Musée Maillol - Fondation Dina Vierny - Paris

La nature est décevante. Si je la regardais moins, je ne ferai pas réel, je ferai vrai (...) (Maillol)

Maillol est habile à manier le ciseau et la gouge. Il sait exploiter toutes les suggestions du bois, sa couleur, sa forme, ses veines. La sujet de "La femme à la mandoline" est emprunté à ses recherches en tapisserie ; abstraction du contour, synthèse des arabesques se fondent dans un délicat relief où la trace de l'outil devient l'équivalent des points du tissage.

En quelques traits souples et rapides, Raoul Dufy nous plonge dans l'intimité de son regard. Il nous installe immédiatement dans l'ambiance de ce bord de mer, de ce marché provençal, de ce champ de course ou de cette soirée mondaine avec une surprenante économie de moyens.

"Tout dessin de Raoul Dufy est en quelque sorte sa signature et ce qu'on est convenu d'appeler signature inimitable. (...) Car rien ne tombe de plus haut ni ne forme des entrelacs plus rapides qu'un fil de miel si ce n'est l'arabesque dont notre peintre couvre sa feuille. D'un bout à l'autre elle tombe de lui vertigineusement. Et n'allez pas croire qu'il n'a qu'à se pencher et à tendre la main pour que l'arabesque s'écoule. Il la médite et la projette avec la science infaillible de la dentellière et de l'araignée. "

JEAN COCTEAU

Rien de ce qui sort de ses mains ne peut laisser le spectateur indifférent. (…) toute cette œuvre se propose et s'anime à la manière d'un théâtre qui serait celui du monde et de la vie.
Elle exprime tout ce que peut avoir d'agréable, de noble, d'émouvant, d'harmonieux et de rare une réalité dont elle fait oublier toutes les laideurs.
Et l'on est là, comme dans la boutique de l'enchanteur, définitivement conquis et charmé.

"Ce fut un enchanteur, et il y a beaucoup d'agrément à posséder dans sa société la présence d'un enchanteur. Mais si l'on approfondit les traits qui composent la figure de cet enchanteur, on voit se former celle d'un créateur. Un créateur égal en puissance, en invention, en audace, en réflexion, en nette et résolue maîtrise, aux quatre ou cinq très grands qui ont produit l'art moderne et fait de l'art moderne un des grands styles de tous les temps."

JEAN CASSOU,
Conservateur en chef du Musée National d'Art Moderne en 1953