvenirs. Une mère et un père aimants et attentionnés. Oui, ça ne sert à rien d’avoir une maison pareille si la famille qui y vit n’est pas à la hauteur. C’est comme pour tout. Un livre peut par exemple avoir la plus belle couverture qui soit, si le contenu est merdique, il reste merdique.
C’est triste quand on y pense. Travailler au point qu’on ne connaît plus les personnes qui partagent votre toit, votre vie, votre sang. Je suppose que c’est comme ça dans beaucoup de familles. Que le travail est prioritaire, primordial, et que conjoints et enfants passent après. Nous sommes tous trois comme de simples colocataires. Nous partageons une maison, nous échangeons deux trois phrases lorsque nous nous croisons, mais ça ne va pas plus loin. Oui, c’est ça. Nous sommes comme de simples colocataires.
Et si c’est à ça que se résume une famille, je préférerais ne pas en avoir du tout.
Je peux enfin être l’adolescente que je suis réellement. Celle qui rêve de liberté et d’indépendance. Je peux être cette fille qui aime prendre la vie comme elle vient, et qui déteste de quoi sont faits ces jours qui se ressemblent beaucoup trop. Je peux enfin être cette ado qui n’existe pas aux yeux de ses parents, bien trop occupés par leurs travaux respectifs pour se rendre compte de son existence.
Les jours sont tous les mêmes, au détail près qu’ils sont de plus en plus chiants.