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Citations de Nic Sirkis (40)


... il n'y a que le compositeur qui joue ses propres compositions.
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Je viens de lire un livre – pas beau et pas bien écrit d’ailleurs – sur les îles Marquises, mais bien navrant lorsqu’il raconte l’extermination de toute une tribu d’indigènes – anthropophages dans ce sens que, disons une fois par mois, on mangeait un individu – qu’est-ce que ça fait ! Les blancs très chrétiens, etc., pour mettre fin à cette barbarie (?) réellement peu féroce, n’ont pas trouvé mieux que d’exterminer et la tribu des indigènes anthropophages et la tribu dans laquelle la première guerroyait (pour se procurer ainsi, de part et d’autre, les personnes de guerre mangeables nécessaires). Ensuite, on a annexé les deux îles, qui sont devenues d’un lugubre !!! Ces races tatouées, ces nègres, ces indiens, tout, tout, tout disparaît ou se vicie. Et l’affreux blanc avec sa bouteille d’alcool, son porte-monnaie et sa vérole, quand donc l’aura-t-on assez vu ? L’affreux blanc avec son hypocrisie, son avarice et sa stérilité. Et ces sauvages étaient si doux et amoureux !
Mai 1988, Arles Lettre à Émile Bernard
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Je doute de plus en plus de la véracité de la légende de Monticelli absorbeur de quantité énorme d’absinthe. Considérant son œuvre, il me paraît pas possible qu’un homme énervé par la boisson ait fait cela. Peut-être cette Limousin, la dame de la Roquette, y a mis sa médisance après tout, pour que la légende soit enracinée.
20 avril 1888, Arles
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Quand on sort de prison après y avoir longtemps séjourné, il y a des moments où on regrette la prison même, parce que l’on se trouve désorienté dans la liberté, ainsi probablement nommée puisque la tâche quotidienne éreintante pour gagner sa vie ne laisse guère de liberté.
20 avril 1888, Arles
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Ne suis aucun système de touche. Je tape sur la toile à coups irréguliers, que je laisse tels quels. Des empâtements, des endroits de toile pas couverts par-ci, par-là, des coins laissés totalement inachevés, des reprises, des brutalités ; enfin le résultat est, je suis porté à le croire, assez inquiétant et agaçant pour que ça ne fasse pas le bonheur des gens à idées arrêtées d’avance sur la technique.
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Hier, j’ai peint quelques études où on voit la cathédrale. Néanmoins je préfère peindre les yeux des hommes que les cathédrales, car dans les yeux, il y a quelque chose qu’il n’y a pas dans les cathédrales, même si elles sont majestueuses et qu’elles en imposent, l’âme d’un homme, même si c’est un pauvre gueux ou une fille des rues, est plus intéressante à mes
yeux.
Anvers, Décembre 1885
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Une parenthèse pour noter des événements parallèles survenus dans l’existence de mes artistes préférés, Vincent-le-peintre et Arthur-le-poète. Ils ont tous deux séjourné un temps à Londres au début des années 1870. C’est dans la capitale anglaise, le 10 juillet 1873, après une soirée arrosée de verres d’absinthe en compagnie de son ami Verlaine, qu’a éclaté une escarmouche au cours de laquelle l’amant Verlaine a tiré deux balles de révolver sur Rimbaud… Le 23 décembre 1888, après une soirée arrosée
d’absinthe dans un café arlésien, à la suite d’une escarmouche entre Gauguin et Van Gogh, celui-ci s’est coupé l’oreille gauche avec une lame de rasoir…
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En redécouvrant la correspondance de Van Gogh, j’ai été très émue de lire un homme qui a vécu sous le signe du doute, de la «rigoureuse » curiosité, de l’immense honnêteté intellectuelle, du feu d’une passion créatrice torchée de cruauté, d’élégance, du partage avide des couleurs, de chaleur humaine, d’absolue fidélité à ses valeurs d’artiste.
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Il est bon d’aimer autant que l’on peut, car c’est là que gît la vraie force – celui qui aime beaucoup fait de grandes choses, peut de grandes choses – et ce qui se fait par amour est bien fait.
VVG
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Paris 8 est un havre de paix au milieu de l'océan citadin (...) au resto U ouvert tard dans la nuit, tu échanges les ragots du jour avec le vendeur pakistanais qui déambule dans l'allée centrale en beuglant son "Demandez Libérazione !" (...) Vincennes, c'est la vie entre la Cartoucherie de Mnouchkine et les clowns Macloma, les putes qui tapinent dans les allées du bois balayées par les phares, les îlots de solitude qui construisent des archipels...
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... dans la lutte entre les pots de terre et de fer, c'est toujours le second qui enterre l'autre sous la modernité. L'urbain sur le rural, c'est l'ordre de la civilisation... La faculté de Vincennes disparue sous la verdure ? Engloutie sous terre ? Avalée par le sol ? Effacée par la forêt ? La nature qui gagne ? L'herbe qui reprend ses droits ? Un anachronisme qui chamboule bizarrement le sens de l'histoire...
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Soulina est animée par le marché, mais difficile de croire que le bourg a été florissant avec plus de 20 000 habitants à la fin du 19e (...) Cette ville est un conte de fées où dansent les fantômes, un port leurre, une vitrine qui se dénude au bord du Danube comme le portrait de Dorian Gray.
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On aperçoit au-delà des hangars à bateaux le cimetière marin se prélassant à l'orée du village entre les acacias (...) la terre marécageuse du Delta brasse les dépouilles de la Soulina cosmopolite qui réunit les aventuriers du Far-East.
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Quand tu étais petite, tu mangeais de la cervelle. Le plat était préparé au beurre avec du persil. C'était bon, rosâtre, mou. Ca glissait dans la bouche sur le toboggan de la langue. Chair en rosace traversée de cheveux de sang. Les triperies ont disparu des rues commerçantes (...) Les cervelles sont effacées des menus. Mais un jour, tu aperçus dans l'assiette d'un vieux monsieur à côté de toi chez Chartier, Faubourg Montmartre, une cervelle préparée à la mode de ta grand-mère, ce mets qu'il faut avaler car ça rend intelligent... L'idée de cette matière tendre écrasée contre ta langue t'accable aujourd'hui de nausée.
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L'amer n'est qu'à quatorze mètres mais, après l'épreuve de la montée, je crains le pire en voyant l'état de la rambarde, aucune confiance en ces barreaux déglingués qui auraient besoin d'une bonne couche d'antirouille. Je hurle aux filles de rester plaquées à la paroi. On se déplace en crabes, dos au mur pour découvrir les 360° du panorama.
L'Ukraine est à portée de main, dirait-on, de l'autre côté de la langue de terre découpée par un bras du fleuve. Les traités ont rogné la frontière moldave en amputant son territoire d'un accès à la mer... On distingue les teintes du flot passant de l'état d'eau douce à celui de liquide marin en se chargeant du limon qui verdit son courant dans un aïoli salé. Maelström gris, violet de volutes iodées déployées sous nos pieds. Ca fait tourner la tête. Fermer les yeux renforce le tournis...
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... c'est compliqué d'être une cocotte sans soupape. Elle n'a vraiment pas de bol. Les casseroles sont bien alignées sur l'étagère le long du mur. Et les marmites dans le placard. Les deux poêles accrochées la tête en bas comme des chauves-souris.
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... c'est compliqué d'être une cocotte sans soupape. Elle n'a vraiment pas de bol. Les casseroles sont bien alignées sur l'étagère le long du mur. Et les marmites dans le placard. Les deux poêles accrochées la tête en bas comme des chauves-souris.
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... c'est compliqué d'être une cocotte sans soupape. Elle n'a vraiment pas de bol. Les casseroles sont bien alignées sur l'étagère le long du mur. Et les marmites dans le placard. Les deux poêles accrochées la tête en bas comme des chauves-souris.
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Nic Sirkis
Tu es une shadok, Déni, qui pédale avec les tiens sur ta planète-plateau et qui ne comprends pas comment ça marche. Les professeurs Shadoko ont construit des mécanismes qui pompent toujours plus vite pour tenir leur parallélépipède en équilibre. De plus en plus de technique, de vases communicants sur les plateaux de la balance. Les démonstrations des uns et des autres sont poussés dans de tels renfoncements et il y en a tellement qui courent dans toutes les directions, bifurquent en méandres-scoubidous, que le shadok qui pompe consciencieusement est incapable de les intégrer dans sa courte existence sur la planète rectangulaire (...) S'il advient que la chaîne de sa bécane déraille sous un coup de mollet trop brutal, il n'a plus aucune chance d'être un shadok. Il ne sait plus comment ça marche. Comment réenclencher le mécanisme. Les mains pleines de cambouis, il ne lui reste plus qu'à abandonner le peloton qui fonce tête baissée devant les médias, ces mouches du coche qui suivent la caravane. Le convoi constatera sa démission.
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Savoir que quoi qu'il arrive, où que tu sois, il y a quelque part dans l'univers cette plage essuyée par l'estran avec ses oiseaux blancs. Les mouettes d'Oléron. Hiéroglyphes de leurs empreintes emmêlées sur la dune (...) Y'a-t-il un port, une grève, un fleuve, une capitale qui n'ait des mouettes pour accompagner ses bateaux ? Elles glissent à travers les éléments - l'eau, l'air, la terre - et accompagnent les humains de leur légèreté.
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